
La place des femmes dans la société sénégalaise a évolué, grâce aux combats qui leur ont permis d’accéder à une égalité de droit avec les hommes, notamment avec la loi sur la parité et la transmission de la nationalité à son époux ou à son enfant de nationalité étrangère. En dépit des avancées, les inégalités demeurent tout de même nombreuses par rapport aux hommes.
D’indéniables progrès ont été réalisés quant à la place des femmes dans la société sénégalaise. On peut parler, par exemple, de la transmission de la nationalité. En effet, le vendredi 28 juin 2013, les députés avaient adopté, à l’unanimité, un projet de loi modifiant la loi n°61 du 7 mars 1961, et autorisant les femmes sénégalaises à octroyer la nationalité à leurs époux et à leurs enfants de nationalité étrangère. Cette modification du Code de la nationalité est perçue comme une avancée majeure vers l’égalité homme-femme. Dans l’ancienne loi, seuls les pères pouvaient transmettre la nationalité, à leurs enfants et épouses.
Autre acquis relatif aux droits des femmes, c’est l’adoption de la loi sur la parité qui répondait à une revendication des organisations de défense et de promotion des femmes dans la société et dans les instances électives et semi-électives. Votée en 2010, sous le régime de l’ancien président Me Abdoulaye Wade, cette loi portant parité absolue entre les hommes et les femmes constitue un tournant décisif dans l’histoire politique du Sénégal. Toutefois, le chemin est encore long pour atteindre l’objectif. Pour cause, une non-application de la loi est constatée parfois au niveau des conseils municipaux et départementaux.
En dépit de ces avancées, demeurent encore de nombreuses inégalités par rapport aux hommes. Toutefois, même si l’on déplore une faible présence des femmes dans les plus hautes instances de décision, il est à relever que quelques femmes ont pu occuper des positions stratégiques à la tête de l’Etat. Il en a été ainsi à la Primature, au Conseil économique, social et environnemental (Cese), au Conseil constitutionnel, entre autres. C’est sous la mandature de l’ancien président Me Abdoulaye Wade que, pour la première fois, une femme a été nommée Premier ministre. C’était en 2001, en la personne de Mme Mame Madior Boye. Madame Mireille Ndiaye -Brenner, qui a siégé au Conseil constitutionnel à partir de 2002, deviendra la présidente de cette haute juridiction, à compter de 2004, et jusqu’à son départ à la retraite. Elle sera remplacée par Cheikh Tidiane Diakhaté en avril 2010.
Son successeur, Macky Sall, élu à la présidence de la République en 2012, nommera Mme Aminata Touré au poste de Chef du gouvernement. Elle exercera la fonction de Premier ministre, de septembre 2013 à juillet 2014. Mieux, le chef de l’Etat fera de Anna Sémou Faye la première femme Directrice de la Police nationale, en juillet 2013, suite au scandale de trafic de drogue qui avait secoué la police sénégalaise. Mme Viviane Laure Elisabeth Bampassy Dos Santos, deviendra sous le régime de Wade, la Première femme préfète du Sénégal. Après avoir ensuite exercé la fonction de Secrétaire générale du ministère de la Jeunesse, de l’Emploi et de la Promotion des Valeurs Citoyennes, elle est devenue 2013, sous le magistère de Macky Sall, la première femme gouverneure de région du Sénégal, celle de Fatick notamment.
Caroline Faye Diop, la pionnière
Première femme de l’histoire de notre pays à siéger à l’Assemblée nationale en tant que député, de1963 à 1978, sous la mandature de Léopold Sédar Senghor, premier président de la République du Sénégal, Mme Caroline Faye Diop est aussi la première femme ministre à siéger au gouvernement en 1978. Elle sera ensuite nommée sous la mandature du président Abdou Diouf, ministre de l’Action sociale, puis ministre Déléguée auprès du Premier ministre de 1981 à 1982, ensuite ministre d’Etat de 1982 à 1983.
Mme Caroline Faye Diop s’est battue pour les Droits des femmes pendant les dix années où elle était seule à l’Assemblée nationale, notamment pour le Code de la Famille ou en faveur des Allocations familiales versées aux femmes.
Une anecdote qui en dit long sur son tempérament de battante : C’était en 1957 à Thiès, où se tenait le Congrès de l’Union Progressite Sénégalaise (Ups). Elle proteste auprès du Président Léopold Sédar Senghor car, malgré le nombre important de femmes présentes, aucune n’y a pris la parole. On se rappelle également de Maïmouna Ndongo Kane, ancien auditeur à la Cour suprême, ancien Substitut du Procureur de Dakar, ancien Conseiller à la Cour d’Appel de Dakar, Maïmouna Kane sera nommée en 1978 Secrétaire d’Etat en charge de la Condition féminine, de la Promotion humaine et de l’Action sociale auprès du Premier ministre
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De 1983 à 1986, elle occupera, sous la mandature du Président Abdou Diouf, le poste de Ministre du Développement social. Pour la première fois de son histoire, Dakar la capitale emblématique du Sénégal sera dirigée, de 2018 à 2022, par une femme, Mme Soham El Wardini.
De grands combats pour l’égalité des droits des femmes ont donc été menés et témoignent des progrès dans les domaines du travail et de la vie politique. Cependant, derrière ces avancées, se cachent encore de nombreux défis qui doivent renforcer la détermination des femmes. Elles, qui sont toujours à la quête d’une liberté qui est souvent bafouée dans notre société.
SudQuotidien
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