Les syndicats entendent montrer en ce lundi qu’ils n’abandonnent pas le combat contre la réforme des retraites tandis que l’exécutif espère lui tourner la page.
Ce 1er-Mai mobilisera-t-il autant que lors de la dernière manifestation du 13 avril dernier lors de laquelle, selon la CGT, plus d’1,5 million de personnes étaient descendu dans la rue ? Les syndicats disent en tout cas s’attendre à jusqu’à 1,5 million de personnes dans les rues, a déclaré Laurent Berger, le secrétaire général du syndicat CFDT, dimanche. Invité de RTL, LCI et Le Figaro, il a rappelé que 300 points de rassemblements étaient prévus dans toute la France pour cette journée du 1er-Mai. Les autorités tablent de leur côté sur 500 à 650 000 personnes sur tout le territoire, dont 80 à 100 000 à Paris.
Le trafic aérien s’annonce très perturbé avec 25 à 33% de vols annulés dans les plus grands aéroports français, des perturbations qui devraient se poursuivre à Paris-Orly mardi.
« Cette fête des travailleurs se déroule dans l’unité syndicale et rien que ça, c’est historique », s’est réjoui dans l’hebdomadaire JDD le secrétaire général du syndicat FO, Frédéric Souillot. Le dernier défilé unitaire avec les huit principaux syndicats remonte à 2009, face à la crise financière. « La mobilisation sera inédite et exceptionnelle », a prévenu la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet.PUBLICITÉ
Douze mille policiers mobilisés
Ce 1er mai intervient après la validation de l’essentiel du texte par le Conseil constitutionnel et sa promulgation dans la foulée. Dans la rue comme dans les sondages, la colère reste vive, avec des « casserolades » qui accompagnent les déplacements de l’exécutif. Et les manifestants demanderont l’abrogation du texte qui repousse l’âge de la retraite à 64 ans.
Dans la capitale française, le cortège s’élancera à 14h de la place de la République vers la Nation, avec la présence annoncée de syndicalistes du monde entier. Les autorités attendent aussi 1 500 à 3 000 « gilets jaunes » et 1 000 à 2 000 individus « à risque », de source policière. 12 000 policiers et gendarmes seront mobilisés, dont 5 000 à Paris.
Le pari risqué de l’essoufflement
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Dès mardi, c’est sur le plan politique que l’exécutif prendra la température. Les députés vont retrouver les tribunes de l’Assemblée après deux semaines de pause. Les oppositions ont déjà prévenu qu’elles ne feront aucun cadeau au gouvernement sur les prochains textes.
Et mercredi, tous les regards seront tournés vers le Conseil constitutionnel. Les Sages doivent décider de valider ou non un référendum d’initiative partagée sur les retraites.
Autre incertitude : les syndicats vont-ils reparler au gouvernement ? L’invitation lancée par Élisabeth Borne aux syndicats a été fraîchement reçue. La CFDT « ira discuter » avec la Première ministre si elle est invitée à le faire, a assuré dimanche son secrétaire général. Certains leaders syndicaux réclament toujours le retrait de la réforme avant d’aborder d’autres sujets.
Emmanuel Macron lui mise toujours sur l’essoufflement de la colère et va continuer à faire le dos rond. Le président Emmanuel Macron s’est donné le 17 avril « 100 jours d’apaisement » et « d’action » pour relancer son quinquennat. Malgré les casseroles, le chef de l’Etat a prévu un déplacement en début de semaine sur la réforme du lycée professionnel.
(Rfi avec AFP)
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