Le bureau de l’Assemblée nationale a mis en place une mission d’information sur la gestion des inondations. Aymérou Gningue, président du groupe parlementaire de la majorité, explique leur feuille de route, et répond en passant à Ousmane Sonko et à l’opposition.
Comment sera menée la mission d’information voulue par le bureau de l’Assemblée?
Nous l’avons déjà décliné dans la feuille de route qui a été déclinée par le président de l’Assemblée nationale. La mission d’information est une mission dont toutes les composantes de l’Assemblée nationale, aussi bien la majorité que l’opposition et les non-inscrits sont parties-prenantes. Elle a pour mission de rencontrer tous les acteurs. Et de faire les auditions des ministres qui ont la fonction politique, des Directeurs, de façon à faire le point complet sur l’ensemble des investissement faits dans les zones innondables depuis le lancement du plan décennal de lutte contre les inondations par le président de la République.
Y-aura-t-il des missions de terrain pour voir effectivement ce qui a été fait ?
C’est une mission qui ira sur le terrain pour évaluer les réalisations qui ont permis à certaines zones qui étaient naguère inondées et qui ne le sont plus, mais aussi voir les nouvelles zones impactées pour pouvoir faire une évaluation de tout cela. La mission, au-delà de Dakar, ira dans toutes les régions qui sont touchées par les inondations. À la fin, la mission fera un rapport avec des recommandations. Elle organisera aussi une plénière avec l’ensemble des ministres concernés par la gestion des inondations, accompagnés de leurs Dg et de leurs directeurs d’agences pour répondre aux questions des députés qui auront des documents d’information mis à disposition par la mission d’information. La plénière sera retransmise en direct pour tout le monde sache ce qui a été fait et ce qui reste à faire.
Bien entendu la mission pourra faire des recommandations pour sortir du plan décennal et en faire peut être un plan sur 30 ans afin de prévenir ce type de catastrophe. On est aussi conscients qu’avec les dérèglements climatiques, aucun pays n’est à l’abri. Mais il faut anticiper. Il faudra, donc, travailler avec les moyens dont nous disposons pour essayer, au maximum, d’alléger les souffrances des sénégalais aujourd’hui et pour l’avenir.
Mais vos collègues du groupe parlementaire liberté et démocratie disent que leur requête pour l’audition des ministres a été rejetée…
C’est parce qu’ils vont trop vite en besogne. En réalité, ils ont demandé qu’on procède aux auditions en ouvrant une session extraordinaire. Or, nous sommes pratiquement à la fin du mois de septembre. La session ordinaire va s’ouvrir le 15 octobre on n’a pas besoin d’une session extraordinaire pour cela. Ce qui est plus pertinent c’est faire cette mission d’information qui permet aux députés d’être à niveau sur les informations liées aux investissement réalisés dans le cadre de la lutte contre les inondations.
Et pourquoi cela ?
Pour préparer les députés à avoir une bonne plénière qui puisse être une rencontre interactive avec les acteurs pour que les sénégalais puissent juger de ce que le gouvernement a fait, ce qui est bon, ce qui doit être amélioré dans la façon de gérer ces questions-là. Mais surtout, la prérogative de l’Assemblée c’est de procéder à l’évaluation des politiques publiques. Ce qui nous permettra de reconsidérer même les ressources qu’il faut mobiliser pour le mettre dans ce combat.
Mais Sonko a dit que la meilleure façon d’enterrer une affaire c’est d’engager de telles procédures. Vous en dites quoi ?
Quand vous êtes un parlementaire respectable, quand vous suivez votre dossier, quand vous votez les projets de budget qui sont les projets de loi de finance, quand dans l’assemblée il y a des lois de règlement qui sont votés par l’assemblée nationale, je pense qu’il faut simplement aller fouiller dans les documents. Mais les gens sont paresseux et ne sont pas travailleurs. Ils préfèrent aller faire du show que de faire un travail fouillé sérieux, un travail de parlementaire. Si vous faites un travail sérieux de parlementaire, vous n’avez même pas besoin d’aller vers les gens pour avoir des informations, l’essentiel de l’informations vous en disposez. Surtout quand ce sont des infos financières. Ce qu’il reste, ce sont les informations techniques. Et ce sont les visites de terrain qui permettent de l’avoir. Il faut arrêter les enfantillages et se mettre au travail. Ces questions sont trop sérieuses. Il faut les gérer avec beaucoup de sérieux. Mais pas avec des enfantillages.
Igfm
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