Et il est de notoriété publique que, de nos jours, pratiquement les tous les ministères, de même que les sociétés nationales, sont devenus des lieux de recasement pour militants et proches du pouvoir en place.
Désormais, les critères de recrutement obéissent plus à l’appartenance à un clan qu’à autre chose. Car le clientélisme est une réalité dans ce pays, et les responsables qui sont à la tête des structures d’État ont tendance à d’abord servir leurs proches et militants.
Le drame est que, pratiquement, cette situation semble être devenue une règle établie. Et souvent, ces Dg ont tendance à faire la part belle à leurs proches et militants originaires de leur terroir. C’est le cas à La Poste où les Thièssois étaient gâtés sous Ciré Dia, et aujourd’hui, c’est le tour des Koldois.
Le même phénomène s’est produit au Port sous Cheikh Kanté où les Fatickois étaient à la fête. Même chose au Coud où les Foutankés sont à l’honneur et quand le nouveau Dg a voulu mettre de l’ordre dans ce désordre, il a tout simplement été rappelé à… l’ordre.
Ces exemples, loin d’être exhaustifs, montrent à suffisance comment chaque directeur promu débarque avec sa cargaison de militants et de proches qu’il installe confortablement aux postes.
Non seulement certains arrivent avec des contrats d’embauche, mais ils se retrouvent dans des positions de responsabilité, avec les avantages pécuniaires y afférents. Et ce, au détriment des anciens de la maison qui, malgré des années de bons et loyaux services, peinent à obtenir des avancements et stagnent dans la précarité.
La plupart du temps, certains de ces nouveaux promus passent plus de temps sur le terrain politique pour consolider la base de leur protecteur que dans la société qui les emploie. Ce qui fait que le plus souvent, ces sociétés ne sont pas performantes et croulent sous le poids de la masse salariale qui finit par les asphyxier.
Au même moment des Sénégalais compétents et pétris de talent sont laissés à quai tout simplement parce qu’ils ne sont pas politiciens.
C’est pour en finir avec cette situation que les Assises nationales avaient recommandé dans leurs conclusions que les recrutements des directeurs généraux et autres responsables se fassent par appel à candidature.
Non seulement cela aurait permis d’avoir les meilleures compétences, mais cette façon de faire aurait mis un terme à ces recrutements anarchiques, avec à la clé, des économies substantielles de nos deniers.
Aussi, quand on entend le Président Sall qui a laissé tout cela de côté pour ensuite venir déplorer la manière dont certaines structures étatiques recrutent leur personnel et inviter «à cultiver à chaque instant un état d’esprit qui préserve le patrimoine public, qui optimise la dépense publique et l’oriente vers l’investissement productif en faveur des populations, à la satisfaction des citoyens, usagers et agents publics», on ne peut s’empêcher de demander s’il faut en rire ou en pleurer.
Tribune
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