Deux ans après la prise du pouvoir par Macky Sall en 2012, Khalifa remporte la victoire lors des élections locales de 2014.
Khalifa Sall est encore au meilleur de sa forme et sa figure trône sur Dakar. Il ne pense pas s’arrêter en si bon chemin. Il enfile son manteau de Maire et il lui traverse l’esprit de diriger le Sénégal. Et jusque-là rien à dire.
Maître dans l’art des combinaisons politiques et grand stratège qui a blanchi sous le harnais, son ambition de diriger le Sénégal fait réfléchir. Khalifa ne laisse pas indifférent.
On connaît la suite avec ses différents avec le pouvoir de Macky et son incarcération dans les geôles du populeux quartier dakarois, à Reubeuss pour plus de trois ans.
Sorti de prison et après quelques moments de réflexion, il met en compagnie d’autres opposants au régime de Macky Sall, la coalition Yewwi Askan Wi, et devient l’un des maîtres à penser de cette entité politique.
Il faisait également partie de ceux qui ont théorisé le rapprochement entre les deux coalitions politiques Yewwi et Wallu. Ce qui avait facilité la grande performance de l’opposition lors des Législatives du 31 juillet 2022.
Il est encore dit que c’est lui qui avait déjoué le piège du boycott qui a été brandi par l’une des têtes de fil et non des moindres de la coalition Yewwi, Ousmane Sonko.
Khalifa est un habitué des coups politiques. Il en a certes reçu mais Il en a aussi donné.C’était au temps de la splendeur du parti socialiste, le cadre qu’il a hébergé très tôt et où il a pratiquement fait ses hauts faits d’arme en politique En tant que pionnier, membre influent du Mouvement des jeunes socialistes qu’il a même dirigé comme Secrétaire général.
Il faut encore compter avec Khalifa Sall qui continue d’entretenir d’excellentes relations avec plusieurs responsables de son ancien parti, le PS, et d’autres acteurs de la scène politique, au niveau de l’opposition, des acteurs indépendants et du pouvoir.
L’image qui m’est restée de Khalifa Sall eut lieu quand il dirigeait le mouvement des jeunes du parti socialiste. Nous étions adolescents et on fréquentait les cercles de l’Union de la jeunesse démocratique Alboury N’diaye (UJDAN) qui était affiliée au Parti de l’indépendance et du travail.
Ce jour-là on était à la veille des préparatifs du Congrès de cette instance de jeunesse. Khalifa était venu au siège de l’UJDAN qui était logé au quartier Castors à Dakar, pour y délivrer un message d’encouragement. Nous étions en plein dans les dernières réglages de cette messe juvénile. Les partis d’opposition d’alors n’entretenaient pas de très bonnes relations avec le régime socialiste de Abdou Diouf.
Mais Khalifa Sall qui avait fait preuve d’une grande ouverture d’esprit y était. Le fait aussi de voir un responsable du Parti socialiste faire son entrée dans ce capharnaüm nous avait intrigués, pour nous adolescents c’était un sacrilège.
Il faut savoir combien le parti socialiste était diabolisé à l’époque pour comprendre notre réaction.
Ça montre que ceux qui continuent de douter du courage politique de Khalifa Sall le méconnaissent totalement!
Khalifa peut compter sur son expérience en politique, ses qualités de négociateur et de rassembleur, qu’il a eu à démontrer lors de son passage à la tête de la Mairie de Dakar.
Khalifa ne veut pour rien ramer à contre courant de la légalité. On a toujours eu cette conviction de lui avant de le surprendre dire sur les ondes de la radio Sud FM, faisant allusion à son incarcération par le régime de Macky Sall: ” Ce n’est pas parce que ma liberté était en jeu que je me devais de violer les textes de la République..J’ai préféré aller en prison que de violer les textes de l’Etat.”
C’est ce même Khalifa Sall que l’on découvre également dans cette ‘émission Grand Format de Sud FM dire, ” Quand je m’engageais en politique ce n’était pas pour être élu. C’était pour une ambition, une cause”.
Bien qu’étant un sous-marin dans la façon de dérouler son agenda, il semble bien comprendre les enjeux politiques du moment, et en bon stratège, meneur et rassembleur, il peut taper un grand coup, au-delà de ce qu’on peut imaginer.
Khalifa n’est pas violent, il n’est pas belliqueux mais il est efficace. Quelqu’un qui semble le connaître m’a dit, ” il ne donne pas l’air mais il peut déplacer des montagnes”.
C’est peut-être ce que Macky Sall avait compris, en préférant l’écarter de la course pour la Présidentielle de 2019, que de l’affronter sur le terrain politique, à travers une confrontation saine, pacifique et fair-play.
En tout cas dans le contexte politique actuel du Sénégal, il vaut mieux intégrer Khalifa Sall dans tous les shémas qui se feront dans la perspective de cette joute électorale à venir.
Car n’importe comment Khalifa aura un grand rôle à jouer dans les plans et stratégies qui vont déterminer l’avenir politique de ce pays, avant, pendant et après la Présidentielle de 2024.
Babacar Papis Samba- Auteur et Adepte de la pensée complexe.
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