Arrêt des Dipa sur l’importation du sucre : l’Unacois dit niet et dénonce le désir de monopole de Mimran

Partager l'article

L’Unacois Jappo est montée au créneau pour désavouer le patron de la Css qui théorise l’arrêt des Dipa afin d’être le seul maitre à bord concernant les importations de sucre. Une démarche battue en brèche par l’Unacois qui rappelle au patron de la Css son rôle de produire et de vendre le sucre. A cet effet, l’Unacois se propose d’acheter toute sa production à hauteur de 75 milliards.

Suite à la sortie du patron de la Compagnie sucrière sénégalaise (Css), Jean Claude Mimran, qui a demandé l’arrêt des Déclarations d’importation de produits alimentaires (Dipa) distribuées, dit-il, à tour de bras par le ministère du Commerce, au point que sa société risque une cessation de paiement, la réponse de l’Union nationale des commerçants et industriels du Sénégal (Unacois-Jappo) n’a pas tardé. Selon notre interlocuteur à l’Unacois, la Css ne doit pas importer du sucre. «C’est un industriel, un producteur, elle doit produire et vendre. Elle doit aussi être en mesure de produire du sucre en quantité suffisante pour satisfaire la consommation locale et pouvoir exporter le surplus», précise notre interlocuteur qui estime que Mimran veut tout simplement conserver le monopole de la production, de l’importation et de la distribution du sucre. Pourtant, il rappelle que le patron de la Css était interdit d’importation. Cependant, il s’est non seulement lancé dans l’importation, mais veut avoir le monopole.


La Css ne doit pas avoir de problème de vente, l’Unacois a décidé d’acheter toute sa production

Notre interlocuteur souligne que l’Unacois est prête à acheter toute la production de la Compagnie sucrière. D’autant plus que, dit-il, le coût de la production de la Css ne dépasse pas 75 milliards. «La Css n’a qu’à nous aviser de sa production et l’Unacois achète tout. Le problème de vente ne doit pas se poser», indique notre interlocuteur. Revenant sur les 20.000 tonnes de sucre importées par la Css l’année et qu’elle n’a pas pu écouler, le responsable de l’Unacois Jappo pointe du doigt le prix fixé par ladite compagnie, sans aucune possibilité d’acheter à crédit. Ce qui n’a pas été le cas des autres importateurs qui vendent moins cher le sucre et qui vendent également à crédit. Concernant les Déclarations d’importation des produits alimentaires (Dipa), le responsable de l’Unacois précise qu’il ne s’agit nullement d’autorisation d’importation, mais d’un système de régulation du marché des importations. Ce qui lui fait dire que la Dipa ne s’offre pas et ne s’achète pas, non plus.

Là où les commerçants injectent 22 milliards dans les caisses de l’Etat, la Css n’injecte que 3,2 milliards

En outre, selon notre interlocuteur, le monopole de la Css pour l’importation du sucre ne profite pas à l’Etat. Et, il en veut pour preuve la modique somme versée en termes de droit douanier. Ces cinq derniers mois, dit-il, pour l’importation de 102.700 tonnes de sucre, l’Etat a encaissé 22 milliards francs Cfa de recettes douanières versées par les commerçants. Or, si c’était la Css, elle n’allait payer que 3,2 milliards de Tva. Ce qui lui fait dire que ce n’est pas rentable pour l’économie.
Aussi, rappelle-t-il les propos d’un ancien ministre de l’Economie et des Finances qui disait, selon lui :‘l’Etat peut donner les terres occupées par la Css à ses travailleurs pour la culture du riz, payer le salaire de ces travailleurs et vendre le sucre moins cher’’.
A en croire notre interlocuteur, Mimran n’œuvre que pour ses intérêts crypto personnels.

La Css bénéficie de beaucoup trop de faveurs

Notre interlocuteur est également revenu sur l’effectif des employés de la Css pour déplorer la mévente durant les trois derniers mois de 2021. Et, contrairement aux 8500 travailleurs annoncés, notre interlocuteur parle plutôt de 3000 permanents. Le reste est constitué de saisonniers qui ne bénéficient pas de cotisations sociales, de cotisations à l’Ipres, etc. Au même moment, déplore-t-il, le patron de la Css bénéficie de beaucoup trop de faveurs. A cet effet, il est revenu sur la trajectoire de la Css rythmée d’avantages sans jamais réussir à atteindre l’autosuffisance en sucre. L’Etat lui a affecté des terres au franc symbolique, des crédits et l’interdiction des importations. Même lorsque le marché a été libéralisé en 1996, la Css était toujours protégée car aucun commerçant n’était autorisé, dit-il, à importer du sucre. Mieux, il révèle que les contrevenants à cette disposition étaient exposés à de fortes tracasseries et payaient de fortes sommes d’amende.

Si le marché du sucre était libéralisé, le prix du kg couterait 400 francs

Toujours dans le chapitre des faveurs accordées à la Css, il révèle que dans le circuit normal, même avec toutes les fortes taxes qu’on impose, le prix du kilo du sucre peut coûter 400 francs si le marché du sucre est libéralisé. Néanmoins, il rappelle que le Sénégal des années 70 est révolu et le régime actuel a pris ses responsabilités et l’Unacois va l’accompagner.   

M. CISS

 LES ECHOS

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*