Dans la course aux vaccins contre le coronavirus, le «chacun pour soi et moi d’abord» semble primer. Macky Sall invite à la solidarité internationale.
Depuis le début de cette catastrophe sanitaire, le moteur de la coopération internationale donne des signes de faiblesse. L’Afrique, dont les 1,3 milliard d’habitants représentent 16 % de la population mondiale, a reçu moins de 2 % des doses de vaccins, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). L’approche des pays dits riches, qui se résume à la formule « nos citoyens d’abord », semble être la réalité du moment.
Cette absence de solidarité nationale fait face à la réticence aux vaccins en Afrique. Nombre d’Africains notamment des Sénégalais hésitent à se faire vacciner contre la Covid-19 en raison d’inquiétudes quant à leur sécurité.
En effet, les Africains ne se bousculent pas pour se faire vacciner, certains préféreraient mourir que d’être vaccinés contre le Covid-19. D’après une enquête d’Afrobarometer réalisée dans cinq pays d’Afrique de l’Ouest (Bénin, Liberia, Niger, Sénégal, et Togo) auprès d’échantillons représentatifs à l’échelle nationale présentent des résultats moins optimistes: En moyenne, seules quatre sur 10 personnes seraient susceptibles d’essayer de se faire vacciner, dont un sur cinq Sénégalais.
Un état de fait qui inquiète le Président Macky Sall qui déplore un « nationalisme vaccinal » et une absence de solidarité en l’Afrique. Intervenant hier dimanche, 4 juillet, aux rencontres économiques d’Aix-en-Provence 2021, le chef de l’État, a encore déploré l’absence de solidarité internationale, dans la campagne de vaccination anti Covid-19.
«J’ai été surpris d’entendre dans un zoo, aux États-Unis, on est en train de vacciner des animaux contre la Covid-19, pendant que l’humanité, pour l’essentiel des pays en développement, on est à moins de 1% de taux de vaccination », a-t-il martelé, pour s’en désoler.
« Nous nous battons pour la résilience, pour la reprise économique. Les conséquences risquent d’être dramatiques pour nos pays, il faudra une solidarité internationale, une solidarité plus active (…) », a-t-il plaidé.
« Cette pandémie a d’abord montré que nous avions tous les mêmes vulnérabilités, pays développés comme pays non développés », a-t-il déclaré.
« Nous n’étions pas du tout préparés à faire face à une ampleur telle que celle que nous avons connue tant au plan médical, sanitaire tant au plan des impacts économiques. Et nous n’en avons pas encore terminé aussi bien sur le plan sanitaire que sur le plan économique. Les conséquences les plus dramatiques vont encore se faire ressentir », a souligné le chef de l’Etat rappelant les efforts de son gouvernement pour contenir les première et deuxième vagues de l’épidémie.
« Le Sénégal, lorsque les premiers cas se sont avérés, dès le mois de mars 2020, nous avons anticipé sur les mesures de restriction de fermeture des frontières aériennes, terrestres et maritimes. Nous avons également mis en œuvre un état d’urgence qui a duré plusieurs mois, pour limiter la circulation du virus. Et en même temps, nous avions développé une riposte sanitaire, qui consistait, dès lors que nous n’avions pas beaucoup de connaissances sur la maladie, à isoler les malades et à faire en sorte que le déficit en équipements protection ainsi que la mise aux normes des hôpitaux soient faits au fur et à mesure. Nous avons pu construire l’un des centre de traitement les plus modernes au monde puisqu’il fait une capacité de plus de 200 lits en maladies infectieuses avec les normes de dernière génération ».
« La 3e vague risque d’être… »
Se prononçant sur la troisième vague de la pandémie du nouveau coronavirus qui touche l’Afrique depuis quelques semaines, elle risque d’être un peu difficile pour le continent, a alerté le président Sall. « Cette dernière poussée épidémique qui correspond à ce qu’on appelle la troisième vague risque d’être un peu difficile pour le continent à cause du variant delta et compte tenu aussi du relâchement », a-t-il avisé.
Les Rencontres Économiques d’Aix-en-Provence, sont un forum économique organisé par Le Cercle des économistes depuis 2001, dans la ville d’Aix-en-Provence, en France. Pendant trois jours de débats ouverts au public, ce forum réunit des économistes, des universitaires, des chefs d’entreprises, des représentants d’organisations internationales et des membres d’organisations non gouvernementales ainsi que des décideurs politiques.
Avec Rewmi
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