La pléthore encore, de candidats à la présidentielle de la République de 2024

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(Et tout ce qui est pléthorique se déprécie et perd de sa valeur)
Beaucoup d’analystes et chroniqueurs politiques, qui se penchent sur la situation du Sénégal, s’accordent quasiment tous, que notre pays est effectivement à la croisée des chemins. Un constat avéré et incontestable. Mais, suffit-il de faire le constat simplement? Bien sûr que non ! il faut bien apporter à cette situation, une solution juste, appropriée et durable, dans la paix et la démocratie, qui tient compte de l’intérêt bien compris du peuple sénégalais, toutes catégories confondues.
Mais, en lieu et place de propositions de solutions sérieuses et pertinentes, qu’observons-nous de notre classe politique, société civile et même quelques citoyens lambda qui ont des ambitions présidentielles ? une ruée vers la présidence de la République, comme des charognards vers le cadavre ou des bandits vers l’or. C’est tout comme. La preuve est justifiée par cette pléthore de candidats parmi lesquels, des farfelus, avec plus d’une cinquantaine pour l’instant. Et peu d’entre eux déclinent un programme bien ficelé, fiable, sérieux, crédible, réaliste et réalisable. Oui, la plupart de ces candidats ne se cantonnent et nous servent que des discours populistes ou un soi-disant programme verbal truffé de promesses démagogiques hors de la réalité, comme c’est le fort des politiciens professionnels.
Au Sénégal, l’on semble oublier que l’élection présidentielle, c’est la sélection de l’un d’entre nous, supposé être le meilleur parmi nos élites, ayant des valeurs morales, qualités humaines et intellectuelles incontestables et au-dessus de la moyenne. Mais, quelqu’un, doté aussi d’une intégrité morale irréprochable et n’avoir pas été condamné pour des délits de malversation, d’actes criminels et assimilés. Voilà pourquoi je trouve que la réhabilitation de Khalifa Sall et Karim Wade est un arrangement entre politiciens qui va à l’encontre de ce que dicte la loi pour choisir les plus probes parmi nous pour nous diriger. Au regard de cette pléthore de candidats à la présidence de la République et leurs qualités intrinsèques, certains citoyens parmi nous semblent banaliser la stature d’un président de la République, au point que pour eux, n’importe qui peut-être président de la République. Ce qui est archi faux. Car, nous nous en sommes bien rendu compte d’ailleurs, avec les dernières élections locales de 2022 et législatives de 2023. Oui, pour n’avoir pas observé au préalable, les qualités intrinsèques des candidats. C’est ainsi que nous avons élu, des conseillers municipaux, maires et députés minables incapables de comprendre quelle était leur véritable tâche ou mission à exécuter. Et ce n’est qu’après coup que, les gens se sont rendu compte de leur erreur, mais c’était trop tard, puisque les carottes étaient cuites et les choses irréversibles.
Voilà pourquoi pendant que nous y sommes, il faut tirer la leçon des erreurs passées concernant ces consultations-là. Alors, la fonction de président de la République étant hautement plus importante, les Sénégalais ne doivent pas se tromper encore mais être très prudents en faisant preuve de beaucoup d’attention, c’est-à-dire mettre leurs émotions et sentiments affectifs de côté dans leur choix du prochain candidat. Autrement dit, ils doivent faire un choix judicieux, utile et réaliste pour l’intérêt du peuple sénégalais tout entier et non celui d’un candidat qui n’est pas à la hauteur des lourdes charges d’un président de la République. Comme disait l’autre, les erreurs en politique se paient cache et au prix fort. Donc, nos erreurs passées doivent nous édifier et rappelons-nous tous de ce proverbe fort pertinent et préventif qui dit que : « tout ce qui brille n’est pas or. » Ainsi, les Sénégalais sont mis devant leurs responsabilités au cours de cette présidentielle décisive du 25 février 2024 et, toute erreur commise de leur part sera endurée pour cinq longues et pénibles années. À bon entendeur salut !
Alors, c’est l’occasion pour l’État, de saisir l’opportunité de cette élection présidentielle du 25 février 2024, afin qu’en plus, du parrainage d’opter et d’imposer pour la prochaine élection, le bulletin unique à la place des bulletins individuels. Cela diminuerait fortement les dépenses exorbitantes relatives aux élections, mais aussi minorerait le temps à consacrer par l’électeur pour effectuer son vote. Le bulletin unique, au-delà de son gain économique, offre aussi la rapidité de l’opération du vote, décompte des bulletins et élimine les risques de fraude.
J’avais publié une contribution, le 24 juin 2017, intitulée ainsi : « La moralisation et l’assainissement du système et de la vie politique sont, à présent, devenus indispensables et incontournables. »
Voici un extrait de cette contribution qui colle avec l’actualité du moment :
« … En outre, il s’y ajoute, un gouvernement de plus de 40 ministres, une Assemblée nationale de 165 députés, 15 régions, 45 départements et 557 communes, un conseil économique social et environnemental, un haut conseil des collectivités territoriales, une Commission nationale du dialogue des territoires, des Agences nationales et tutti quanti. Cet attelage difforme et incohérent ne nous révèle en fait, que le caractère pléthorique injustifiable et, une folie des grandeurs ; comme du reste, un prétexte pour abuser d’une gestion gabegique, d’un train de vie dispendieux et des charges récurrentes insupportables par un État aussi pauvre que le nôtre. Et tout cela divorce naturellement, avec la sobriété qui devrait être la règle immuable, parce que source d’efficacité et de maniabilité facile. On le voit bien, la pléthore est aussi un prétexte de dépenses excessives inutiles et de corruption. La preuve, dans le cas d’une élection avec une pléthore de candidats, le coût des élections prend l’ascenseur pour atteindre des sommes faramineuses, lorsque l’on utilise le bulletin individuel, à la place du bulletin unique, qui est plus simple et beaucoup moins coûteux. « Nous devons, objectivement, reconnaître que notre système politique et électoral a atteint ses limites réelles depuis fort longtemps. Par conséquent, il est ainsi devenu obsolète, archaïque et même dangereux à la limite, pour un avenir politique paisible du pays. Voilà pourquoi il est devenu impérieux, aujourd’hui, pour les gouvernants d’oser, enfin et courageusement, procéder à une réforme fondamentale et en profondeur de nos actuelles institutions, dans tous ses aspects, pour l’intérêt national. Et, ceci nous ramène une fois de plus encore, aux Conclusions des Assises nationales et Recommandations la Commission Nationale de Réformes des Institutions si pertinentes et relatives à la question fondamentale, lancinante et récurrente des réformes majeures, nécessaires et arrivées à maturité.

Mandiaye Gaye
Mandiaye15@gmail.com

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