Les rideaux sont tombés sur la 146e Assemblée de l’UIP par l’adoption par consensus de la Déclaration de Manama, intitulée « Promouvoir la coexistence pacifique et les sociétés inclusives : combattre l’intolérance ».
La Déclaration a été adoptée à l’issue d’un débat au cours duquel un nombre record de 151 parlementaires ont pris la parole devant un auditoire composé de délégués venus des quatre coins du monde. La vice-présidente du Groupe parlementaire Benno Bokk Yaakaar, Adji Diarra Mergane Kanouté, par ailleurs, vice-présidente du Comité exécutif de l’Uip, a présidé des sessions plénières, à plusieurs reprises.
Dans la Déclaration, les parlementaires s’engagent à « lutter contre les inégalités en adoptant des politiques économiques et sociales fondées sur les droits, qui placent les personnes avant le profit, les faibles avant les forts, et qui défendent l’égalité et la dignité de chaque personne ».
La Déclaration exhorte également les parlementaires à « mettre en œuvre les Objectifs de développement durable à l’horizon 2030 en ne laissant personne de côté, car ils constituent le gage le plus sûr de paix, de démocratie et de développement durable pour tous ».
La Déclaration est un message d’espoir qui appelle à l’avènement d’un monde plus tolérant qui valorise la diversité et où chaque être humain est reconnu pour sa contribution à la société.
Elle invite également les parlementaires à « ériger en infraction les actes de haine et toute forme de violence liée à la religion ou aux convictions, à la xénophobie, au racisme et à l’intolérance à l’égard des groupes marginalisés ».
Cybercriminalité : les nouveaux risques pour la sécurité mondiale
Une résolution dénommée Cybercriminalité : « les nouveaux risques pour la sécurité mondiale » a aussi été adoptée par consensus. Cette résolution de l’UIP arrive à point nommé, au vu de l’augmentation de la cybercriminalité dans le monde due à la dépendance croissante à l’égard de la technologie et la transformation numérique de nombreux aspects de notre vie, notés depuis la pandémie de COVID-19. La résolution apporte également une contribution parlementaire à la future Convention des Nations Unies sur la cybercriminalité, qui devrait être adoptée en 2024.
La résolution souligne la nécessité de développer la coopération internationale pour lutter contre la cybercriminalité et préserver la paix, la sécurité et la stabilité économique dans le monde, tout en veillant au respect des droits de l’homme, notamment de la liberté d’expression.
Le document souligne la responsabilité qui incombe aux parlements, notamment dans la mise en place d’un cadre réglementaire destiné à protéger les citoyens dans le cyberespace de la même manière que dans le monde physique. Il précise que la cybercriminalité peut constituer une grave menace pour les processus démocratiques, notamment en ce qui concerne l’ingérence dans les élections en exploitant les failles de cybersécurité ou en créant de faux comptes sur les réseaux sociaux.
Il souligne également que les femmes, les jeunes et les enfants figurent parmi les personnes les plus vulnérables et sont les premières victimes d’agressions sur Internet.
Appel à l’action face aux crises humanitaires
L’Assemblée a également adopté une résolution sur un point d’urgence, intitulée « Susciter une prise de conscience et appelle à l’action face aux graves crises humanitaires qui frappent les peuples de l’Afghanistan, de la République arabe syrienne, de l’Ukraine, du Yémen et d’autres pays, et face à la vulnérabilité spécifique des femmes et des enfants ».
Au nom du Groupe géopolitique africain, le Président du groupe parlementaire Benno Bokk Yaakaar, El Hadj Omar Youm a été un des rapporteurs de la Résolution qui appelle la communauté internationale à collaborer pour protéger les vies humaines, alléger les souffrances, préserver la dignité et garantir l’accès aux services de base tels que l’alimentation, les soins médicaux, l’eau et le logement pour toutes les personnes, indépendamment de leur origine, en prenant des mesures juridiques et politiques au niveau national.
Droits de l’homme des parlementaires
Le Comité des droits de l’homme des parlementaires a examiné plusieurs cas de violations présumées des droits de l’homme à l’encontre de parlementaires dans 14 pays, dont le Sénégal.
Le Comité a tenu 11 auditions avec des plaignants et les autorités parlementaires concernées en marge de l’Assemblée. Il a également organisé une séance spéciale sur la solidarité parlementaire afin d’encourager les parlementaires à soutenir leurs pairs qui sont victimes de violations des droits de l’homme.
La 146e Assemblée de l’UIP s’est déroulée du 11 au 15 mars 2023 à Manama (Bahreïn). Des centaines de parlementaires dont une soixantaine de présidents de parlements venant de 140 pays y ont participé, dont 34 % de femmes et 22 % de jeunes parlementaires (moins de 45 ans).
L’UIP est l’organisation mondiale des parlements. Elle compte aujourd’hui 179 Parlements membres et 14 organismes parlementaires régionaux. Elle œuvre pour la démocratie et aide les parlements à se renforcer, se rajeunir, se rapprocher de la parité hommes-femmes et à représenter la population dans toute sa diversité. Elle défend aussi les droits de l’homme des parlementaires par le biais d’un comité de parlementaires issus de toutes les régions du monde et dévoués à cette cause. Deux fois par an, elle convoque plus de 1 500 parlementaires et partenaires à une assemblée mondiale et apporte une dimension parlementaire à la gouvernance mondiale, notamment aux travaux de l’ONU et à la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon.
La délégation parlementaire sénégalaise conduite par le Président de l’Assemblée nationale, Monsieur Amadou Mame Diop, comprenait Me El Hadj Omar Youm, Président du Groupe parlementaire Benno Bokk Yaakaar, Monsieur Yoro Sow Rapporteur général de la Commission des Finances et du Contrôle budgétaire, de Madame Adji Diarra Mergane, vice-présidente du Comité Exécutif de l’Uip, et de Madame Fanta Sall.
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