LES AUTORITÉS françaises, contrairement à ce qui a été avancé, ne se sont jamais opposées à ce que les familles de défunts fassent rapatrier les dépouilles de leurs proches décédés du Covid19, dans l’Hexagone. Bien au contraire, la procédure y est bien sécurisée. Le Code général des collectivités territoriales françaises a, depuis toujours, réglementé et organisé, même en dehors des périodes d’épidémies, à travers son article 2213-22, le transfert international de corps de défunts, qu’elle que soit la cause de leurs décès.
LE LAISSEZ-PASSER mortuaire, permettant de transporter la dépouille en dehors du territoire métropolitain, est délivré par le Préfet du département où doit avoir lieu la fermeture du cercueil. Lequel doit non seulement être hermétique, mais comporter également les caractéristiques suivantes:
– être conçu en matériau biodégradable;
– être muni d’un dispositif d’épuration de gaz;
DÈS L’ÉTAPE de la préparation de la dépouille, au niveau de la morgue, un personnel spécialisé, doté de toutes les protections physiques et hygiéniques idoines, s’occupe de la procédure du lavage mortuaire, selon la confession religieuse à laquelle appartenait le défunt. Et en présence d’un représentant de sa famille, si celle-ci en exprime le vœu.
SI LA CAUSE DU DÉCÈS est une infection transmissible, le corps, après lavage, est enveloppé dans un linceul imbibé d’une solution antiseptique. Puis introduit dans un sac mortuaire. Avant d’être placé dans un cercueil hermétique, prémunissant de toute éventuelle contagiosité.
LA FERMETURE du cercueil, assortie de la pose de scellés, s’effectue en présence d’un membre de la famille, et sous la responsabilité de l’opérateur funéraire, mandaté par la Préfecture, légalement habilitée à délivrer le «laissez-passer mortuaire pour l’étranger».
IL APPARTIENT enfin à la famille du défunt de prendre en charge le financement du transport corps vers son pays d’origine, en liaison avec le transporteur funéraire et, éventuellement, avec la compagnie d’assurance à laquelle avait souscrit le défunt.
AUTREMENT DIT, si le rapatriement des corps vers leurs pays d’origine comportait, comme l’ont soutenu des responsables étatiques sénégalais, le moindre «risque sanitaire», il est évident que c’est dès l’étape de départ du convoyage mortuaire que les autorités sanitaires et administratives de l’Hexagone auraient opposé leur véto.
AU TERME DE LA LOI du pays d’accueil, aucune dépouille mortelle ne peut donc être autorisée à quitter le sol français, tant que toutes les conditions de sécurisation sus-énumérées ne sont pas remplies.
JAMRA, après en avoir été mandatée par le Coordonnateur du «Collectif international pour le rapatriement des corps des Sénégalais décédés», le frère Seydina Oumar Ba, basé en France, demande respectueusement au chef de l’État du Sénégal, M. Macky Sall, de faire revenir le ministre des Affaires étrangères sur son opposition au rapatriement des corps de nos défunts compatriotes de la Diaspora, arrivés en fin de parcours terrestre. Qu’il permette à leurs familles de pouvoir leur offrir, lors de leur inhumation, un rite funéraire conforme à leur confession religieuse, plutôt que d’être réduits en cendre dans les crématoriums d’Outre-Atlantique, ou entassés dans des fosses communes, ou encore d’astreindre leurs familles respectives au paiement d’une redevance locative de la tombe. Dont la moindre défaillance dans les échéances pourrait leur coûter des saisies-arrêts sur leurs biens mobiliers, ou des commandements d’huissiers portant exhumation des dépouilles aux fins d’incinération. La tombe ainsi rasée sera alors cédée à un tiers, plus solvable.
QUE l’État du Sénégal permette aux familles d’offrir à leurs défunts des sépultures décentes, dans les cimetières du Sénégal de leur choix. Afin qu’il soit loisible aux parents et aux proches de se rendre à volonté au chevet tombale de leurs êtres chers, pour s’y recueillir dans la ferveur religieuse et les gratifier de leurs prières. Atténuant ainsi la douleur de leurs deuils.
Dakar, le 19 avril 2020
Les Bureaux exécutifs de
JAMRA & MBAÑ GACCE
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