Editorial : Le choix raisonnable !

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Toutes les autres coalitions n’ont même pas vu venir les violents vents de l’Ouragan Pastef. Et pendant ce temps ou mauvais temps, Ousmane Sonko s’est évertué à démontrer ce pourquoi les Sénégalais doivent leur donner la majorité absolue ou écrasante pour gouverner pendant cinq (05) ans un pays dans la stabilité démocratique. Le discours du leader de Pastef a été poignant, mais surtout efficace puisqu’il s’est focalisé, durant toute la campagne, à mettre à nu la prévarication des ressources et la dilapidation des deniers publics par l’ancien régime du président Macky Sall.

A chaque jour de campagne et à chaque étape de son convoi, des révélations sur l’ampleur du carnage financier perpétré par Macky et ses acolytes font déchirer les membranes des haut-parleurs mobiles de Pastef. A vrai dire, si demain la quasi-totalité de ces hommes et femmes de Macky Sall sont jetés en prison, personne ne crierait au scandale ! Ou à la chasse aux sorcières dès lors que l’opinion électorale était déjà bien édifiée.  

C’est de la mauvaise foi que d’y penser. Endossant en bandoulière le projet de « Vision 2050 », le président de Pastef n’a pas manqué, à chaque étape et localité visitée au cours de la campagne, de dévoiler sa vision du développement de la localité ou zone d’accueil. Une manière de rassurer les citoyens de la volonté de l’Etat de prendre en compte leurs préoccupations.

Seulement une telle possibilité ne pouvait se faire que dans un environnement où Pastef avait la totalité des pouvoirs de décisions communales. D’ailleurs le président Ousmane Sonko n’a jamais cessé de le rappeler, la seule voie de triomphe de la rupture systémique prônée au soir de la victoire du 24 mars dernier de Bassirou Diomaye Faye est de se doter d’une majorité confortable à l’Assemblée nationale pour pouvoir mettre en place les réformes indispensables.

Or à ce niveau, l’Assemblée nationale est incontournable. Un message qui a connu un écho favorable au soir du dimanche 17 novembre où les Sénégalais ont massivement voté Pastef. Et de fait, en donnant au projet Pastef la majorité requise. Un choix raisonnable parce que le contraire aurait étonné. Le peuple sénégalais est un peuple formidable et surtout cohérent globalement.

Ousmane Sonko a eu alors droit, ce dimanche 17 novembre, à ce que les Sénégalais avaient offert autant à Me Wade lors des législatives de 2001 et à Macky Sall en  2012. Pour la petite histoire, dans la foulée de la victoire d’Abdoulaye Wade à l’élection présidentielle de 2000, la coalition « Sopi » formée par son parti, le Parti démocratique sénégalais, l’avait emporté avec une large majorité. On parlait  de « vague bleue », en référence à la couleur fétiche du Pape du Sopi. La coalition Sopi, soutenue par la Ligue démocratique, avait obtenu 89 députés pour une Assemblée nationale composée d’alors de 120 députés. Macky Sall  avait bénéficié du même choix raisonnable du peuple sénégalais lors des législatives de 2012.

L’ancien président de la République avait aussi obtenu une majorité écrasante avec la coalition naissante de Benno Bokk Yakaar de 119 sur 150 députés. Macky Sall n’avait pratiquement laissé que des miettes à l’opposition (21 députés) incarnée par son prédécesseur Me Abdoulaye Wade qui contesta en vain ces résultats. La roue de l’histoire a tourné inexorablement alors ! Elle ne s’est jamais arrêtée. Mais d’une nouvelle espérance portée par des Sénégalais sur un homme, Ousmane Sonko, qui, finalement, qu’on le veuille ou non, est « un don de Dieu » pour un peuple désabusé par un système qui prend ses racines de nos indépendances senghoriennes à Macky Sall en passant par des étapes de Diouf et Me Wade.

En réalité, les victoires de mars et de novembre 2024, consacrent la mort de ce système politique traversant notre pays de nos indépendances à nos jours et qui n’a favorisé qu’un système des compradores accaparant depuis 64 ans les ressources de ce pays à leur seul profit et au profit de leurs descendances, sont des souffles nouveaux de grande espérance. Parce que finalement, 64 ans de gouvernance des anciens régimes n’ont abouti depuis qu’à la stagnation du Sénégal dans les bas-fonds du développement et de la pauvreté.

Depuis 64 ans, ce système des compradores s’est surtout appuyé sur la transhumance faisant que d’un régime à un autre, on retrouve les mêmes élites dirigeantes qui parviennent encore à faire main basse sur les ressources du pays. Le Projet Pastef a, dès son avènement, permis de mettre fin définitivement à ce système de grande prévarication.

La rupture systémique prônée par Ousmane Sonko a vite trouvé un écho au sein de la population majoritairement jeune qui a définitivement perdu espoir à l’endroit de l’ancien système jusqu’à oser affronter le péril dangereux et mortel de l’émigration irrégulière. Ces jeunes ont perdu tout rêve d’un avenir meilleur au Sénégal. Cette jeune génération et les Pastéfiens et leurs sympathisants, qui ont porté au pouvoir le duo  Diomaye Faye/Ousmane Sonko pour une nouvelle espérance, permettent désormais à la nouvelle équipe de s’asseoir sur de très solides bases politiques et institutionnelles.

Désormais ayant toutes les cartes en mains, le duo n’a plus l’excuse d’avoir des mains liées. Il est attendu rapidement par une montée en puissance pour la prise en charge réelle des préoccupations des Sénégalais.

Certes la gestion du pouvoir n’est pas facile surtout dans un contexte où il faut tout rebâtir sur un désastre financier, mais le peuple ne s’intéresse guère à ce qui est possible ou ce qui n’est pas possible. La seule préoccupation, c’est que les dirigeants puissent arriver à satisfaire ce quoi ils les ont été plébiscités en leur donnant la totalité du pouvoir. Alors la balle est désormais dans le camp du duo.

Abdou Karim Diarra (Le Témoin)

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