Depuis le mercredi 18 août 2021, Michelle Dieng est fleur dans le cimetière Kadior de Ziguinchor. Elle est partie, sans revoir son enfant, un beau bébé de sexe masculin, né prématuré. Pendant que sa maman agonisait, l’enfant cherchait ses premiers repères dans un coin de la crèche du centre hospitalier régional de Ziguinchor. Il ne le sait pas encore, mais il est le fruit d’un horrible viol. Il apprendra plus tard, quand il sera grand, que son grand-père, est aussi son père. Que sa mère, qui n’avait que 22 ans, avait subi les assauts de son oncle, Lamine Ndao, dans le domicile familial. On lui expliquera aussi le plus douloureux de son histoire : en lui donnant la vie, sa maman, a eu des complications ; et, finalement, elle est retournée là où toute vie a commencé.
Pourtant, pour Amina Badiane, sa frêle maman, qui subissait les assauts de son oncle, un ancien militaire, pouvait choisir de ne pas… choisir d’être une victime. Dans la logique de la présidente du comité d’organisation de Miss Sénégal, si Michelle a été violée, c’est parce que “daf ko nekh”.
Elle l’aurait donc voulu comme Binta Camara qui, dans le secret d’une chambre à Tambacounda, a lutté de toutes ses forces avec Tamsir Sané qui a fini par l’étrangler. Elle l’aurait voulu comme ces enfants défavorisés de Keur Mbaye Fall, transformés en objets sexuels par Brice Thernet.
En tenant ses propos irresponsables, Amina Badiane a fait pire que tous les violeurs présumés. Si ces derniers se cachent le plus souvent pour exécuter leurs crimes, elle, femme de surcroît, a pénétré une seconde fois la mémoire des victimes devant la face du monde.
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