Cissé, les footix et le haut niveau… (Par Mamadou Lamine Diatta)

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Au pays de Ndiadiane Ndiaye, Leopold Sedar Senghor, Cheikh Anta Diop et Aline Sitoe Diatta, l’actualité est encore cannibalisée par la tournée politique du candidat du pouvoir Amadou Ba et l’hypothétique réintégration d’ Ousmane Sonko sur les listes électorales.
Ces politiciens qui s’enhardissent comme jamais, peinent pourtant à arrêter la spirale inflationniste et la montée en flèche des prix des denrées de consommation courante.De même, ils ne pourront jamais nous inciter à bouder notre plaisir. La récente victoire des Lions d’Aliou Cissé sur ce Cameroun quintuple champion d’Afrique est tellement rafraîchissante en ces temps de morosité ambiante !
Autant la savourer sans modération d’autant que le Coach des Lions a enfin réussi à se réinventer pour trouver la bonne alchimie afin d’entretenir l’espoir d’une reconquête du titre africain en février prochain sur le sol béni ivoirien.
Tel un diablotin sorti de sa boîte, il a trouvé la formule tactique magique du 3 /5 /2 ou 3 / 4 / 3 (c’est selon) afin d’apporter une certaine fraîcheur au jeu jusque-là proposé par son bloc-équipe.
Justement le technicien Sénégalais a bluffé tout son monde dans un domaine qui lui posait visiblement problème : L’homme était surtout dépeint comme un veinard disposant du meilleur effectif de la planète-foot et incapable de concocter un plat digeste malgré les ingrédients de choix mis gracieusement à son entière disposition. Autrement dit, Cissé n’était pas réputé pour ses capacités de maître-tacticien à l’image de Pep Guardiola ou encore son « frère » Belmadi.Le hic, c’est que malgré la Master class de Lens, ses innombrables contempteurs , parmi lesquels un bataillon de Footix,trouvent toujours à redire avec des formules relevant du prêt- à penser du genre : « En face, il n’y avait qu’un Cameroun moribond » ou encore « Cissé a fini de battre le record de longévité sur le banc ».
À l’évidence, on se rend compte que si cette performance était réalisée par quelqu’un comme Maître Guardiola, ces mêmes Cissé-incompatibles allaient proposer séance tenante une Standing-ovation. La haine de soi n’est pas loin.
Pourquoi nous peinons à accorder une certaine reconnaissance à l’expertise africaine dans des domaines pointus comme le sport ou encore les arts et la culture ? Pourquoi dans de telles activités, la vérité sonne toujours blanche ou jaune ? Des interrogations qui trouvent leur fondement dans le simple fait que la relative réussite de Cissé au Sénégal a inspiré beaucoup de pays africains ayant fini de faire confiance à l’expertise locale. C’est le cas de la Guinée avec Kaba Diawara, du Cameroun avec Rigobert Song, de la Tunisie avec Jalel Kadri, du Maroc avec Regragui, du Mali avec Eric Sékou Chelle…La liste étant loin d’être exhaustive.
Pour autant, Cissé est loin d’être un messie surtout que ses contre-performances contre la bête noire algérienne restent encore l’une des tâches noires de son Management. Sous sa férule, nous sommes à l’aise contre l’Egypte et même le Maroc mais jamais avec l’Algérie. Pourquoi ? La réponse exacte à cette interrogation majeure permettra de trouver sans doute les clés d’un second sacre continental consécutif. Il faut donc trouver les moyens de résoudre avec bonheur l’équation algérienne car pour gagner la prochaine CAN il faudra forcément marcher sur ces redoutables compétiteurs qui ont fini d’incarner une certaine hantise pour nos favoris. Autant dire que le problème est sûrement lié au mental ; ce même mental qui nous a permis de battre le Cameroun en étant supérieurs dans tous les compartiments du jeu.
Ce football si fascinant et cruel à la fois prend parfois les contours de la roulette russe. Il faut s’adapter !

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