LETTRE À SON EXCELLENCE MONSIEUR MACKY SALL PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE
Monsieur le Président, cher compatriote
J’ai eu l’honneur de suivre votre déclaration radiotélévisée portant sur la question des inondations qui frappent plusieurs localités du pays, suite aux pluies diluviennes tombées au cours du dernier week-end. Je voudrais hic et nunc marquer mon double étonnement: d’abord de constater que vous n’avez pas rendu visite aux populations sinistrées à votre retour de Niamey et ensuite par rapport à la somme que vous avez décidé de consacrer à la gestion de la crise (cf. 10 milliards de francs CFA).
1-Visite aux populations sinistrées
De mon modeste point de vue, il me semble que vous auriez dû avant toute déclaration vous rendre sur un site préalablement identifié par vos services, pour témoigner de façon concrète votre solidarité et votre compassion aux victimes de cette catastrophe. Pour le symbole, c’est important au regard de la gravité des sinistres que les populations vivent et du trauma subi. Il ne saurait y avoir un soutien plus agissant qu’une rencontre physique avec ces populations dans le désarroi. À la limite votre message aurait eu plus de portée s’il avait été lancé à cette occasion, in situ. Il y a à cet égard une erreur de stratégie. Manifestement.
2- La deuxième chose que je voudrais souligner concerne la somme que vous projetez de mettre à contribution pour gérer la situation. Très franchement, et avec tout le respect que je vous dois, j’estime que la somme sans être dérisoire est insuffisante. Au regard des préjudices subis par les populations sinistrées (pertes matérielles, maisons envahies par les eaux, difficultés à gérer les besoins fondamentaux etc.). Il s’y ajoute les conséquences sur le plan sanitaire qui vont inéluctablement se faire jour. Avec leur lot de pertes en vies humaines. Cette somme (3 milliards de francs CFA), dédiée aux compatriotes actuellement dans le désarroi ne permettra pas aux familles impactées de faire face dignement à cette calamité. Les 7 milliards restants affectés à l’institutionnel et à l’achat d’équipements pour les services techniques chargés de l’opérationnel et de la prise en charge du terrain, cette somme-là me paraît insuffisante, si l’on tient compte du coût des facteurs (carburants et autres camions cureurs, motos pompes etc.).
Au total je voudrais vous inviter solennellement et respectueusement à revoir à la hausse le montant annoncé d’une part, et à descendre vous-même sur le terrain afin de constater par vous-même l’étendue des dégâts causés par ces inondations. Les populations qui semblent ne pas savoir à quel saint se vouer tant leur calvaire est indicible, vous en seront éternellement reconnaissantes, surtout quand cette visite précède ou accompagne la distribution des aides alimentaires et autres produits phytosanitaires.
Voilà Monsieur le Président de la République et cher frère ce que je tenais à partager avec vous. En ma qualité de citoyen. Je vous en souhaite bonne réception.
Marcel Mendy, journaliste-écrivain, consultant en communication et ancien coordonnateur des Chambres africaines extraordinaires (Cae)
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