La presse sénégalaise à l’épreuve de la gestion «patrimoniale familiale» : une refonte profonde du CNRA et du CORED s’impose !

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De nos jours ,dans la société, la presse contribue à l’émergence de valeurs  pour que l’individu les accepte comme valable. Ce processus commence dès notre plus jeune âge et connaît une formidable accélération avec les nouveaux moyens de communication.
Les médias contribuent largement à fixer les modes de pensée, à déterminer en grande partie les idées, les habitudes et les coutumes. Ils sont devenus en quelque sorte les  “juges de la vérité”, ils décident et dictent la mode, la consommation, les modes de vie. Ils établissent ce qui est juste et ce qui est mal, et décident quels sont les événements importants et significatifs dans le monde. 

L’actualité mouvementée et multiforme de nos jours, appelle à une prise en charge meilleure dans le domaine de la presse sénégalaise.

Malgré les tumultes liés à la récurrence des événements macabres ( accidents de la circulation, débats politico judiciaires, gestion décriée des fonds Covid-19, débats sur l’épineuse question du mandat présidentiel…), la presse sénégalaise surtout audiovisuelle est minée par une violation continue des règles de déontologie.

On distingue deux types de presse : – la presse écrite (journaux, magazines…) – la presse audio-visuelle (télévision, radio, internet…). Au Sénégal des efforts considérables restent à être faits dans tous les deux types de presse. Toutes les deux formes de presse sont frappées d’une gestion désastreuse, pour ne pas dire calamiteuse.

Il n’apparaît nullement dans aucun cahier de charges précédant l’avènement des journaux ou télévisions le «fait familial », qui pourtant mine l’objectivité et le droit élémentaire à l’information.

Nous avons perdu l’équité et l’égalité dans le traitement de l’information dans ce petit pays où certains journalistes fabriquent de toutes pièces, par leur verbe ou leur plume ,des hommes d’époque qui n’ont aucune valeur intellectuelle ni morale.On entend parler d’eux tous azimuts on leur donne une aura débordante et sans recul. Et pourquoi ? Pour de petites enveloppes reçues pour faire*ou *defaire une personne qui n’a qu’un poids plume sur la balance et vide en connaissance.
Voici les nouvelles pratiques journalistiques, bien ingérables!

Dérapage dans les médias

Á l’origine des dérapages, il y a d’abord un tripatouillage du modèle-type de gouvernance sobre d’un organe de presse. Les profils des managers dans la charte organisationnelle ne reflètent guerre une bonne administration et distribution équilibrée de l’information. Aucune rigueur dans la dotation des postes stratégiques, directeurs de programmation, chefs de desk politique, économique, social …

Les dérapages dans les tous les domaines de l’actualité font légion. C’est regrettable de le dire , sur la base du fait familial ou biologique ou encore parental, beaucoup de nos médias audiovisuels sont exclus du champ du traitement objectif et exclusif de l’information.

Je ne m’explique pas pour des plateaux de télés très suivis avec une très grande audience que des analystes soient spécialistes dans tous les domaines et finalement dans aucun domaine. Finalement c’est un goût amer et une déception pour les téléspectateurs et téléspectatrices après chaque émission ou rubrique.

Dans toute l’actualité hebdomadaire les mêmes «experts» défilent dans les mêmes émissions à caractère pluridisciplinaire (parfois c’est des chroniqueurs ou des influenceurs, ou simplement activistes, en tout cas ils ont le monopole de la réflexion féconde), la raison lugubre de leur siège serait autre que l’expertise, peut être ailleurs et plus loin dans la parenté, le copinage ou la proximité familiale, très loin de l’expertise. Quelque soit le tempo ou le caractère de l’actualité: économique, politique,judiciaire, social, médical, les mêmes «experts» servent leur «part d’analyse».

Il est effarant de constater que certains propriétaires d’organes de presse s’octroient la «UNE» sans aucun respect de la ligne éditoriale et des principes déontologiques qui gouvernent la presse. Selon son humeur, ou son gré certains patrons de presse s’arrogent leur temps d’antenne avec du «ONE MAN SHOW». C’est vraiment irrespectueux de l’opinion qui a le droit à l’information.

De la déontologie

Suivez mon regard, à part la RTS de très loin précurseur de l’Audiovisuel, toutes les chaînes privées du Sénégal sont quasiment à l’origine fondées par des célébrités qui travaillent sur leur image propre.

D’abord revenons à la déontologie, c’est quoi la déontologie?

«La déontologie est un ensemble de règles qui s’appliquent dans un contexte professionnel. Il s’agit de poser les conduites acceptables pour la profession ou la fonction concernée. Ces règles sont d’abord juridiques : pénales, civiles ou indemnitaires ainsi que disciplinaires. Ces règles sont aussi morales et éthiques.»

De l’inefficacité des organes de régulation
Ce principe précieux de la déontologie est certainement à l’origine de la mise en place du Haut Conseil de la Radio Télévision (HCRT) créé en 1991, et plutard du Haut Conseil de l’Audiovisuel (HCA) créé en 1998.
Ces deux institutions précédentes sont remplacées par la loi N° 2006-04 DU 4 janvier 2006, Portant création du conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA) qui supervise les activités de la télévision.
Pour la corporation journalistique, il y a le Conseil pour l’observation des règles d’éthique et de déontologie dans les medias (CORED). Entre autres missions, pour garantir le respect des règles d’éthique et de déontologie, les journalistes et les techniciens des médias du Sénégal et leurs employeurs créent, sur l’initiative du Syndicat des Professionnels de l’Information et de la Communication du Sénégal (SYNPICS), un nouvel organe d’autorégulation. Il abrite le tribunal des pairs.

L’action de ces institutions s’avère peu prolifique parce que les dérives rythment de plus belle l’activité des médias. L’autorité ou l’influence que devraient jouer ces institutions est mise à rude épreuve par l’indiscipline et l’irrespect des règles déontologiques du métier noble de journaliste.

Cet échec de la régulation est exacerbé par les dérives sur les réseaux sociaux avec les médias en ligne sans aucune norme de fonctionnement.

De la nécessité d’une forte refonte ou réforme
D’ailleurs une réforme s’impose au vu des enjeux stratégiques nés de l’exercice de la liberté de presse. Le syndicat professionnel (Synpics) n’est pas d’avis contraire, vœu exprimé le 1 er mai 2022 à l’occasion de la fête du travail.

Cet organe va faire observer dans toute sa rigueur les règles de déontologie qui encadrent la Loi n° 2017-27 du 13 juillet 2017 portant Code de la Presse JO n°7036 du samedi 19 août 2017.

La réforme ou refonte va améliorer les termes de référence pour le cahier des charges pour anticiper à l’impossibilité d’une «patrimonialisation» des organes de presse à desseins.

Banda DIOP
Citoyen sénégalais
Médiateur des Banques, SFD et services financiers de la Poste

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