Idrissa Seck, silence de carpe, vacarme de perroquet ! (Par As Babacar GUEYE)

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Le rapport du  Conseil National de Régulation de l’audiovisuel (CNRA)  sur l’élection présidentielle du 24 Février 2019 rend compte sur le traitement des contenus de 61 supports médiatiques, dont 23 journaux quotidiens, 24 sites,  10 radios et  11 télévisions. Ce travail de veille médiatique statistique  a concerné la période de précampagne (Vendredi 4 Janvier 2019 au Samedi 2 Février 2019) et la période de campagne (Dimanche 3 février  2019 au Vendredi 22 Février 2019).

L’analyse synthétique et comparative des  données  brutes délivrées par ledit rapport et concernant les performances médiatiques des 5 candidats à l’élection présidentielle, montre des faits intéressants qui nous ont permis de faire les commentaires suivants :

  • Le candidat Macky SALL  a été le plus performant aussi bien pendant la période de précampagne que pendant la période de campagne (30.68%). Cependant, on constate qu’il a réalisé une faible marge de progression  entre les deux périodes (+1.36 %). Ce qui traduit une certaine constance de sa part certes, mais aussi une certaine saturation de l’occupation de l’espace médiatique de sa part.

On peut en déduire qu’en sa qualité de président sortant, le candidat Macky SALL avait pris une longueur d’avance sur ses concurrents  en se projetant très top dans une campagne médiatique déguisée autour de la vulgarisation des projets étatiques. Sa grande réserve capitalisée pendant la période de précampagne l’a maintenu en tête du classement malgré sa contreperformance notée pendant la période de la campagne électorale.

  • Le candidat Ousmane SONKO se classe en deuxième position certes (25.70%) ; mais, on note aussi une très grande régression de sa performance médiatique pendant la période de la campagne électorale  (-5.92 %)

Champion des médias juste derrière le candidat sortant, le candidat SONKO doit sa performance  à sa présence cadencée surtout dans les sites pendant la période de précampagne. Cependant, avec le démarrage de la campagne électorale, avec l’entrée en lice des autres candidats, ses performances ont baissé de manière drastique (-5.92%)

  • Le candidat Idrissa SECK classé troisième (17.45%) a réalisé la plus grande marge de progression entre les deux périodes (+6.44 %) par rapport aux autres candidats.

Très en retrait des médias pendant la période de précampagne, le candidat Idrissa SECK s’est ressaisi  durant la période de campagne en réalisant la meilleure performance en termes de progression (+6.44%).Cela s’explique par une bonne présence de l’intéressé surtout au niveau des sites. Son mutisme pendant la période de précampagne n’a point altéré ses performances médiatiques pendant la période de la campagne électorale.

  • Le candidat Madické NIANG classé quatrième (14.48%) a réalisé aussi un bond qualitatif  appréciable de +2.18 %  pendant la période de la campagne électorale.

Tardivement décidé à être candidat, il  avait pourtant une performance déjà acceptable pendant la période de précampagne qui s’explique par son choix de rébellion ouverte contre son mentor, Maitre Abdoulaye WADE, mais aussi  par sa casquette de parlementaire et de président de groupe du PDS.

Ensuite,  pendant la campagne électorale, par une approche médiatique simple et attrayante, une communication légère et humoristique adressée à la grande masse  a réussi le pari d’accrocher les sénégalais, et c’est ce qui explique son bond appréciable de 2.18%.

  • Le candidat Issa SALL, enfin,  classé cinquième (10.79%) a pourtant fait le meilleur bond après le candidat Idrissa SECK (+5.69%). Mais, malgré cette prouesse, il n’a pas pu redresser la barre du fait de la faiblesse de sa performance pendant la période de précampagne ou il était presque absent de la scène médiatique. Contrairement au candidat Idrissa Seck, son silence en amont n’a pas payé pendant la période de la campagne électorale.

Aujourd’hui, je comprends tardivement l’énervement du candidat Idrissa Seck lorsque je lui avais annoncé…… fièrement que c’est suite à l’insistance du pôle des mandataires de l’opposition dont je faisais partie que, tous contre Mimi Touré, (qui certainement est entrain de rire sous cape)  que le temps de parole des candidats était passé de 5 mn à 7 mn. ” Non ! Fallait pas, elle a parfaitement raison. 7 mn x 21 jours c’est énorme et insoutenable. Vous voulez nous tuer!”

Comme quoi, il avait déjà compris qu’un communiquant politique pouvait être muet comme une carpe mais paradoxalement  bruyant à souhait tel un perroquet !

En résumé, voilà ce que je retiens personnellement  de l’exploitation scientifique du rapport du CNRA de 98 pages du Président Babacar Diagne sur l’élection présidentielle du 24 Février 2019. Et pour ma part, force est de reconnaitre une certaine qualité à ce document d’évaluation médiatique, dont l’une des faiblesses majeures, entre autres, réside dans la non intégration pour la prospérité des courriers retours des différents acteurs  avec qui, l’organe de régulation était en collaboration de travail dans le cadre de l’exécution de sa mission.

As Babacar GUEYE

Secrétaire national en charge des élections de Rewmi.

Mandataire National du Candidat Idrissa SECK à l’élection présidentielle du 24 Février 2019

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