Sa démission du Pds a surpris des responsables au niveau de la banlieue. Avant-hier, Dr Cheikh Dieng, un des piliers du parti de Me Abdoulaye Wade, a annoncé sa démission du parti dont il était devenu l’un des éléments les plus importants. Certains responsables estiment que son départ va laisser un gros vide au niveau de la base.
D’ailleurs, certains membres du Pds ont tenté de l’en dissuader. Même son frère, Me Dieng, a été interpellé par des membres du parti, et même de la Coalition Wallu, pour qu’il essaie de le convaincre de renoncer à sa décision. Néanmoins, les pressions n’ont pas fait reculer l’ancien directeur de l’Environnement. D’ailleurs, la division du parti, quant à l’attitude à tenir faxe à ce départ, montre bien la fracture qui mine le Pds dans la banlieue.
Ainsi, si certains militants ont tenté de dissuader leur responsable politique, d’autres, au contraire, l’ont même incité à larguer les amarres de manière nette, pour quitter le navire bleu qui est en train de se vider de ses passagers les plus importants, selon eux. Ndiogou Malick Dieng, ancien Coordonnateur départemental du Pds, mais toujours actif au sein du parti, pense que c’est une grosse perte pour le parti de Me Wade.
«Dr Cheikh Dieng est un cadre du parti, il a été maire de sa commune et est le responsable chargé des élections. Aujourd’hui, sa défection indique que le président Abdoulaye Wade et son fils doivent réorganiser le parti. C’est malheureux ce qui arrive.»
Pour Bassirou Mbacké Diatta, membre du directoire politique du Pds, «cette démission montre que l’hémorragie continue au sein du Pds. De son côté, Dr Cheikh Dieng doit retenir lui aussi que quand on est un responsable dans le parti depuis des années, et surtout au poste qu’il occupait, on doit toujours communiquer avec la base. Ce n’est pas ce qu’il a fait. De plus, un responsable doit pouvoir garder des secrets, parce que je ne peux pas comprendre qu’à chaque fois qu’il communique avec Me Wade ou avec Karim Meïssa, le lendemain, il divulgue tout sur la place publique. Quand on est dans un parti, il faut savoir se sacrifier jusqu’au bout. C’est regrettable mais nous, nous allons continuer à porter haut le flambeau.»
Diadji Ngom, membre du comité directeur, par ailleurs coordonnateur du mouvement And nékal askan wi, se désole que le Pds soit aujourd’hui un parti en lambeaux. Et ce, selon lui, depuis 2019.
«Et cela s’explique par le fait que nous n’avions pas de candidat lors des derniers élections présidentielles. Voilà un parti qui n’a plus de capitaine, et pas de vigie au niveau de la base. Il y a une cassure au sein du parti, il faut une refondation, avec un vrai leader à la tête. Me Wade pris par l’âge, le parti doit être reconstruit. Le Pds est une force, mais dispersée de gauche à droite. Et Cheikh Dieng ne sera pas le dernier à partir, d’autres suivront», regrette Ngom.
Le Quotidien
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