Les élections législatives dernières ont permis d’avoir une Assemblée nationale avec une configuration qui porte le reflet de la diversité du paysage politique de notre pays. C’est le lieu de féliciter tous les députés élus sous cette 14e législature à qui nous souhaitons plein succès.
Maintenant que notre auguste assemblée est installée, place au travail avec le début du marathon budgétaire.
Ce qu’il faut noter, c’est que notre pays a une culture démocratique forgée à travers une trajectoire de démocratie élective dont le premier acte moderne a été posé avec l’élection de Blaise Diagne qui a régulièrement battu François Carpot en 1914.
Ainsi, notre pays est labélisé modèle de démocratie avancée. En effet, depuis longtemps, le Sénégal a capitalisé des acquis démocratiques qui ont fini de lui imprimer un ADN de peuple politiquement éveillé, sachant faire un vote intelligent pour l’allocation des charges publiques.
De ce fait, nous avons réussi à valider, à la face du monde, entier, notre modèle de démocratie avancée que nous envient même les nations les plus modernes. Nous devons nous en réjouir et le protéger. La configuration actuelle de notre assemblée nationale est illustrative du choix intelligent des citoyens quant à la distribution du pouvoir. Aux leaders politiques de jouer maintenant leur partition en répondant aux attentes des électeurs.
Ce qui s’est passé le 12 septembre dernier lors de l’installation de la nouvelle assemblée est instructif des mutations quasiment irréversibles dans la marche de notre société. Au lieu de s’en offusquer ou de se rejeter la responsabilité entre pouvoir et opposition, nos élus doivent en tirer les conséquences, le plus objectivement possible.
Ces mutations ou crises de maturation sont des temps forts de la commande politique des citoyens-électeurs qui contient les demandes principales suivantes :
– L’aspiration à un mieux-être social ;
– L’exigence d’une gouvernance parlementaire qui doit légiférer dans l’intérêt du peuple,
– Bien plus, le peuple réclame un changement de paradigmes
Heureusement, quels que soient les problèmes politiques auxquels nous sommes confrontés, le génie de notre peuple a toujours su trouver les ressorts nécessaires pour amortir les chocs qui sont consubstantiels à ces mutations.
Parce que notre corpus de valeurs nationales repose sur des consensus forts que sont :
– La quasi unanimité sur la forme républicaine d’un Etat laïc ;
– L’unicité du territoire national qui repose sur l’intangibilité des frontières ;
– Enfin, le Sénégal est labellisé pays de dialogue.
Ce dernier point me semble le plus important dans la mesure où il permet d’opérer des mutations pacifiques, malgré les contradictions profondes, voire des divergences entre acteurs.
Pour le pouvoir comme pour l’opposition, nous devons nous fixer des lignes rouges à ne pas franchir afin de sauvegarder notre modèle démocratique. Ce qui a été bâti depuis plus d’un siècle ne doit pas être détruit au nom d’intérêts partisans.
Pour éviter une déconstruction ou une déstabilisation de notre écosystème, il nous faut puiser dans notre corpus de valeurs dont l’élément central est le dialogue.
Il faut absolument aménager des plages de dialogue entre parlementaires pour consolider nos avancées démocratiques. Oui, il est possible, dans le cadre de ce marathon budgétaire, de s’entendre sur l’essentiel pour éviter le blocage de notre institution qui sera synonyme d’instabilité.
Ansou SANÉDirecteur général de l’ANRAC
Responsable politique APR Ziguinchor
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