En 2012, le Mouvement du 23 juin (M23) s’était farouchement opposé, par une longue série de manifestations, pour dire, sur une base juridique et politique, que la candidature du président Abdoulaye Wade pour un 3ème mandat est anticonstitutionnelle.
Le Conseil constitutionnel en décida autrement et le M23 ne fit plus rien pour s’opposer à la tenue d’élections libres et démocratiques au Sénégal en février et mars 2012.
On connaît la suite.
Demander aujourd’hui aux 7 Sages du Conseil constitutionnel de se dédire au nom de la « paix » et de la « stabilité », c’est accréditer l’idée selon laquelle un groupe d’individus et la masse abusée lui servant de moyens de pression sont au-dessus de la loi générale, c’est-à-dire la loi dont tout le peuple sénégalais est à la fois le législateur et le sujet.
Inacceptable !
« Les Barbares, soutenait Alexis de Tocqueville, sont les seuls qui ne reconnaissent dans la politique que la pratique. »
Je ne connais qu’une explication de ce qui se passe sous nos yeux : À force de refuser le vrai débat démocratique à notre démocratie par les canaux public et privé en faisant le pari (risqué) des « nouvelles têtes » sans qu’on ne sachent en quoi elles sont « nouvelles », la pratique politique au cours des 10 dernières années a produit tout ce qu’il ne faut pas pour une véritable respiration démocratique.
Nous en payons le prix maintenant, mais rien n’est définitivement perdu.
Aurions-nous l’humilité – sans aucun rapport avec l’abdication face à la rue – et le courage de faire notre autocritique et d’en tirer le meilleur parti pour mettre l’imposture hors d’état de nuire à la démocratie sénégalaise ?
Puisqu’il est insensé d’obtenir une réponse collective à la question d’un seul, c’est aussi en solo que j’ai pris une initiative pour le débat dont je partagerai ici même l’élément sonore.
Abdoul Aziz DIOP
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