La France a eu « raison » d’intervenir militairement en Afrique « contre le terrorisme depuis 2013 », mais les dirigeants africains ont « oublié de nous dire merci », a déclaré, lundi 6 janvier, Emmanuel Macron, estimant qu’« aucun d’entre eux » ne géreraitun pays souverain sans cette intervention.
« C’est pas grave, ça viendra avec le temps », a ironisé le président français lors de la Conférence annuelle des ambassadrices et des ambassadeurs. « Non, la France n’est pas en recul en Afrique, elle est simplement lucide, elle se réorganise », a-t-il plaidé. « On a choisi de bouger en Afrique (…) parce qu’il fallait bouger. »
La France s’est engagée militairement au Sahel pendant une décennie pour lutter contre les djihadistes liés à Al-Qaïda ou au groupe Etat islamique, avec ses opérations « Serval » (2013-2014) puis « Barkhane » (2014-2022). Cinquante-huit soldats français y sont morts. Mais elle a été contrainte d’évacuer ses troupes du Mali, du Burkina Faso et du Niger entre 2022 et 2023, après l’arrivée au pouvoir dans ces trois pays de juntes militaires qui se sont rapprochées de la Russie.
Ces propos du chef de l’Etat rapportés par le journal Le Monde n’ont pas été bien appréciés par le député Guy Marius Sagne. « Ici au Sénégal, comme partout en Afrique, nous n’avons pas à remercier la France impérialiste pour la fin de notre occupation par votre armée. »
Il a rappelé les paroles d’un artiste qui avait chanté : « Armée française, allez-vous-en ! » et a ajouté : « Vous n’avez pas entendu. Nous vous avons dit : « Dégage ! » Bon débarras et sans regret ! Le député a exprimé son soutien aux peuples africains en lutte pour la reconquête de leur souveraineté et a salué les dirigeants africains véritables patriotes panafricains, leur souhaitant bonne continuation.
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