Qui a vu les ravages de cette maladie dans l’un des pays au monde le plus sévèrement touché par le Covid-19, craint le désastre sanitaire partout où ce virus silencieux continue de se répandre parmi les populations.
Si notre système de santé, guidé par les directives de notre Président semble aujourd’hui maîtriser le rythme des décès et augmenter les cas guéris, la progression de la pandémie reste néanmoins constante au Sénégal. Avec 823 cas positifs enregistrés à la date du mardi 28 avril et 9 décès, notre pays continue pourtant de résister. Oui nous résistons.
C’est pourquoi, devant l’absence de certitudes face à une épreuve qui marque l’histoire du monde, notre riposte au Covid-19 doit être résolument collective et cohérente.
Cohérente, car il ne sert à rien de réitérer les erreurs de jugement et le tâtonnement qui ont généré la flambée épidémique dans des pays ou la transparence et l’anticipation ont fait défaut à la gouvernance. Nous devons continuer à apprendre du reste du monde et savoir nous protéger des drames et des catastrophes de cette pandémie, notamment par notre discipline et plus que jamais en respectant les règles définies par les médecins et les autorités.
Collective, parce que nul ne peut être à la hauteur tout seul et qui peut dire qu’il a la clé de cette profonde complexité face au Coronavirus ? Macky Sall, en proposant l’union sacrée avec l’opposition pour travailler sur cette crise dans la solidarité nationale, plutôt que de faire cavalier seul, nous donne un exemple et une marche à suivre. Nous devons nous concerter et renoncer aux polémiques stériles pour créer un nouveau pacte républicain que les sénégalais appellent d’ailleurs de leurs vœux. La république dans sa diversité doit retrouver la confiance et préserver l’espérance pour bâtir le laboratoire de l’après. Oui, car il s’agit d’un rendez-vous que nous devons prendre aujourd’hui avec notre propre avenir. Nous le pouvons.
Le Sénégal est encore dans sa phase 1 de la pandémie et son parcours exemplaire jusque là n’empêchera pas le fléau économique pour nous autres, plus menaçant que le virus lui-même.
Au Sénégal, notre mode de vie sociale, nos habitudes, nos us et coutumes sont à l’opposé de ce que nous impose la gestion du virus. Cette crise bouleversera définitivement nos modes de vie individuels et collectifs, car nul doute que nous aurons à vivre avec ce virus jusqu’à la disponibilité d’un vaccin. Dès lors pourquoi ne pas tirer profit des leçons que le Covid-19 nous donne pour accélérer notre propre modèle de développement, nous réinventer ? Nous le devons.
Les enjeux du futur sont liés à ce que Jacques Attali appelle l’économie de la vie. En effet, il nous exhorte à concentrer nos efforts et nos moyens sur les secteurs de demain. Cette économie nouvelle, regroupe, selon lui, tous les secteurs qui, d’une façon ou d’une autre, de près ou de loin, se donnent pour mission, la défense de la vie, et dont on constate tous les jours, très pragmatiquement, l’importance vitale : la santé, la prévention, l’hygiène, la gestion des déchets, la distribution d’eau, le sport, l’alimentation, l’agriculture, la protection des territoires, la distribution, le commerce, l’éducation, la recherche, l’innovation, l’énergie propre, le numérique, le logement, les transports de marchandises, les transports publics, les infrastructures urbaines, l’information, la culture, le fonctionnement de la démocratie, la sécurité, l’assurance, l’épargne et le crédit. Le Plan Sénégal Emergent comporte déjà ces secteurs mais il s’agit d’aller plus vite désormais.
Notre Président, qui ne ménage pas ses efforts pour l’émergence économique de notre pays s’est déjà engagé devant les sénégalais pour une économie solidaire et inclusive.
Il dit aujourd’hui que les conséquences économiques risquent d’être “plus dramatiques que les conséquences sanitaires du Covid-19″, et c’est pourquoi il demande une annulation totale des 365 milliards de dollars de dette du continent africain. ‘Il faut que cette demande soit prise en compte car l’Afrique fait partie du monde.” Il a raison.
C’est en assumant ce leadership que les dirigeants africains éviteront la pire récession de tous les temps et qu’on évitera au continent le désastre économique lié à la pandémie…
Il est plus que temps de passer de l’économie de la survie à l’économie de la vie.
Mais notre pays à des rites et traditions qu’il faut savoir respecter. C’est pourquoi je veux finir ce papier en saluant mes compatriotes musulmans sénégalais, qui à cause de la pandémie ne pourront pas prier dans les mosquées, ni rompre le jeûne avec de grands repas partagés, alors que le Ramadan a débuté et que le couvre-feu est maintenu de 20h à 6h du matin.
Que Dieu nous bénisse.
Oumou Wane
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