Le Directeur de publication du journal Le Témoin, Mamadou Omar Ndiaye ne goûte pas à la sauce Jamra qui selon lui est portée vers l’intégrisme.
“Il suffit qu’il tousse pour que la République s’enrhume”
“Ces dernières années, les forces de l’ordre ont été mises en action bien des fois par cet individu censeur moral autoproclamé de notre pays, juge de nos mœurs, avocat de la société (comme le procureur), vérificateur attitré du contenu des productions audiovisuelles et des posts sur le net, patron officieux du CNRA, du Fopica et j’en passe. Lui seul est désormais habilité à décréter religieusement-disons islamiquement- correct, ce qui est licite ou islamo-compatible. Nos façons de nous habiller, de danser, de nous exprimer voire de nous comporter dans l’intimité de nos chambres, tout cela est scruté à la loupe par cet homme aimant regarder par le trou de la serrure et qui prétend nous dicter la conduite à tenir”, écrit Mamadou Omar Ndiaye.
Rangou, danseurs de Waly, MHM, infidèles: Le Sénégal n’est pas un Etat islamique
Après avoir cité les situations dans lesquelles, des personnes sont tombées suite à des plaintes de Jamra, Mamadou Omar Ndiaye a tenu à rappeler que le Sénégal, bien que pays “musulman, n’est quand même pas – du moins pas encore – un État islamique”. Précisant, qu’il n’a nullement l’idée de plaider pour une déliquescence des mœurs au Sénégal.
Cependant, il pense qu’il est nécessaire de promouvoir “les valeurs largement basées sur l’islam qui ont fait de ce pays ce qu’il est aujourd’hui. De ce point de vue, nous estimons que nos guides religieux sont infiniment mieux placés que les dirigeants de Jamra”.
D’autant plus que selon Mamadou Omar Ndiaye, “il faut que l’on permette à notre jeunesse de s’épanouir quelque peu et ne pas lui offrir pour seule perspective le chômage, les pirogues de fortune avec risque de noyade en mer ou la prison. Imaginez donc de magnifiques jeunes gens, qui avec les moyens du bord, parviennent à faire des productions audiovisuelles non seulement regardées et appréciées dans les autres pays africains mais encore que des télévisions occidentales commencent à les acheter. Et plutôt que de les encourager à créer un Nollywood version Sénégal, voilà que le moindre acte de cinématographie qu’ils posent leur ouvre les portes des prisons”. La liberté, y compris des mœurs, est précieuse
Pour terminer, Mamadou Omar Ndiaye juge qu’il temps pour les autorités de remettre Mame Mactar Gueye à sa place et de cesser d’obéir à ses injonctions. Car s’il y a bien une liberté précieuse dont dispose le Sénégal, c’est bel et bien les libertés, y compris au plan des mœurs dont Mame Mactar Gueye voudrait nous priver au profit de modèles sociétaux qui ne sont pas les nôtres”. Et le journaliste estime que Mame Mactar Gueye et compagnie sont en train de “poser le jalons d’une talibanisation pernicieuse de notre société si ouverte”.about:blank
Soyez le premier à commenter