Les courbes généreuses annoncées par Abdoulaye Diouf Sarr renseignent que le Sénégal a suivi l’Occident en déconfinement généralisé. La pandémie migre vers le Couchant, au pays des Mayas et des Incas, avant la victoire finale sur un ennemi invisible qui a frappé toutes les populations à divers degrés. La crise a démontré la distance qui sépare le politique des populations et l’opportunisme de certains qui croient en faire un faire-valoir pour se maintenir au pouvoir. La bataille qui se mène aujourd’hui à la présidence de la République du Sénégal, au nom de Macky Sall, n’est pas celle du chef de l’État.
Macky Sall a cru devoir rebondir avec la crise du Coronavirus en essayant de contenter tout le monde, les populations ulcérées par les conditions de survie honorable durant le confinement généralisé, les politiques à la base pour essayer d’élargir son assise sociale, en prévision de combats futurs.
Les largesses issues de l’échec de la rentrée des classes du 2 juin et des mouvements d’humeur dans certaines localités ont en effet entraîné des décisions pour le moins surprenantes, comme la levée presque totale de toutes les conditions de restriction antérieures, un remaillage politique avec la responsabilisation d’individus en difficulté avec leurs bases politiques à Thiès, aux Parcelles assainies, à Guinguinéo, un affaissement de l’autorité de l’État avec la remise en cause de décisions fondamentales sur lesquelles le président de la République est passé outre, les éternelles querelles de préséance dans des sphères du pouvoir qui renseignent sur le peu de civilités de gens apparemment indument responsabilisés, en gros l’utilisation de la machine de la Nation pour satisfaire de desseins inavoués et inavouables, …
Ce retour introverti du chef de l’État vers Mai 68 (Il est interdit d’interdire) se veut un raccourci vers les voix à conquérir, excluant son parti, l’Alliance pour la République,…qui veut le lui faire sentir.
D’autres partisans zélés se livrent à une bataille de succession au nom de Macky Sall, dans une guerre menée pour l’aspirant à un mandat impossible, un troisième : le palais de la République est en effet depuis quelque temps le lieu d’intrigues des plus saugrenues, avec l’éviction de Maxime Jean Simon Ndiaye et l’arrivée de Mahammad Boun Abdallah Dionne (Décret n° 2019-760 du 06 avril 2019 portant nomination d’un ministre d’État, Secrétaire général de la Présidence de la République).
Certaines sources des plus autorisées regrettent ainsi la grande publicité faite autour de décisions affaiblissant plus l’État qu’elles ne raffermissent le siège du président de la République : l’ordonnance N° 5 de la Cour suprême confirmant l’interdiction de rapatriement de dépouilles de Sénégalais morts du Coronavirus, le rejet de l’entente Senelec-Akilee qui aurait pu être réajusté, des largesses aux alliés ou ralliés qui font grincer des dents à l’intérieur de la formation politique du président de la République, des décisions qui ne font pas l’unanimité auprès des foyers religieux ni auprès des populations outrées par tant de populisme, etc…
Certaines guerres avaient commencé avec le départ de Maxime Jean Simon Ndiaye et des bouleversements dans la structure interne du secrétariat général de la présidence ; le 3 juin dernier, la presse a rapporté des engueulades en plein conseil des ministres (Échanges houleux entre Mahammad Dionne et Amadou Hott, Macky impassible, note par exemple Sene-News du 6 juin dernier). Les secteurs importants de l’Économie, de la Justice par exemple perdent de leur valeur et de leur prestige et la crédibilité intérieure et extérieure du Sénégal en prend pour son grade quand la parole de l’État ne vaut plus un Kopeck.
Dans ses termes lapidaires à lui, sans chaleur parce que sans ruse politique, Abdoulaye Diouf Sarr vient d’emboucher les trompettes de Jéricho : la Covid-19 est vaincue et livre un assaut final. “Nous avons maîtrisé le virus“, affirme-t-il dans ce qui apparaît être l’avant-dernière conférence avant la victoire finale. Depuis d’ailleurs, les changements opérés dans la communication du ministère de la Santé et de l’Action sociale démontre que le plus grave de la pandémie du Coronavirus est passé.
LE REMOUS généralisé des populations, début juin, ne justifie pas la levée des restrictions territoriales arrêtées trois mois auparavant ; la courbe mondiale de la maladie prouve sur laquelle surfe allègrement le ministre Abdoulaye Diouf Sarr sert de prétexte au gouvernement du Sénégal pour lever le pied ; ainsi, sauf désormais en Amérique latine, le Coronavirus vit bien ses dernières heures : partie du pays du Soleil levant, la pandémie poursuit sa course et atteint le zénith en Europe et se couche tout aussi logiquement chez les adorateurs du soleil que sont les Mayas, les Incas et les Aztèques. La crise semble donc liée à un cycle qui suit la progression de l’astre solaire. Certains scientifiques en avaient eu l’intuition dans une sorte de fatalisme, au plus fort de la pandémie en Europe. D’autres, en manque d’inspiration, essayaient de justifier par l’astre solaire leur peu de profondeur scientifique avec les perspectives faussées suer l’Afrique.
Alors que les interprétations vont bon train, le vaudeville de l’Organisation mondiale de la Santé et du groupe britannique Lancet autour de la Chloroquine démontre l’absence absolue de la maîtrise d’une situation d’autant plus complexe que le virus évolue dans des circonstances qui dépassent la communauté scientifique.
Pathé MBODJE,
M. Sc, Journaliste, sociologue
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