Etre en confinement dans un hôtel n’est pas une sinécure. Mise en quarantaine depuis son arrivée de Marseille, à l’hôtel Ngor Diarama de Dakar, Adji Boye Lô, la Franco-sénégalaise crie son ras-le-bol, dans les colonnes de L’Observateur.
«C’est pire que le Coronavirus. Dire qu’on est bien entretenu à la télé ou dans les autres médias, c’est un mensonge», a-t-elle crié.
Selon Mme Adji Boye Lô, «c’est compliqué, car cela n’a rien à voir avec ce que racontent les autorités médicales dans la presse». «Je viens de me faire livrer des médicaments, du sucre, du café, depuis la Gueule Tapée. C’est mon oncle qui me les a envoyés. On est là et on ne sait pas sur quel pied danser. Il y a que les agents de la Croix rouge avec nous et eux-mêmes ne comprennent ce qui se passe. Nous sommes abandonnés à nous-mêmes. Il a fallu que je cherche des numéros de téléphone, de gauche à droit, pour pouvoir les joindre. Les autorités sanitaires ne savent même plus dans quel hôtel on se trouve. Au départ, on devait partir à Novotel Dakar, mais finalement, on nous a amenés à Ngor Ndiarama, un hôtel qui a fermé depuis lors. On a trouvé trop de poussière dans les chambres, qui n’avaient pas été nettoyées. Cela fait cinq jours qu’on est là et personne n’est venu faire le ménage», a-t-elle témoigné.
Et d’ajouter : «j’ai une névralgie sciatique, qui fait que je ne peux pas me laver avec de l’eau froide. Je suis restée deux jours sans prendre ma douche. Je ne dors pas la nuit. Le robinet, on l’ouvre pour quelques heures dans la journée. Je ne peux même pas faire mes ablutions ».
Pour elle, les personnes confinées «n’ont pas droit de sortir de leur chambre ; ils n’ont pas droit de sortir pour une promenade, ni une bonne nourriture. Vous êtes dans votre chambre toute la journée, vous ne sortez pas. Même les gens de la Croix rouge, pour vous parler, ils vous demandent de fermer la porte, comme si on avait la peste».
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