Haro sur un A320neo (Par Meissa Babou)

Partager l'article

Le communiqué laconique du porte parole du gouvernement M. Omar Gueye qui devait eclairer sur l’acquisition d’un nouvel avion par le Sénégal, a fini par déchirer la toile et toutes les plateformes. En effet ,l’annonce surprise d’un tel choix a vite mis nos concitoyens dans tous leurs états.
Pourtant, le Sénégal notre cher pays qui a toujours prôné un leaderschip sous régional depuis toujours doit tout de même montrer une respectabilité digne de son ambitieux rang. Alors, pourquoi tout ce timtamarre pour un avion de notre bien bien-aimé président ?
Au fait le débat relève plutot de la pertinence et du pragmatisme au milieu des secousses economico- sociales de.ces temps de Covid.
D’abord le communiqué du gouvernement renseigne sur les difficultés actuelles de notre pointe de sangomar au point que les réparations, entretiens et immobilisations sont devenus onéreux pour le trésor public. Donc pour le président il apparaît plus judicieux de changer d’appareil par l’acquisition d’un modèle ultra sophistiqué et luxueux. Mais pour qui connaît la durée de vie de certains investissements au coût exorbitant, 20 ans d’exercice ne représente que la moitié de vie d’un avion donc trop peu pour parler de vieillissement. D’ailleurs le premier ministre Canadien voyage avec un avion de 34 ans la preuve d’une bonne conscience managériale surtout quand on gère des deniers publics avec des demandes sociales multiples.en plus si on fait partie des 25 pays les plus pauvres avec une récession aux conséquences multiformes et multisectorielles, la bonne conscience recommande de rationaliser les rares ressources fiscales. Ces fats suffisent pour balayer l’argument du gouvernement qui peine a justifier plutôt un désir du président de se faire plaisir . Après ses 8/8 et son véhicule d’un milliard, qui ose douter des farces de son excellence. Son goût prononcé du luxe, comparé au niveau économique de son pauvre pays, est non seulement inacceptable mais peut paraître insolent. Les dépenses occasionnées ne sauraient donc justifier un feeling ou un deal avec une entreprise française comme le pensent certains.
L’autre dimension qui fonde les critiques des sénégalais, surtout de l’opposition, tient au moment critique de notre situation économique et financière. Notre pays est, en effet dans un marasme qui nous vaut une récession sans précédent. C’est ce moment difficile pour nos finances publiques qui cherchent des fonds de relance qui est problématique. Surtout, avec un niveau d’endettement trop élevé qui a fini de mettre le trésor sous pression jusqu’à l’abandon de subventions sur l’électricité et une augmentation des prix pour booster la fiscalité. Cette psychose des difficultés réelles enlève toute pertinence au choix d’une nouvelle acquisition.
Mais force est de reconnaître que le régime nous a habitué a de mauvaises visions a l’image du TER ou du BRT, qui ont presque terrassé les finances publiques. La folle lancée sur des projets de prestige qui ne sont pas une demande sociale comme les peages a l’infini corse le service de la dette et n’autorise aucune assistance sociale ou sécuritaire a nos concitoyens. Il urge pour nos nations en mal de développement de changer de paradigme en renversant notre modèle économique basé sur l’importance en tout pour une orientation inclusive et extensive.
Le salut de notre souveraineté et de notre épanouissement economique et social est a ce prix.

Meissa BABOU/ UCAD.

..

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*