Mardi 4 avril, quatre hommes ont été condamnés à Conakry dans l’affaire M’mah Sylla, jeune femme morte en novembre 2021 après son viol dans une clinique de quartier. Sa mort avait provoqué une onde de choc dans le pays et « Justice pour M’mah Sylla » est devenu un slogan emblématique de la lutte contre les violences faites aux femmes. Les quatre hommes, tous médecins, exerçaient dans des structures non reconnues par l’ordre des médecins et ont été reconnus coupables de viol et coups et blessures ayant entraîné la mort de M’mah Sylla. Ils ont été condamnés à des peines allant de 1 à 20 ans de prison.
Des condamnations historiques à l’échelle de la Guinée pour Me Mountaga Kobole Keïta, avocat du côté de la famille de la défunte M’mah Sylla car pour lui, c’est un message envoyé aux auteurs de violences sexuelles et chirurgicales.
« C’est un verdict qui conseille des personnes perverses narcissiques à freiner leurs attitudes. M’Mah Sylla, certes, aujourd’hui nous a quittés, mais c’est un verdict qui nous ramène pour dire “plus jamais ça” »
« Plus jamais ça », c’était la suite du slogan « Justice pour M’mah Sylla » devenu viral après sa mort pour demander des sanctions exemplaires.
Le procureur Ibrahima Kanfory Sylla se dit lui aussi satisfait de la décision du Tribunal de première instance de Mafonco.
« Le dossier M’mah Sylla a touché pas mal de Guinéens parce que ça fait le résumé de tous les maux subis par les femmes, donc aujourd’hui si on a une telle décision ça engage la responsabilité de tout un chacun, surtout nos médecins, parce qu’il ne faudrait pas traiter un être humain comme un cobaye. »
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Sur les quatre prévenus reconnus coupables d’avoir participé au calvaire de M’mah Sylla, un homme est toujours en fuite.
M’mah Sylla avait été violée plusieurs fois par ceux-là même qu’elle était venue consulter pour des soins, puis avortée dans des conditions impropres à la chirurgie. Évacuée dans un état délétère en Tunisie, M’mah Sylla s’est éteinte le 20 novembre 2021, malgré plusieurs opérations pour la sauver. Elle avait 25 ans.
Pour Moussa Yero Bah, présidente de l’ONG Femmes, développement et droits humains en Guinée, ces condamnations sont « un symbole » très important dans un pays où les femmes sont en danger dans les structures médicales, à l’école, et même au sein des familles.
Source : RFI
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