La cérémonie d’ouverture des Jeux olympique de Paris 2024 a été suivie par plus d’un milliard de spectateurs dans le monde entier, vendredi 26 juillet. Le spectacle, marqué par son originalité, a été salué à l’étranger, que ce soit à Washington, à Rio de Janeiro ou à Kiev.
Lady Gaga, Aya Nakamura, Céline Dion et une parade des athlètes sur la Seine pour un spectacle grandiose. Plus d’un milliard de spectateurs ont pu admirer vendredi pendant plus de quatre heures la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris. En France, ils étaient 22 millions devant leur télévision. Au bord du fleuve parisien, ils étaient plus de 300 000 à braver la pluie.
Aux États-Unis, la cérémonie d’ouverture a impressionné et surpris. « Je ne peux pas parler », c’est la réaction de la commentatrice de la chaîne NBC, après la prestation finale de la chanteuse Céline Dion sur la tour Eiffel. L’histoire du retour de la Québécoise, qui fait face à une longue maladie, qui vit à Las Vegas et a donc été adoptée par le pays, ne pouvait qu’émouvoir. Mais ce n’est pas son seul moment de stupeur. Découvrant que les Français pouvaient à la fois assumer et s’amuser d’avoir décapité leur reine, elle a cette fois lâché un « what ? » (« quoi ? ») incrédule.
La commentatrice n’a toutefois rien dit sur la performance de Philippe Katherine, finalement assez retenue pour ses standards, en Dionysos nu et bleuté : c’était au moment d’une coupure publicitaire. Mais cela n’a pas échappé aux réseaux sociaux, déclenchant la fureur des milieux américains d’extrême droite, choqués que le tableau La Cène, de Léonard de Vinci, mettant en scène le dernier repas de Jésus, soit réinterprété par des drag-queens. La chaîne ultraconservatrice Fox News y consacre toute une page internet.
Le milliardaire Elon Musk, présent sur place, dénonce un choix irrespectueux pour les chrétiens. En revanche, le Wall Street Journal, l’un des journaux de son ami Rupert Murdoch, parle d’un “tour de force” un peu comme l’ensemble de la presse américaine, épatée par ce pari réussi, comme l’écrit le Washington Post.
La prestation d’Aya Nakamura pour une ville qui se veut multiculturelle
Au Brésil, la ville de Rio avait accueilli les JO en 2016, et huit ans plus tard, les Brésiliens sont toujours férus de sport et ont suivi la cérémonie française, rapporte notre correspondante à Rio de Janeiro, Sarah Cozzolino.
Sur la plage de Copacabana, béret jaune et maillot de l’équipe de foot féminine du Brésil, Carla Lemos a pensé sa tenue en mélangeant les deux pays. Et c’est le show d’Aya Nakamura face à la Garde républicaine qui l’a particulièrement émue : « C’est important pour montrer que Paris est aussi une ville multiculturelle, que les références ont différentes origines et ainsi élargir notre perception culturelle de ce qu’est la France aujourd’hui. »
Jo Raposo, influenceuse transgenre, attendait impatiemment le spectacle d’une autre diva, Lady Gaga. « J’ai adoré, je trouve qu’elle a très bien représenté ce qu’est l’esprit du cabaret face au monde entier. »
Faire sortir la cérémonie du stade pour l’ancrer dans la ville de Paris a plu à un grand nombre, mais pas à Bruno Chateaubriand, ancien champion brésilien de gymnastique. « En tant qu’athlète, j’ai un pincement au cœur. Parce que quand on fait une compétition olympique, les protagonistes sont les athlètes. Sauf que là, les athlètes ne participent pas vraiment au spectacle et ne peuvent pas non plus y assister. »
À la capitale d’Ouganda, les spectateurs fêtent l’ouverture des Jeux
À Kampala, la capitale ougandaise, la ferveur était aussi de mise lors du visionnage de la cérémonie française. Un show qui a plu pour fêter la beauté du sport.
Des Jeux olympiques au goût amer en Ukraine
À Kiev, une fan zone a été mise en place pour regarder la cérémonie d’ouverture, explique notre correspondante sur place, Emmanuelle Chaze. Parmi les spectateurs, un athlète ukrainien explique toute la difficulté de célébrer le sport alors que le pays est toujours en proie à l’agression russe.
Vladyslav Heraskevych, 25 ans, rentre tout juste d’entraînement à l’étranger. Deux fois Olympien dans la discipline du skeleton, un sport de glisse et d’hiver, pour lui ces Jeux olympiques ont un goût amer : « Les athlètes Ukrainiens sont pareils aux civils. On est atteints par cette guerre, moi, j’ai perdu une camarade de classe il y a quelques semaines, elle a été tuée dans un bombardement, et on a perdu tellement d’athlètes, tellement de grands athlètes. Si on y pense, c’est fou, ils avaient 22-23 ans. »
Dans ces conditions éprouvantes, puisque près de cinq cents athlètes Ukrainiens ont été tués par l’armée russe sur le front ou lors d’attaques aériennes, Vladyslav Heraskevych s’interroge sur la présence d’athlète russe sous bannière neutre : « Est-ce que c’est un manque d’expertise du CIO, ou une sorte de jeu ou d’hypocrisie parce que je ne comprends pas comment ils peuvent autoriser des athlètes qui sont dans l’armée russe à prendre part aux compétitions. »
En Ukraine, les jeux seront suivis, par égard, pour les 140 athlètes Ukrainiens présents à Paris, mais à Kiev comme dans le reste du pays, ces Jeux n’effacent pas la guerre en cours.
RFI
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