48 heures de conclave ! Les députés de la coalition Bennoo Bokk Yaakaar (BENNO) étaient en réunion ce week-end à Saly-Portudal pour harmoniser leur position en perspective de l’installation de la 14ème Législature, prévue ce lundi 12 septembre à 10h.
48 heures de conclave ! Les députés de la coalition Bennoo Bokk Yaakaar (BENNO) étaient en réunion ce week-end à Saly-Portudal pour harmoniser leur position en perspective de l’installation de la 14ème Législature, prévue ce lundi 12 septembre à partir de 10 heures. Ils ont passé au peigne fin le règlement intérieur de l’Assemblée nationale, les trucs et astuces qu’il faudra éviter, surtout pour les analphabètes, afin de ne pas avoir des bulletins blancs au moment du vote. Toutefois, ils vont quitter la station balnéaire, ce matin, sans connaître le nom du président de l’Assemblée nationale. Il ne leur sera dévoilé que ce lundi par le président de la République, Macky Sall, qui a tenu encore une fois à tout verrouiller pour éviter des fuites dans les médias. Même si des rumeurs persistantes envoient Aminata Touré au Perchoir.
Qui va succéder à Moustapha Niasse à la tête de l’Assemblée nationale ? Est-ce Aminata Touré, tête de liste nationale de la coalition Bennoo Bokk Yaakaar ou son second Amadou Bâ voire Aly Ngouille Ndiaye, qui a mis le département de Linguère dans sa poche ? La surprise pourrait-elle venir du Ndoucoumane passé dans l’escarcelle de Abdoulaye Saydou Sow en un temps record ? Mystère et boule de gomme.
Pour l’heure, seul le Chef de l’Etat, le président de la République, Macky Sall, connaitrait le nom de celui qui va présider la 14ème Législature partie pour être la plus courte et la plus inédite dans l’histoire politique du Sénégal. C’est d’ailleurs pour éviter toute mauvaise surprise qu’il a fait convoquer ses députés en conclave pour 48 heures dans la station balnéaire de Saly-Portudal. «Nous sommes tous là. Je m’inscris en faux par rapport à ceux qui parlent de kidnapping. C’est totalement faux ! Ce sont des députés qui avaient demandé au président de la République une réunion afin qu’on puisse harmoniser nos positions», tranche d’emblée un député que nous avons contacté hier, dimanche 11 septembre.
Et d’ajouter : «nous avons revu le règlement intérieur, le budget, les codes, comment voter afin d’éviter des bulletins nuls. Il faut quand-même reconnaître que c’est très important surtout pour ceux qui ne savent pas lire ou qui ont un niveau relativement bas».
CARTE BLANCHE
Lors de leur rencontre, le 20 août dernier au Palais Présidentielle, les 82 députés de la coalition Bennoo Bokk Yaakaar (BBY), avaient donné carte blanche à Macky Sall sur le choix du futur président de l’Assemblée nationale. «Nous te faisons entièrement confiance. Nous allons soutenir celui ou celle que tu auras choisi», avait déclaré un député, appuyé par ses autres collègues. Un blanc-seing qui ne facilite pour autant pas la tâche au Chef de l’Etat. Et pour cause, contrairement au choix de Moustapha Niasse qui était un secret de polichinelle, celui de son remplacement devient une véritable énigme.
Cette deuxième personnalité de l’Etat du Sénégal doit être un homme de confiance de Macky Sall, quelqu’un qui lui est fidèle et loyal, surtout avec la composition de la 14ème Législature. Et selon des discrétions, plusieurs hypothèses auraient été envisagées par le Chef de l’Etat. Dans l’optique d’une 3ème candidature, certains l’auraient conseillé de ne porter son choix sur ceux qui seraient contre une telle éventualité ou encore des responsables de son parti qui auraient une ambition présidentielle en 2024.
Alors que les plus modérés estiment que Macky Sall devrait penser plutôt à sortir par la grande porte en ne songeant même pas à une 3ème candidature qui risquerait d’être fatale pour le pays et pour lui. Les partisans de cette thèse voient Aminata Touré au Perchoir, Amadou Bâ à la Primature et Aly Ngouille Ndiaye avec le manteau de ministre d’Etat, directeur de cabinet du Président de la République. Mais, toutes ces hypothèses prouvent encore une fois que Macky Sall est un «AS» dans le brouillage et le verrouillage des cartes.
Personne n’avait vu venir la suppression du poste de Premier ministre, les défénestrations de Amadou Bâ et autres Aly Ngouille Ndiaye, sous le prétexte d’un fast-track, au lendemain de sa victoire à la Présidentielle de 2019. Il avait également surpris plus d’un en annonçant le retour du bicéphalisme dans la nomenclature administrative. Depuis lors, nous sommes passés d’une politique de fast-tract à un pays en stand-by. C’est dire que personne, absolument personne, ne sait ce que le président de la République mijote, prépare. Comme à son habitude, il a encore verrouillé toutes les issues. Ou presque !
Abdoulaye THIAM
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