Il existe souvent à l’intérieur des mouvement populistes, une bande de communautaristes d’obédiences religieuse, ethnique ou raciale qui fait résonner le discours, souvent infondé, vide de sens et dangereux, du gourou. Ils utilisent des moyens financiers ou psycho-sociaux pour faire chanter les leaders d’opinion afin de basculer une partie de la masse à leur funeste cause.
Les exemples font foison, les plus patents sont la réussite historique d’Hitler en Allemagne et la montée flagrante actuelle du Front national en France et un peu partout dans le monde. Avec quelles idées ? Je vous laisse apprécier.
En tout cas celles de Marine Le Pen renvoient à l’image de celui qui est tenté de scier la branche sur laquelle il est assis. Pourtant son électorat continue de grimper, malgré tout. Quant à Donald Trump, il est allé jusqu’à dire : “Je pourrais tirer sur quelqu’un, je ne perdrais pas d’électeurs”. Une belle illustration qui prouve le danger d’un discours populiste qui finit par s’emballer. Comme pour laisser croire que le leader est un intouchable qui peut tout se permettre. Le comble est qu’il y’aura toujours des militants zélés, prêts à le suivre dans toutes les dérives possibles, quitte à périr. Pensée aux disparus des événements de mars 2021, avec l’affaire dite de ‘‘Sweet beauty’’.
Un phénomène qui guette le Sénégal sans que les sentinelles s’en rendent compte ou font-elles semblant de ne pas percevoir la réalité du danger. Aujourd’hui, nous vivons dans un pays où les morts sont insultés parce qu’ils avaient des positions idéologiques différentes de celles que les communautaristes veulent imposer, vaille que vaille. Le juge Samba Sall et le défunt journaliste Soro Diop n’ont pas échappé à ces canailles tireuses, dont faisait allusion Baudelaire dans son mythique poème « l’albatros ». Un tour sur les réseaux sociaux permet de voir comment ces nobles disparus y sont dénigrés jusqu’à leur tombe. Leur seule faute, est d’avoir vécu en restant fermes sur les positions de principes qu’ils ont prises à raison ou à tort. D’autres illustres personnalités ne sont pas épargnées. Les sociologues ont vraiment du pain sur la planche.
A cette profanation continue des morts, n’a pas échappé l’Imam Moustapha Gueye. Selon certains compatriotes, nous assistons à une vaste campagne de désacralisation des symboles de la nation.
Récemment un célèbre homme politique a attaqué directement, une énième fois, Le Haut Commandant de la Gendarmerie Nationale, Le Directeur General de la Police Nationale.
Il les a calomniés avec une virulence que personne ne penserait possible, sur nos forces de défense, car longtemps enviées par ses valeurs et la compétence de ses officiers. Sur le même registre, un autre député, activiste de ses intérêts personnels (qui prônait un referendum d’autodétermination pour la Casamance en 2012), a essayé, sans aucun fondement, de ternir l’image de la plus grande école de formation des commis de l’Etat depuis notre indépendance. Des faits qui sont extrêmement graves et inédits, surtout pour un territoire marqué par une vulnérabilité saillante, du fait des menaces de tous bords. Ces attaques sur responsables de la sécurité intérieure et extérieure, comme celles de ses certains de ses partisans sur nos chefs religieux, semblent découler d’un agenda clair et synchronisé.
Malheureusement, ces politiciens, peu soucieux de l’avenir menacé du peuple, profitent de la moindre occasion du désespoir des citoyens, affectés par les aléas d’un pouvoir corrompu et un Président tergiversant sur un troisième mandat qui serait anticonstitutionnel, pour enfoncer le clou de la déstabilisation de la nation. Leurs récentes dérives, qui risqueraient de compromettre un plan d’accès au pouvoir, par tous les moyens, pourraient être la source d’une telle agitation du chaos, avec l’exploitation outrancière de méthodes populistes à la portée de tout le monde. Ce qui est désastreux dans cette situation c’est l’abdication des élites intellectuelles. Ils refusent de défendre les piliers de la nation et n’hésitent pas à rejoindre idéologiquement ces courants populistes, par crainte d’une meute insulteuse ou parfois pour une raison plus anodine, la perte d’audience sur les réseaux sociaux.
Ils s’accommodent des mensonges, pourtant flagrants : les 165 ha de terre octroyés à Ahmed K. Niass par Me Wade ou plus récemment, les trois versions servies sur la liste forclose de Dakar aux Législatives de 2022 (accusant le DGE d’avoir changé la liste, le cachet du mandataire détenu par Saliou Sarr et encore la guerre de positionnement entre les alliés de circonstance YAW-Wallu). L’Elite intellectuelle accepte la manipulation destructrice de certains hommes politiques, préférant regarder ailleurs, le temps que cet orage redoutable provoqué par ces populistes ne s’estompe pour ensuite s’arrimer au nouvel ordre social de ces potentiels tyrans. Ces derniers réussissent bien leur stratégie avec l’ascension sur tous les plateaux d’une horde de chroniqueurs ou de « journalistes » acquis, qui les défendent corps et âmes un « projet », malgré tous les errements et contrevérités possibles de son porteur. Personne pour les freiner !
Un charlatan, transformé en analyste politique, se permet même de se pavaner sur les sujets les plus pointus et les plus complexes qui impliquent le destin du Sénégal. C’est triste et désolant d’observer une telle perte de terrain des intellectuels dans la bataille des idées aux pays d’Amadou Aly Dieng, Abdoulaye Ly, Cheikh Anta Diop, etc.
Nous marchons à reculons dans un tourbillon d’événements qui nous rendent plus fiers de notre passé que de notre présent. Ce n’est pas pour rien que chaque nouveau pouvoir soit pire que celui qu’il précède.
Ainsi, Une refondation de notre pacte républicain est plus qu’une simple profession de foi, mais un impératif pour sauver notre Sénégal…
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