Incivisme, violence et vandalisme à l’école (Par Ibrahima Sène)

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Aujourd’hui, l’ampleur de l’incivisme et du développement de la violence et du vandalisme dans les espaces scolaires et universitaires, m’a amené à republier ce post ci- dessous, qui date du 20 novembre 2020, dont l’actualité ne peut faire aucun doute.
Le voici :

La République démocratique du Sénégal face à sa jeunesse.

La République démocratique s’est historiquement donné les moyens de faire de sa jeunesse des citoyens utiles à son service.

C’est pour cela qu’elle a inventé l’Ecole publique gratuite et le Service militaire obligatoire pour tous les jeunes à partir de 18ans qui ne sont pas à l’Ecole, et pour tous les Etudiants à leur sortie de l’Université.

Aussi, ses forces de Police et de Gendarmerie sont recrutées dans des Ecoles de formation spécifique, à partir des jeunes libérés du service militaire ; de même que tous ses enseignants et autres agents civils de l’Etat, ont effectué leur Service militaire pour renforcer l’éducation civique qu’ils ont reçue de l’Ecole.

Mais, ces moyens historiques dont jouissait la République démocratique pour éduquer et former ses enfants, au civisme et aux métiers dont elle a besoin pour l’épanouissement du peuple, ont été dévoyés avec la privatisation de l’Ecole publique, et le cantonnement de l’Armée dans ses fonctions régaliennes exclusives de défense de l’intégrité des frontières et de la sécurité extérieure des populations, pour devenir une « Armée de métier », qui forme des « professionnels de défense ».

En Afrique, l’Ecole publique jusqu’à l’Université, est ainsi transformée en « garderies d’enfants », et en « fabriquant de diplômés sans profession », réduits au chômage, et qui sont des proies faciles pour le grand banditisme, les narcotrafiquants et les djihadistes, si ce n’est pour les trafiquants d’êtres humains qui exploitent la détresse des parents qui livrent leur progéniture à l’émigration clandestine.

Au Sénégal, les forces armées de défense et de sécurité sont positivement appréciées par leur professionnalisme, mais sont décriées par l’incivisme dont fait part nombre de ses membres, sur le terrain, en contact avec les populations dans leurs activités quotidiennes, et par l’entrée dans le grand banditisme de nombre de ses « libérés » qui défraie la chronique.

La République démocratique voit ainsi ses moyens historiques de développement, se transformer en moyens de sa destruction massive.

C’est ce syndrome que vit notre pays, et qui est la marque de fabrique de tous les pays où le Capitalisme libéral s’est approprié de ces moyens historiques d’émancipation des peuples que la République démocratique s’était dotée.

Ainsi, le Sénégal, à l’instar de tous les autres pays d’Afrique, ne peut espérer sortir sa jeunesse de cette souricière où le Capitalisme libéral l’a enfermée, qu’en réhabilitant l’Ecole publique telle que proposée par les « Etats Généraux de l’Education et de la Formation », et en restituant à notre Armée nationale, sa fonction historique d’éducation civique et de formation de la jeunesse, en complément de l’Ecole publique gratuite, par la restauration du Service militaire obligatoire.

En dehors de cette mutation structurelle et fonctionnelle de notre Ecole publique et de notre Armée nationale, le Sénégal ne pourra pas sortir de la crise existentielle endémique de sa jeunesse, quelque soient les moyens qu’il dégage pour créer des emplois et promouvoir l’entreprenariat des jeunes et des femmes.

Ces petites entreprises de survie, ne peuvent pas tenir longtemps dans une économie de marché sous le Capitalisme libéral, qui a fait que 60% des nouvelles créations meurent après un an seulement d’existence, et plus de 80% après trois ans, créant ainsi un cercle vicieux d’un éternel recommencent de financement pour créer des emplois sans impact significatif sur le chômage des jeunes.

La République démocratique du Sénégal est ainsi à un tournant historique de sa trajectoire, qui ne peut être abordé dans la paix civile et la stabilité, que dans un large consensus des forces vives de la Nation autour de ses valeurs cardinales de l’Ecole publique gratuite des « Etats Généraux de l’Education et de la Formation », et de l’Armée nationale citoyenne.

Ibrahima SENE PIT/SENEGAL
Dakar le 20 novembre 2020

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