Au fur et à mesure que la présidentielle de 2024 approche, la bataille pour le leadership dans le camp présidentiel va s’aggraver. En laissant en rade de grands responsables de l’Apr, Macky qui a mis en place un gouvernement de 38 ministres est sous la menace d’une rébellion qui risque d’être fatale à l’Apr.
La formation du nouveau gouvernement augmente la frustration dans les rangs de l’Apr. Si des responsables de Macky 2012 se sont ouvertement prononcés contre certains choix de Macky Sall, à l’Apr, des militants et responsables ne cachent pas leur déception après la publication de la liste des membres du gouvernement d’Amadou Bâ. Si les signes avant-coureurs de cette rébellion ont été manifestes à l’Assemblée nationale avec la révolte de Mimi Touré, la composition du nouveau gouvernement est venue renforcer la frustration à l’Apr.
Au Fouta par exemple, notamment dans le Damga, le Nguénar et le Bosséa, si les responsables se gardent de critiquer les choix du président, des militants déçus ne cachent pas leur déception. Certains menacent de brûler leurs cartes de membres de l’Apr, tandis que d’autres attendent les nominations au niveau des directions pour voir la conduite à suivre. À Fatick également, le sentiment de frustration est perceptible chez des apéristes qui sont contre les décisions de Macky Sall
Même chose au Diobass qui n’a plus de ministre. Selon qu’on est pour ou contre les choix de Macky, l’Apr marche vers l’implosion. En fait, avec ce gouvernement, un profond malaise s’est installé dans les rangs du parti au pouvoir
Même si les mécontentements sont contenus en ce moment, il y a fort à craindre qu’ils explosent d’un moment à l’autre. Si pour certains responsables, il faut comprendre le président dans ses choix de ménager les alliés de Benno pour d’autres, il faut lui faire comprendre qu’il est dans l’erreur.
Avec le vent de rébellion qui souffle à l’Apr, on peut se demander si ce parti, après avoir dominé la vie politique depuis plus d’une décennie, n’est pas à terme pour se désintégrer. Avec ce gouvernement, les sentiments de frustration qui vont épicer l’actualité du camp présidentiel ne seront pas des accidents de parcours, mais plutôt les manifestations de tendances lourdes qui, en s’accélérant, vont provoquer l’implosion de l’Apr.
À vrai dire, depuis sa création, l’Apr a toujours vécu un débat interne et des chocs d’ambitions entre responsables. C’est un parti qui depuis des années est en état de crise larvée avec d’éternels mécontentement. Mais, avec ce qui se passe actuellement, il y a fort à craindre pour l’avenir du parti présidentiel.
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