L’élimination de l’Allemagne dès la phase de groupes de la Coupe du monde 2022 est difficile à avaler pour la presse allemande. Au lendemain de ce nouvel échec, les médias locaux ne sont pas tendres avec la sélection d’Hans-Dieter Flick. Le Mondial 2022 est déjà fini pour Müller et l’Allemagne.
La Coupe du monde 2022 a connu un nouveau tremblement de terre jeudi soir. Comme la Belgique un peu plus tôt, l’Allemagne a quitté le tournoi au Qatar dès la phase de poules malgré sa victoire contre le Costa Rica (4-2) lors de la dernière journée dans le groupe E. Un succès insuffisant en raison du triomphe surprise du Japon face à l’Espagne (2-1). Longtemps abonnée aux succès, l’Allemagne enchaîne désormais les désillusions : elle était déjà sortie dès la phase de poules au Mondial 2018, avant de quitter l’Euro 2021 en 8es de finale suite à sa défaite face à l’Angleterre (0-2). Elle se sentait capable de rebondir au Qatar, mais son déséquilibre lui a coûté cher contre le Japon (1-2) lors de son entrée en lice dans le Mondial. Une défaite qui a pesé lourd à l’heure des bilans malgré la bonne réaction face à l’Espagne (1-1) et au Costa Rica.
L’Allemagne devient «un nain»
Après ce nouvel échec, la presse allemande n’a pas caché son désarroi. Le constat du quotidien Bild est brutal : «C’est définitivement la fin d’une grande nation du foot. Cette élimination prématurée constitue une des pires soirées de notre histoire. (…) Ce 1er décembre 2022 restera dans les annales et marque la fin d’une ère pour ce qui a si longtemps été une grande et fière nation de football. Quatre fois championne du monde, trois fois championne d’Europe, c’est désormais bien loin.» Le bihebdomadaire Kicker ne se montre pas plus tendre avec sa sélection : «La Nationalmannschaft devient progressivement un nain et le pire, c’est qu’aucune amélioration n’est en vue et que l’Euro en Allemagne se rapproche (14 juin – 14 juillet 2024). La fédération allemande fait naufrage à tous les étages. Une situation qui ne peut pas continuer ainsi. C’est encore une terrible débâcle pour l’Allemagne.» Pour le Süddeutsche Zeitung, «ce cauchemar hivernal restera longtemps gravé dans les mémoires»
Flick dans le viseur
Au lendemain de ce nouveau fiasco, l’Allemagne a déjà désigné les responsables. «Il ne faut pas chercher trop loin pour dénicher les principaux coupables : la fédération, le sélectionneur et les internationaux, personne d’autre» , résume Bild. Même son de cloche chez Kicker : «La responsabilité en incombe à un certain nombre d’acteurs majeurs, en commençant par le sélectionneur Hans-Dieter Flick jusqu’au directeur général Oliver Bierhoff en passant par Bernd Neuendorf, le président de la fédération.» Interrogé sur son avenir hier après la rencontre, Hans-Dieter Flick a clamé son envie de rester en poste. «Je reste. Le défi de l’Euro 2024 me motive» , a prévenu le sélectionneur allemand. En revanche, Oliver Bierhoff a pour sa part ouvert la porte à un départ : «On doit avoir cette discussion, je prendrai mes responsabilités. D’autres devront décider si ça continue. Nous ne sommes pas là où nous souhaitions être.» Un constat partagé par le magazine Focus : «Il faut à présent utiliser des jumelles pour apercevoir le sommet du football international et c´est sans doute ce qui fait le plus mal.» Le deuxième but japonais
Le deuxième but japonais interroge
S’ils n’épargnent pas leur sélection, les médias allemands s’étonnent aussi de la validation du deuxième but japonais décisif contre l’Espagne alors que le ballon semblait intégralement sorti des limites du terrain avant la passe amenant le but. «Comme à Wembley» , écrit Bild en référence à la défaite allemande en finale de la Coupe du monde 1966 quand le but de l’Anglais Geoffrey Hurst avait été validé sans être certain qu’il est vraiment franchi la ligne. «Ballon sorti ou non ? Les millimètres ont décidé de l’élimination de l’Allemagne» , juge Die Welt. «A quelques millimètres et pourtant à des kilomètres des meilleurs du monde» , résume Der Spiegel. Ce vendredi, l’Allemagne ne se sent vraiment plus comme une grande nation du football…
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