
Le Sénégal traverse une période économique critique où la confiance des bailleurs de fonds vacille en raison d’un déficit budgétaire grandissant et d’une gestion des finances publiques scrutée de près. Face à cette situation, des mesures courageuses et immédiates s’imposent pour redresser la barre et rassurer les partenaires financiers. Trois axes stratégiques apparaissent comme des leviers essentiels : la transparence budgétaire, la réforme des subventions énergétiques et l’optimisation des revenus pétroliers et gaziers.
Une transparence budgétaire indispensable
La publication du rapport de la Cour des comptes a révélé des dysfonctionnements dans l’utilisation des ressources publiques, accentuant la défiance des institutions financières internationales. Pour rétablir la confiance, l’État sénégalais doit impérativement adopter une loi de finances rectificative intégrant les recommandations des auditeurs publics d’ici le troisième trimestre 2025. Cette démarche enverra un signal fort de responsabilité et de rigueur, prouvant que le Sénégal est déterminé à assainir ses finances et à garantir une gestion plus transparente des fonds publics.
La réforme nécessaire des subventions énergétiques
Les subventions sur les carburants représentent 4 % du PIB, un fardeau budgétaire qui profite davantage aux ménages aisés qu’aux plus vulnérables. Une réduction progressive et ciblée de ces aides permettrait non seulement de rediriger ces ressources vers des secteurs prioritaires comme l’éducation et la santé, mais aussi, de réduire le déficit budgétaire. Une telle réforme, bien menée, pourrait inclure des mesures d’accompagnement pour les ménages les plus fragiles afin d’atténuer l’impact de la hausse des prix de l’énergie.
Une gestion rigoureuse des revenus pétroliers et gaziers
L’exploitation du champ pétrolier de Sangomar a dépassé les prévisions, avec une production atteignant 16,9 millions de barils en 2024 et a dû augmenté au premier trimestre de.2025. Cette manne financière offre une opportunité inédite au Sénégal, mais, elle nécessite une gestion rigoureuse pour éviter le piège de la “malédiction des ressources”. Le gouvernement doit mettre en place une politique de transparence et de bonne gouvernance autour de ces revenus, en veillant à ce qu’ils servent au développement durable du pays plutôt qu’à financer des dépenses improductives.
Un tournant décisif
Si ces décisions sont mises en œuvre avec sérieux et détermination, elles permettront non seulement de restaurer la confiance des bailleurs de fonds, mais, aussi, de poser les bases d’une croissance économique plus équilibrée et inclusive.
Le Sénégal a l’opportunité d’éviter une crise majeure en agissant avec responsabilité et vision. Il appartient aux autorités de prendre ces décisions cruciales pour assurer un avenir prospère au pays.
Babou Biram FAYE
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