Guerre en Ukraine : La réaction d’Ibrahima Sène du PIT

Partager l'article

Il ne s’agit pas ici de guerre entre impérialistes ; mais bien d’un problème de sécurité collective en Europe pour éviter que le droit à la sécurité des uns ne portent atteinte à la sécurité de l’autre.

 En effet, la politique d’encerclement militaire de la Russie par les USA à l’aide de l’expansion de l’OTAN vers ses frontières a atteint, avec les vieillîtes de l’Ukraine à user de son droit à la Sécurité ; pour adhérer à l’Otan, portant ainsi l’insécurité de la Russie à son paroxysme.

Plutôt que de voir passivement l’étau de l’Otan se refermer sur elle ; la Russie a décidé de jouer le tout pour le tout en déclenchant une opération militaire massive sur l’Ukraine pour l’obliger à accepter un statut de neutralité, ou d’être considérée comme un ennemi à ses portes à éradiquer.

Pourtant pour éviter une telle situation Poutine a proposé en vain, de négocier avec les Etats Unis et l’Otan, pour mettre en place un cadre juridique contraignant de sécurité pour tous.

Aucun adepte de la paix mondiale qui pourtant crie aujourd’hui contre la guerre de la Russie à l’Ukraine ne s’est prononcé ni en Europe ni à l’ONU, pour appeler l’Occident à prendre en compte les préoccupations sécuritaires de la Russie.

 Au contraire, l’on a assisté à un déluge de propagande visant à attribuer à la Russie des visées sur les  pays européens de l’ex Urss pour y étendre son régime dictatorial, faisant ainsi du conflit entre l’ Ukraine et la Russie un problème de lutte entre pays démocratiques et la Dictature de Poutine, tout  en faisant passer l’Ukraine pour un pays démocratique, alors que c’est le même régime politique, où ce sont les mêmes oligarques qui y règnent , et où  l’on terrorise la population russophone, tout en y réprimant toute opposition démocratique.

 Alors la question qui se pose maintenant au monde entier est la suivante : L’entrée de l’Ukraine dans l’UE et dans l’Otan vaut – elle la peine d’une guerre nucléaire avec la Russie ?            

Pourtant pour éviter une telle situation Poutine a proposé en vain, de négocier avec les Etats Unis et l’Otan, pour mettre en place un cadre juridique contraignant de sécurité pour tous.

Aucun adepte de la paix mondiale qui crie aujourd’hui contre l ’agression Russe ne s’est prononcé ni en Europe ni à l’ONU, pour appeler l’Occident à prendre en compte les préoccupations sécuritaires de la Russie.

 Au contraire, l’on a assisté à un déluge de propagande visant à attribuer à la Russie des visées sur les  pays européens de l’ex Urss pour y étendre son empire de régime dictatorial, faisant ainsi du conflit entre l’ Ukraine et la Russie un problème de lutte entre pays démocratiques et la Dictature de Poutine, et en faisant passer l’Ukraine pour un pays démocratique, alors que c’est le même régime politique, où ce sont les mêmes oligarques qui y règnent en  y  terrorisant la population russophone, et en y réprimant toute opposition démocratique.

Alors la question qui se pose maintenant au monde entier est la suivante :

 L’entrée de l’Ukraine dans l’UE et dans l’Otan vaut – elle la peine d’une guerre nucléaire avec la Russie ?

En effet, la réponse à cette lancinante question dépend des objectifs stratégiques des Etats Unis

SI leurs objectifs sont de ruiner l’Économie Russe et de rayer la Russie en tant qu’Etat souverain de la carte du monde, la guerre nucléaire est inévitable, d’autant plus que la Russie estime que cette adhésion ruine son économie et porte atteinte à sa sécurité.

Donc, la seule façon d’éviter une guerre nucléaire est de ne pas satisfaire l’ambition de Kiev d’adhérer à l’UE et à l’Otan et de   l’amener à opter pour un « statut de pays neutre » entre la Russie et l’Occident

Ainsi l’UE porte une entière responsabilité dans ce dilemme dont dépend la survie de l’humanité, d’autant plus que l’Otan y est basé !

Ce serait un crime contre l’Humanité que de fermer les yeux sur cette responsabilité historique de l’UE où est stationné l’Otan.

Le rêve insensé de « cohabitation » d’une opposition déboussolée !

En effet, même le Président Wade qui a été à l’origine de ce rêve n’y croit pas.

1.      Il sait en âme et conscience que la Constitution en vigueur ne donne pas à un Premier Ministre issu de la majorité parlementaire, le pouvoir de définir la Politique de la Nation qu’elle réserve exclusivement au Président de la République, Chef de l’Etat, élu au suffrage universel direct., le Premier Ministre nommé par celui-ci ne fait qu’exécuter la Politique définie par le Président de la république.

2.      Dans ce cas de figure, il n’y a pas de « cohabitation », mais d’un gouvernement de consensus, pour éviter le blocage des Institutions, comme cela fut le cas en Guinée Bissau, qui a engendré une tentative de coup d’Etat, qui a échoué.

3.      Ainsi comme Guédiawaye vient de le démontrer, le dépassement du clivage «  pouvoir – opposition » va s’imposer pour préserver la paix civile et la stabilité, pour pouvoir gouverner le pays.

4.      Ce sont les rapports de force qui présagent au niveau national une telle perspective de dépassement du clivage «  pouvoir-opposition », au grand dam de ceux qui ne voient la Démocratie que dans l’affrontement pouvoir-opposition, ignorant l’existence d’une » « Démocratie consensuelle » que les rapports de force peuvent imposer aux protagonistes.

5.      D’ailleurs l’évolution des tendances lourdes des rapports de force a imposé depuis les élections de 1988 le dépassement du clivage « Gauche -Droite », et celui de « pouvoir-opposition », pour restaurer la paix civile et la stabilité nécessaire à l’approfondissement de la Démocratie, et aux traitements des problèmes économiques et sociaux à maturité.  C’est cela qui s’était matérialisé en 1991, par un gouvernement d’Union nationale sous forme de « Gouvernement de Majorité Présidentielle élargie à l’opposition. » C’est ce gouvernement qui a permis de faire une « pause « dans l’exécution des PAS, la reprise des crédits au monde rural, l’instauration du « Dialogue », comme moyen de surmonter les contradictions, et l’ouverture de négociations avec les syndicats et les organisations d’Etudiants autour de leurs revendications respectives. C’est ainsi qu’en 1992 s’est tenue une large concertation pour réformer le Code électoral, qui a donné un « Code consensuel », qui a servi de base à deux Alternances démocratiques dans la paix civile et la stabilité du pays.  C’est en tenant compte de cette tendance lourde à ce double dépassement que les « Assises nationales » ont pu être organisées en 1998, au grand dam de tenants des clivages anciens.

6.      Les rapports de force issus de la démocratisation du système électoral depuis 1992 imposaient de larges rassemblements pour non seulement pouvoir remporter des élections, mais aussi pour pouvoir gouverner.

7.      Malheureusement le régime présidentiel déconcentré avec un Premier Ministre avait déjà atteint ses limites sociales. ; ce que le Président Wade à l’époque ne pouvait pas concevoir.

8.      C’est le maintien de ce régime de pouvoir personnel autocratique qui a fait accentuer les tendances lourdes au dépassement des anciens clivages, et qui ont abouti à la seconde alternance en 2012 grâce à l’avènement d’une large coalition BBY qui a su dépasser le clivage « Gauche-Droite ».

9.      Mais la perpétuation du régime présidentiel hérité de Wade a vite reproduit et accentué le clivage « Pouvoir-Opposition ». C’est pour prendre en compte de ce nécessaire dépassement que la « Commission nationale de Réforme des Institutions » crée par le Président Macky Sall, a proposé le transfert du pouvoir de définition de la Politique de la Nation au premier Ministre issu de la majorité parlementaire, au cas où celle-ci ne correspondrait plus à la majorité présidentielle, pour éviter un blocage des Institutions.

10.   Malheureusement ni le Président Macky Sall, ni l’opposition n’a accepté cette réforme, convaincus qu’ils étaient que le régime présidentiel hérité du Président Wade pouvait encore fonctionner en le démocratisant un peu. Au résultat le clivage « pouvoir-Opposition s’est de nouveau accentué au point de rendre son dépassement inévitable déjà après les élections locales de février 2022. Cette tendance lourde va s’imposer à l’issu des Législatives de juillet 2022. Pour ce faire, l’opposition n’a pas besoin de détenir une majorité de 51% des Députés, en effet, il lui suffit d’en obtenir 40% pour bloquer les institutions en l’absence de consensus avec le Président de la République.

   Dans le contexte d’insécurité sous-régionale et de crise économique causée par la Covid-19, que risquent d’accentuer les perspectives de guerre mondiale nucléaire dont la guerre en Ukraine est grosse, un tel blocage de nos Institutions serait fatal au pays et dramatique pour le peuple.

  Ce qui est regrettable, c’est le silence honteux de nos constitutionalistes qui rivalisent d’ardeur et d’ingéniosité sur la question d’un hypothétique troisième mandat, au lieu d’éclairer l’opinion sur les perspectives réelles de blocage des Institutions à l’occasion des Législatives de juillet 2022

                                             Ibrahima SENE PIT-SENEGAL

                                              Dakar le 3 mars 2022

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*