Coup d’État au Soudan: l’UA suspend le pays de ses instances, les arrestations se multiplient

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Au terme d’une longue réunion, le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine a décidé de « suspendre » le Soudan des instances de l’UA jusqu’au retour au pouvoir d’un gouvernement de transition dirigé par les civils. Dans le même temps, les arrestations de civils se poursuivent à Khartoum. 

Dans son communiqué final, publié mercredi 27 octobre au matin, le Conseil « condamne fermement » la prise de pouvoir par les militaires et « rejette totalement le changement inconstitutionnel de gouvernement », qu’il qualifie d’« inacceptable ». Il demande au président de la Commission de l’UA de dépêcher un émissaire à Khartoum pour engager un dialogue avec les acteurs politiques afin de « restaurer l’ordre constitutionnel ». Il salue enfin la libération du Premier ministre, mais demande la libération de détenus politiques, dont des membres du gouvernement renversé.

Multiplication des arrestations

Si on sait où se trouve celui qui avait incarné la transition démocratique, ce n’est pas le cas de la plupart des représentants civils détenus depuis lundi matin. Aucune information sur leur lieu de détention n’a filtré. Et les arrestations se poursuivent encore. Ce mercredi matin, les militaires et les forces de sécurité ont procédé à une vague d’arrestations sans précédent depuis leur coup d’État, lundi.

En plus des trois ministres dont l’arrestation a été confirmé en début de semaine, deux autres ministres ont été interpellés ce mercredi matin. Il s’agit de Yasser Abbas, le ministre de l’Irrigation, et d’Oumar al-Najib, le ministre de la Santé. 

Deux autres conseillers du Premier ministre ont été également interpellés. Ils rejoignent Yasser Armane, conseiller politique en détention depuis lundi. Il y a eu aussi l’arrestation d’Ismail al-Taj, responsable à l’Association des professionnels soudanais, ainsi que plusieurs autres responsables des forces pour la liberté et le changement. Les informations sur ces arrestations sont souvent confirmées par les familles et l’entourage de personnes détenues.

Ainsi, Maryam Sadeq al-Mahdi, la ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement dissous et dirigeante du parti Oumma, a confirmé l’arrestation de son frère Siddik, lui aussi dirigeant de ce parti. Elle avait affirmé lundi à RFI que « les tentatives d’une partie d’imposer sa propre vision sur l’autre partie est un combat perdu d’avance et ne mène nulle part ».

La liste d’arrestations qui touchent tous les hauts responsables des partis politiques et des mouvements hostiles au coup d’État militaire est désormais très longue. Elle regroupe aussi des avocats et des militants dans les comités de résistance des quartiers.

Avec Rfi

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