Assemblée nationale/Plus de 6 000 milliards FCfa de prévisions budgétaires en 2023 : Chiffre très révélateur sur les ambitions du gouvernement

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Le Ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo a procédé à un rituel républicain, avec le débat d’orientation budgétaire de 2022. Il estime que cette loi, reste celle organique, relative aux lois de finances (la LOLF), dont l’article 56 prescrit au Gouvernement d’organiser un débat d’orientation budgétaire avec l’Assemblée nationale, sur la base d’un document de programmation budgétaire et économique pluriannuelle.

Le Ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo indique que ce rituel est une exigence républicaine, qui veut que les pouvoirs exécutif et législatif échangent régulièrement sur le devenir de la Nation, à travers l’instrument le plus adapté pour éclairer ce futur.

Ainsi, l’ouverture de la session ordinaire 2022-2023 vise à examiner le projet de Loi de Finances pour l’année 2023. Mais, précise-t-il, la session ordinaire 2021-2022 a permis d’échanger sur les perspectives économiques et budgétaires de 2023 à 2025. Autrement dit, la session ordinaire unique de l’Assemblée nationale s’ouvre et s’achève avec le budget. Ce n’est pas étonnant, dit-il, car les finances publiques se trouvent au cœur quasiment de tous les sujets qui intéressent la vie de la Nation.

Et dans la gestion de nos finances publiques, le Document de programmation budgétaire et économique pluriannuelle constitue un document-clé. Puisqu’il détermine les perspectives budgétaires à moyen terme et synthétise la trame des lois de finances des trois prochaines années. « Il est donc logique que le débat d’orientation budgétaire prenne appui sur le Document de programmation budgétaire et économique pluriannuelle. Ce débat sert à éclairer les choix stratégiques du Gouvernement, à les enrichir des critiques et recommandations de l’Assemblée nationale et, au final, à bâtir les meilleurs budgets possibles pour notre pays », renseigne-t-il.

Même s’il est vrai que la Loi de Finances a un caractère annuel, il est important, au moment de l’élaborer, de la replacer dans une perspective pluriannuelle. La politique économique requiert une vision de long terme, couvrant au moins une génération. Cette vision est fournie par le Plan Sénégal Émergent (le PSE), matrice des politiques publiques.

Le pilotage des finances publiques nécessite de se doter d’objectifs de moyen terme. C’est le rôle du Document de programmation budgétaire et économique pluriannuelle, qui permet une articulation entre la stratégie nationale et les budgets.

Trouble de l’économie mondiale

Ainsi, au bout de la chaîne, la loi de finances sert, année après année, à opérationnaliser la feuille de route fixée dans le document de programmation budgétaire et économique pluriannuelle, à partir de la vision exprimée dans le PSE. « C’est une lapalissade que de dire que nous vivons en ce moment des temps troubles, marqués par beaucoup d’incertitudes. Pas seulement au Sénégal, mais dans le monde entier. La pandémie de la Covid-19 a dévasté les systèmes de santé, entrainé beaucoup de pertes en vies humaines et fragilisé les économies à travers la planète, à commencer par les pays riches », a expliqué le Ministre.

Abdoulaye Daouda Diallo rappelle que lorsqu’on commençait à entrevoir le bout du tunnel, le retour de la guerre sur le sol européen ramène vers des heures sombres pour l’Histoire de l’humanité. « Même si nous ne sommes point concernés par la guerre en Ukraine qui se déroule bien loin de chez nous, nous en subissons, toutefois les conséquences. Et, notre pays subit de plein fouet les effets des tensions inflationnistes des matières premières agricoles et énergétiques », précise-t-il.

Dans ce village planétaire, renforce-t-il, lorsqu’une case brûle, non seulement le feu menace les cases voisines. Mais, la fumée fait tousser les habitants des cases plus éloignées…

En dépit de ces vents contraires, l’économie nationale a fait preuve d’une forte résilience, en témoigne un endettement et une inflation bien maitrisés, un déficit en constante diminution n’eut été la survenance de la pandémie de la COVID-19 et un bon comportement du taux de croissance, meilleur reflet de la vitalité économique d’un pays.

Triptyque « choc pétrolier – inflation – crise alimentaire »

En 2020, dans l’épicentre de la pandémie, le Sénégal avait réussi à faire 1.3% de croissance. Alors que la quasi-totalité des États de la planète se trouvaient en récession, c’est-à-dire en croissance négative. « En 2021, notre pays avait déjà retrouvé le chemin d’une croissance forte, puisque nous affichions le taux très appréciable de 6.1%. En 2022, malheureusement, le Sénégal subira, comme tant d’autres pays, les effets ravageurs du triptyque « choc pétrolier – inflation – crise alimentaire.

Mais le plan d’actions prioritaires ajusté et accéléré du PSE, le PAP 2A, qui est notre antidote à la crise, nous permettra tout de même de faire 5.1% de croissance, selon nos dernières projections.»

Sur la période 2023-2025 qui correspond au périmètre du document de programmation budgétaire et économique pluriannuelle en possession, le taux de croissance moyen sera de 7.8%, avec un pic de 10.5% en 2023, à la faveur du démarrage de l’exploitation des gisements d’hydrocarbures.

Sur la même période également, l’inflation se situera en moyenne à 3.8%. C’est un peu plus que le plafond fixé dans le cadre de l’UEMOA, lequel s’élève à 3%. Mais, on peut aisément faire le constat que le pays est bien proche de la norme.

Dans tous les cas, promet-il, le Gouvernement continuera d’être vigilant sur le sujet de l’inflation et de prendre toutes les mesures d’accompagnement permettant de protéger le pouvoir d’achat des ménages. Mais aussi, les marges des entreprises.

Le Gouvernement, insiste-t-il, qui lutte du matin jusqu’au soir, n’a de sens que si nos compatriotes vivent mieux. Et, la raison d’être d’une politique publique est de répondre aux attentes et préoccupations des citoyens. De ce point de vue, la lecture du Document de programmation budgétaire et économique pluriannuelle permet de mesurer les progrès réalisés et d’entrevoir les perspectives.

Ambitions du gouvernement

Le Ministre a trouvé utile de souligner la forte progression du budget depuis l’avènement de Macky Sall à la magistrature suprême. « En 2012, le budget était arrêté à 2 452 milliards FCfa. La Loi de Finances rectificative pour l’année 2022 a été arrêtée à 5 556,7 milliards FCfa et représente plus du double du budget de 2012. Et voilà qu’en 2023, les prévisions budgétaires ressortiraient à plus de 6 000 milliards FCfa, chiffre très révélateur sur les ambitions du gouvernement. »

Ailleurs, il est d’avis que le train haussier du budget est gagé sur les performances, liées aux réformes engagées depuis 2012, dans le cadre de la gestion des finances publiques et du renforcement des bases structurelles de l’économie, à travers, notamment, la mise en œuvre du PSE qui a permis la réalisation d’importantes infrastructures sociales. Mais aussi, des programmes structurants de construction d’infrastructures économiques stratégiques, en particulier, dans les secteurs des transports et des services énergétiques, qui doivent servir de base pour soutenir la croissance.

Cela s’est traduit par des progrès appréciables, notamment le relèvement du revenu per capita, c’est-à-dire le revenu national brut divisé par le nombre d’habitants, qui est passé de 1238 dollars US en 2015 à 1467 dollars US en 2020 (par convention, cet indicateur est calculé en dollars US pour faciliter les comparaisons internationales).

Le taux de pauvreté a baissé de cinq points, passant de 42.8% en 2011 à 37.8% en 2018/2019. Sur le terrain de la lutte contre l’extrême pauvreté, les résultats obtenus sont encore plus encourageants puisque le taux est passé de 12.2% en 2011 à 6.8% en 2018/2019. « Bien sûr, la pauvreté n’a pas disparu du Sénégal. Nous avons des millions de compatriotes qui continuent d’en souffrir. Le Gouvernement est conscient que c’est un combat de longue haleine, qui exige des efforts, des ressources mais aussi de la patience. Mais, nous œuvrons de manière très concrète pour améliorer la situation de nos concitoyens les plus vulnérables sur le plan économique », reconnaît-il.

C’est ainsi que l’État soutient chaque année 315 626 ménages bénéficiaires des Bourses de sécurité familiale, de même que 64728 titulaires de la carte Egalité des chances. Le Programme national des Bourses de Sécurité familiale, instauré par le président de la République et lancé en 2013 a, jusqu’en 2021, exécuté 164,025 milliards de FCfa. C’est en raison du succès dudit programme que la Banque mondiale a accordé dans un premier temps un appui financier de 27 milliards FCfa pour la mise en œuvre du Programme d’appui aux filets sociaux et dans un deuxième temps, un financement additionnel de 43,4 milliards FCfa de transferts monétaires aux ménages pauvres.

Le Ministre a adressé ses vifs remerciements à la Banque mondiale pour son soutien constant à la politique de développement économique et social du Sénégal. En 2021, 94% des ménages ruraux avaient accès à l’eau potable, soit une augmentation de 14 points sous le magistère du président de la République, Macky Sall. Pour le milieu urbain, le taux d’accès à l’eau s’établit à 98%.

En 2021 toujours, le taux d’accès à l’assainissement est de 76% en milieu urbain et 51% en milieu rural.

La lutte contre la pauvreté se déroule sur plusieurs champs de bataille. Mais, il a insisté sur l’un d’entre eux : l’éducation. « C’est par l’éducation qu’on dotera chaque Sénégalais d’armes, pour gagner correctement sa vie, pour préparer son avenir et pour réaliser ses projets », retient-il.

Sur ce plan, le Document de programmation budgétaire et économique pluriannuelle renseigne que le taux d’alphabétisation (51.8% en 2019) est plus élevé en milieu urbain (65.1%) qu’en milieu rural (37.3%), plus élevé chez les hommes (63.1%) que chez les femmes (43%).

Le Gouvernement ne se satisfait pas de ces chiffres. Les améliorer significativement sera une priorité sur la période 2023-2025. « Notre objectif, je dirais même notre obsession, est facile à résumer : faire en sorte que tous les Sénégalais, femmes et hommes, soient alphabétisés. C’est pourquoi, un autre indicateur nous interpelle : il s’agit du taux d’achèvement des études. Aller à l’école, c’est bien ; aller jusqu’au bout du cycle scolaire et en sortir avec le baccalauréat, ou un diplôme professionnel valorisant, c’est encore mieux. »

Or, sur ce plan, il faut reconnaître qu’il y’a encore des efforts à faire. Puisque, les taux d’achèvement sont les suivants :
o à l’élémentaire : 65% en 2021 (72.7% pour les filles et 57.5% pour les garçons) ;
o au moyen : 41.8% ;
o au secondaire : 28.2%.

Dans le domaine de l’enseignement supérieur par contre, le Sénégal est loin d’être ridicule puisqu’en 2020, notre pays comptait 1281 étudiants pour 100.000 habitants (sachant que la norme internationale est de 2000 étudiants pour 100.000 habitants), auxquels il faut rajouter 521 inscrits en formation professionnelle et technique pour 100.000 habitants. « Nous sommes en train d’analyser la cartographie des vulnérabilités de notre jeunesse, pour essayer de comprendre pourquoi autant d’enfants et d’adolescents quittent prématurément le circuit scolaire et obèrent ainsi leur avenir professionnel. Les raisons sont souvent économiques mais pas toujours ; des ressorts sociologiques peuvent aussi être à l’œuvre. »

Mais, pour le président de la République, l’éducation est la mère de toutes les batailles. Cela se traduit très clairement dans le budget. Des efforts extraordinaires consentis récemment par l’État pour améliorer la rémunération des enseignants, dans des proportions inégalées dans l’histoire du Sénégal.

« Nous l’avons fait, car nous croyons aux vertus de l’ascenseur social, davantage qu’à celles de l’assistanat. Les Sénégalais ne veulent pas qu’on leur donne indéfiniment du poisson ; ils préfèrent qu’on leur apprenne à pêcher et qu’on leur fournisse du matériel de pêche. Je pense que cette métaphore résume à elle seule la vision du président de la République, en matière d’éducation et de formation », professe-t-il.

Concernant le secteur de l’Energie, il est enregistré une production additionnelle de 117,37 MW de sorte que la puissance installée en 2021 est de 1 616,41 MW, quasiment le triple des 573 MW il y a 10 ans et qui étaient à l’origine du déficit de production qui occasionnait 911 heures de coupure par an.

En matière d’électrification rurale, le taux de raccordement des villages à l’électricité s’établit à 59% en 2021. L’objectif de 28,44% de la part d’énergie propre dans le mix énergétique a été atteint, avec les réalisations notées dans le domaine du solaire et de l’éolien.

Les efforts seront concentrés autour de l’accès à une énergie compétitive pour les entreprises, abordable pour les populations et peu polluante pour l’environnement, conformément à la stratégie « gaz to power », dont les piliers reposent sur : (i) l’augmentation de la compétitivité de l’économie grâce à un coût de l’électricité moins cher ; (ii) la modernisation de secteurs d’activités à très forte valeur ajoutée comme le traitement des minerais, l’aciérie, le raffinage, la pétrochimie, la production d’ammoniac et d’engrais, grâce aux ressources en phosphates et (iii) la création de champions nationaux dans le cadre du contenu local, ce qui pourrait contribuer davantage à la diversification de l’économie.

Relativement aux services de transports, 680 minibus, 434 véhicules neufs ont été mis en circulation à la fin de l’année 2021, dans le cadre du nouveau programme de renouvellement du parc.

La politique de l’Etat sera poursuivie et amplifiée par la réalisation d’infrastructures routières, autoroutières et ferroviaires. A cet effet, il est prévu le démarrage des travaux de la seconde phase de la ligne du TER, de Diamniadio à l’Aéroport International Blaise Diagne, la finalisation des travaux du Bus Rapid Transit (BRT), la réalisation de l’autoroute Mbour-Fatick-Kaolack, le démarrage du projet de l’autoroute du Nord Dakar-Tivaouane-Saint-Louis et du chemin de fer Dakar-Tambacounda, la poursuite du programme de construction de ponts et d’autoponts et la mise en œuvre du Programme spécial de Désenclavement. C’est ainsi que le cap de réalisation d’une part ; de 272,4 km par an de routes depuis 2012 contre 131 km/an sur la décennie précédente et, d’autre part ; de 560 km de pistes par an sous le magistère de Monsieur le président de la République, son Excellence Macky Sall contre 147 km/an sur la période antérieure, sera maintenu, voire renforcé.

Aussi, au regard des évènements successifs qui ont rythmé le tempo du monde depuis 2020 et des enjeux liés au développement de l’agriculture pour une autosuffisance alimentaire, le Gouvernement a initié le Programme Spécial de Désenclavement qui a pour objectif d’impulser une dynamique de croissance économique endogène, intégrée et soutenue, à travers une démarche qui prend en compte le désenclavement des territoires, la connexion entre les zones de production et les marchés.

Pour le secteur agricole, l’année 2021 a été marquée par une bonne mise en place des intrants agricoles, grâce au financement de 60 milliards FCfa accordé par l’Etat pour la campagne de production agricole ; ce qui a permis d’enregistrer une production de 3 480 394 tonnes de céréales (dont 1 326 761 tonnes de riz paddy), 1 677 804 tonnes d’arachide et 21 381 tonnes de coton. Pour l’horticulture, le volume de production a atteint 1 583 661 tonnes, avec une satisfaction des besoins nationaux sur une période de 9 mois pour l’oignon et de 10 mois pour la pomme de terre.

Dans ce sous-secteur considéré comme levier essentiel pour l’atteinte de la souveraineté alimentaire et la création d’emplois, l’accent sera mis sur l’amélioration de la productivité, avec l’augmentation du financement de la production portée à 70 milliards FCfa en 2022-2023, la poursuite des opérations d’irrigation au nord et au sud, ainsi que le développement des chaînes de valeurs.

Dans le domaine de la Santé, les projets de construction, de réhabilitation et d’équipements ont connu une évolution considérable. A ce titre, il faut noter la finalisation des travaux des trois hôpitaux de 150 lits à Kaffrine, Kédougou et Sédhiou et d’un de 300 lits à Touba, la construction de la Polyclinique de l’Hôpital principal de Dakar ainsi que le démarrage de la construction des Hôpitaux de Tivaouane et de Saint-Louis. Pour les réalisations en termes d’équipements hors Covid-19, il faut noter l’acquisition de matériels d’imagerie médicale, de blocs opératoires, d’exploration fonctionnelle, de service d’accueil aux urgences, de secours électrique, de buanderie, etc.

En érigeant la santé au rang de priorité de premier ordre, l’Etat affirme son engagement résolu à faire face aux impératifs de modernisation du système de santé et d’accélération des réformes, en vue de la professionnalisation des personnels et de la transformation de la gestion des structures sanitaires. Ces orientations doivent être accompagnées d’un changement de paradigme qui se traduit par le respect du patient et la satisfaction des usagers.

Sur le registre de la sécurité, le Gouvernement du Sénégal s’est engagé résolument vers le renforcement des moyens de défense et de sécurité nationale dans un contexte de montée du terrorisme dans la sous-région. Un nombre important de mesures a été réalisé dans ce sens, notamment :
– l’acquisition de matériels adéquats pour les forces de défense et de sécurité ;
– l’adaptation du contenu de la formation pour une meilleure prise en charge du nouvel contexte de la criminalité (lutte contre le terrorisme, lutte contre la drogue et le crime organisé) ;
– le renforcement du maillage du territoire national par la construction et la réhabilitation de casernes de gendarmeries et de cantonnements militaires ;
– l’augmentation du recrutement du personnel pour répondre aux besoins sécuritaires.

En perspective, l’investissement portera prioritairement sur le Programme de renforcement des moyens de la défense nationale (Gaïndé), le Plan d’Urgence de la Gendarmerie nationale et le Programme d’équipement des forces de police. Un accent sera également mis sur la dotation allouée aux forces navales, pour leur permettre d’effectuer des missions classiques tout en mettant le focus sur la protection des ressources pétrolières.

Situation des organismes publics composés des collectivités territoriales, des institutions de protection sociale et des entreprises publiques

Les transferts de l’État aux collectivités territoriales resteront sur une tendance haussière. En effet, arrêtés à 39 332 910 000 FCfa en 2012, ils atteignent 93 997 671 582 FCfa en 2022, soit un doublement en dix ans. Notons également le démarrage effectif du PACASEN urbain et rural, en sus des instruments financiers habituels que sont le fonds de dotation de la décentralisation, le fonds d’équipement des collectivités territoriales, les ristournes et le budget consolidé d’investissement décentralisé. Les ressources à transférer par l’État aux collectivités territoriales devraient atteindre un montant de 244,06 milliards FCfa sur la période 2023-2025, ce qui témoigne de la volonté des pouvoirs publics d’accompagner la décentralisation pour la création de territoires viables, compétitifs et porteurs de développement économique et social durable.

Concernant la Caisse de Sécurité sociale (CSS), la situation révèle que l’institution ne connaît pas de déficit d’exploitation sur toute la période d’observation. Tous les résultats d’exploitation sont positifs et devraient être consolidés sur la période triennale. Les perspectives déboucheront sur la modernisation de son système d’information et sa mutualisation avec celui de l’IPRES.

S’agissant de l’IPRES, justement, nous attirons l’attention sur le déficit entre les cotisations recouvrées et les pensions payées, qui occasionne une tension de trésorerie permanente aux différentes échéances de paiement.
Afin d’améliorer la qualité de vie des retraités, Monsieur le président de la République, son Excellence Macky Sall a décidé d’assurer le relèvement continu et significatif du niveau des pensions. C’est pourquoi, il a adopté par décret adopté au Conseil des Ministres d’hier, de la revalorisation des pensions et rentes du régime de base du Fonds national de Retraites et des pensions militaires d’invalidité, au taux variant de 10% à 25%.

Pour le secteur parapublic, son cadre de gestion est marqué par des réformes majeures, matérialisées par l’adoption de la nouvelle doctrine de gestion du portefeuille de l’État, ainsi que par la nouvelle loi n°2022-08 du 19 avril 2022.

Abdoulaye Daouda Diallo rappelle, à nouveau, que les grandes lignes de la politique budgétaire à moyen terme portent sur la consolidation et le renforcement du cadre macroéconomique et financier. De manière spécifique, l’orientation de la politique budgétaire cible l’élargissement de l’espace budgétaire, à travers la maîtrise et l’amélioration de la qualité des dépenses publiques, ainsi que la mobilisation des recettes internes.

A ce titre, il souligne la nécessité de garder le cap vers la souveraineté budgétaire. Et, plus de 79% des ressources du budget proviennent des efforts internes. Même si, l’appui des partenaires techniques et financiers s’est amplifié et intensifié depuis la mise en œuvre du PSE et de ses plans d’actions prioritaires.

La politique de financement restera essentiellement ancrée, d’une part, sur le recours à un endettement prudent axé sur les ressources concessionnelles et, d’autre part, sur des partenariats public-privé bien maîtrisés.

Par ailleurs, le Gouvernement s’attache au développement du secteur privé, à travers l’amélioration du climat des affaires et le renforcement du capital humain ainsi que la réduction des coûts des facteurs de production, transport et énergie notamment. « La raison d’être du Débat d’Orientation Budgétaire, c’est surtout de donner la parole aux honorables Députés. Je suis là pour noter vos préoccupations, entendre vos critiques, recueillir vos recommandations, avant de répondre à vos questions et d’expliquer les choix du Gouvernement. Vous me permettrez donc de ne pas revenir sur des informations et des chiffres qui, de toute façon, sont contenus dans le Document de programmation budgétaire et économique pluriannuelle qui vous a été soumis et dont je sais qu’aucune page n’a échappé à votre attention rigoureuse.»

Le Ministre a toutefois sollicité la faveur de prononcer quelques mots hors du domaine budgétaire. « Aujourd’hui, est un jour particulier puisque s’achève la session ordinaire unique 2021-2022. Mais, c’est aussi le dernier jour que se réunit l’Assemblée nationale, ainsi composée. Sur le plan personnel, j’estime entretenir un lien particulier avec votre législature. Puisque, c’est votre serviteur qui, en qualité de Ministre de l’Intérieur, avait piloté l’organisation des élections législatives de 2017. Ensuite, en tant que Ministre chargé des Infrastructures, puis depuis 2019 Ministre des Finances et du Budget, je vous ai fréquemment, côtoyé au quotidien. C’est cette expérience qui me donne le droit d’affirmer ici que vous avez été des élus de la Nation engagés, loyaux et sans complaisance. Je tenais à vous en féliciter », assure-t-il.

Il soutient que le gouvernement a trouvé en cette Assemblée nationale, un partenaire exigeant, qui s’est toujours montré sans concession dans la défense des intérêts du Peuple sénégalais et qui a toujours su également, faciliter les rapports entre l’Exécutif et le Législatif. « Car, au-delà de tout, nous incarnons la même République, nous sommes au service des mêmes Sénégalais.

Bien entendu, les rapports entre le Gouvernement et le Parlement ne sont pas toujours un long fleuve tranquille. Mais, c’est tout à fait normal : la confrontation constitue la sève nourricière de la démocratie. Pourvu seulement qu’il s’agisse de confrontation d’idées et non pas d’insultes, de violences et d’atteintes à la paix civile, dont certains populistes ont fait leur unique programme.

Nous faisons bien la distinction entre les adversaires politiques et les ennemis de la République. Les premiers ont notre respect et seront traités selon les règles du jeu démocratique, quand bien même ils ne partagent pas nos convictions. Pour les seconds, nous leur dirons qu’être au service du Sénégal reste notre seul crédo et ne nous laisse pas de temps pour des invectives
 », rappelle le Ministre.

L’Assemblée nationale du Sénégal a la chance d’être présidée depuis deux législatures maintenant, par un homme exceptionnel. Le Ministre a rendu un hommage Président Moustapha Niasse. « Monsieur le Président de l’Assemblée nationale. On peut dire que vous avez eu plusieurs vies : dans la haute-administration de notre pays, dans le secteur privé national et international, de même que dans le champ politique ; et dans chacun de ces domaines, le bilan est absolument remarquable. Vous avez participé à la construction de l’État, dans l’ombre du plus illustre de ses Pères fondateurs, le Président Senghor.

Aujourd’hui encore, dans les couloirs de l’administration sénégalaise, votre nom est cité en modèle du parfait fonctionnaire. Vous avez fondé des entreprises, créé des emplois et participé à la consolidation de notre économie nationale. Vous êtes un acteur important de notre vie politique, un de ces artisans qui ont bâti pierre à pierre cet édifice démocratique que bien des pays nous envient. Vous avez été un acteur décisif des deux alternances au sommet de l’État, qui font du Sénégal une exception en Afrique.

Je suis témoin de l’estime, de la confiance et du respect que le Président de la République vous porte. Soyez assuré que je nourris les mêmes égards pour votre auguste personne. 
»

Abdoulaye Daouda Diallo reconnaît que Moustapha Niasse a conduit de main de maître cette législature, comme celle précédente, surmontant avec brio les vicissitudes et les crises. « Soyez fier de vous, Monsieur le Président Moustapha Niasse, car le bilan du Président Macky Sall, tous ces progrès accomplis dans les domaines économique et social et qui figurent dans le Document de programmation budgétaire et économique pluriannuelle, ce bilan est aussi le vôtre », conclut-il.

Leral

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