Éthique révolutionnaire et esprit de discorde (Par Aguibou Diallo)

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“De la tradition, il faut garder la flamme et non les cendres” Jean Jaurès

Le duel rapproché auquel nous convient l’État apériste ou mackyste et le camp dit de la résistance sonkiste charrie, en lame de fond, une rupture épistémologique à propos de la systémique sociale, en tant productrice de SENS.

D’un côté, il y’a Sonko qui tient à ses partisans une liturgie révolutionnaire qui est un savant mélange, pour ne point dire un malaxage, de références à la fois séculière et régulière. Tantôt laïque, se fondant sur le texte constitutionnel, tantôt cléricale en se basant sur le catéchisme de la foi. Il est PROS et mou sëleu mi à la fois, s’écrient ses partisans.

De l’autre, il y’a le démolisseur Macky, celui dont le cursus politique est synonyme de combines, deals et manœuvres politiciennes. Un adversaire déloyal à la tête de la puissance publique, qu’il dispose pour tout subordonner à ses lubies propres. Sa gouvernance s’abreuvant aux deux mamelles de la corruption et du tout répressif a fini par le faire passer pour un “prophète” de malheurs.

De ce clash qui se fait jour, il est attendu un soleil nouveau, celui d’une espérance qui assure aux potentiels sénégalais le champ illimité en faveur de leur “auto-réalisation”.

Tant et si bien que cette espérance, prise entre l’étau de l’empressement et la rouge colère d’anomiques, en est sourde à tout appel à la Raison.

Hegel trouverait ici matière à se rejouir, en ce qu’il demandait “d’ôter le noyau rationnel de la dialectique”. Le démolisseur a tout loisir de brader nos bijoux, en témoigne ce camoufler à propos du TER, au moment où les malades du cancer rongent leurs freins, en attente d’une radiothérapie.

Que fait-on du droit à la santé de ces laisser pour compte ? Ne meritent-ils pas aussi que nous renversions toute la table ?Quel leader politique ou religieux pour appeler la restauration de la Dignité flouée et bafouée des 760 personnes atteintes de cancer?

Ah oui ! Les populations sont entretenues dans un toboggan d’événements nourris par des UNES qui affleurent émotions fugaces et factices, mêlant hilarité et colère pourpre. Et le déluré qui vocifère depuis le Canada, porté au pinacle par cette vacuité intellectuelle et par l’absence d’éditos gnostiques, a réussi à distraire son monde avec un délirium d’éméché. Lui et ses semblables ont réduit en cendres la crédibilité des techniques d’investigation, par l’art de fouiner dans les corbeilles à poubelle.

La faillite des appareils politiques est ici patente, les logiques d’endoctrinement qui sont les leurs procèdent d’une fabrique de fedayins. Tant leur monoculture militante d’essence cultuelle envers le leader rompt d’avec la mission émancipatrice accolée à leur vocation : forger les intellects à s’émanciper de toute emprise, y compris de leur propre camp.

Zarathoustra disait à ses disciples que “je ne reviendrais parmi vous que lorsque vous aurez renoncé à mes enseignements…car c’est mal être fidèle envers son maître que de lui demeurer toujours élève “. Cette maxime devrait être inscrite au fronton des appareils politiques, en guise de mantra.

Au lieu de révolutions, nous voilà enfermés dans des cycles infernaux de discordes mâtinés de subjectivité, d’intrigues et d’intimidation nourris par des logiques de détestation impersonnelle. Et à mesure que l’on s’avance, l’abrutissement en devient plus sophistiqué qu’aucune science ne saurait rendre intelligible.

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