Le Sénégal sera la seule étape francophone, lors de la visite du secrétaire d’État américain. Antoine Glaser, journaliste, et spécialiste de l’Afrique, fait remarquer qu’en quelques années, Dakar est en effet devenu un passage obligé pour les hauts représentants américains en Afrique. Dans Jeune Afrique, il ajoute que « pour Washington, il est logique de considérer que ce pays francophone peut-être un interlocuteur fiable. Le Sénégal coche vraiment toutes les cases pour la Maison blanche. Plus encore que la Côte d’Ivoire, qui peut être considérée par les États-Unis comme trop alignée sur Paris, et où le troisième mandat d’Alassane Ouattara a été très contesté”, rapporte emedia.
« Il y a une sorte d’attirance de Washington pour le Sénégal, confirme Nicolas Gachon, spécialiste des États-Unis à l’université Paul-Valéry de Montpellier 3. C’est en partie lié à la force du symbole que représente ce pays. Il y a par exemple une très forte charge mémorielle attachée à l’île de Gorée, en raison de la traite esclavagiste, et c’est très important pour la communauté noire américaine. »
En 2013, Barack Obama, premier président noir des États-Unis, s’y était d’ailleurs rendu en compagnie de son épouse Michelle et de leurs deux filles. « C’est un moment très fort. Évidemment, pour un Africain-américain, [pour] un président africain-américain, avoir la possibilité de visiter ce site, je pense, me donne plus de motivation pour défendre les droits à travers le monde », avait-il déclaré.
« C’est un îlot de stabilité dans une région très troublée, résume Gachon. Les relations interreligieuses y fonctionnent bien, surtout en ces temps où l’Islam est si souvent instrumentalisé et associé au terrorisme. »
La question sécuritaire pèse aussi. C’est, d’ailleurs, affirme Dame Babou, journaliste sénégalais installé depuis trente ans aux États-Unis et expert en relations publiques « la raison la plus importante. Tout le reste vient après. Sa position géographique est stratégique pour les Américains : Dakar s’ouvre sur l’océan Atlantique et se trouve à quelques jours de bateau de Boston [dix, selon Searates, un outil de tracking de conteneurs]. Les Américains ont toujours voulu avoir un pied-à-terre pour leurs forces de défense. »
Depuis Bill Clinton en 1998, le Sénégal est l’un des rares pays francophones à avoir accueilli à tour de rôle presque tous les présidents américains ou leurs secrétaires d’État.
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