Dossier Ressources naturelles : Quel intérêt pour le Sénégal de céder de nouveaux blocs ?
Macky Sall n’a pas de politique pétrolière. Celle-ci a au moins quatre composantes, une politique industrielle, une politique fiscale, une politique des ressources humaines et une politique environnementale. Ce qui intéresse BBY, c’est comment bazarder nos blocs. Son ministre en charge de l’énergie, après un tour en Afrique du Sud en compagnie d’un avocat d’affaires d’apparence africaine, est fier d’annoncer un appel d’offres pour l’attribution de blocs appartenant au peuple sénégalais.
Le peuple n’a pas été consulté encore moins ses représentants à l’Assemblée Nationale. Pour ma part, je pense que le Sénégal doit faire une pause dans l’attribution de nouveaux blocs et définir une vraie politique pétrolière. Notre ambition devrait être de faire de Petrosen une société de dimension mondiale comme Petronas en Malaisie par exemple et définir les stratégies qui nous permettent d’atteindre cet objectif.
Evidemment, ce n’est pas le beau- père de Macky Sall qui est capable d’avoir une telle vision. Il est vraiment temps qu’il aille à la retraite.
Dossier nouveau : Avec Bougazelli, l’Assemblée nationale plongée dans la honte
Et dire que Bougazelli Seydina Fall a été Président de Commission siégeant à la Conférence des Présidents de l’Assemblée Nationale du Sénégal, donc un patron de BBY à l’Assemblée nationale. L’on doit se demander comment cela a été possible.
La réponse est toute simple. Pour Macky Sall et BBY, l’Assemblée nationale doit jouer le rôle de vitrine démocratique du Sénégal. Elle doit montrer à l’Occident qu’elle a les atours d’une assemblée normale qui vote les lois, contrôle l’Exécutif et évalue désormais les politiques publiques. Il ne faut surtout pas qu’elle s’engage dans un travail de fond pour être le lieu d’impulsion des politiques publiques.
Bougazelli n’a jamais été formé, ni briefé sur la signification profonde des politiques publiques. Pour lui, les ressources publiques doivent être accaparées pour être redistribuées à sa famille, son marabout et sa clientèle.
Il n’est certainement pas seul dans le dispositif de BBY, gouvernement, HCCT, CESE, etc. Ses relations avec le ministre en charge de l’industrie sont bien connues à l’Assemblée Nationale, qui a le même niveau que Bougazelli. Et c’est ce monsieur qui s’occupe de l’industrialisation du Sénégal. Quelle honte !
En vérité, nos politiques publiques sont élaborées par l’Occident via les Nations Unies, la Banque Mondiale, le FMI, l’Union européenne, la France et maintenant l’Allemagne et portées par le Président de la République pris au piège du despotisme obscur. Il n’est donc pas nécessaire d’avoir des députés qui ont appris à réfléchir sur les politiques publiques.
Sous ce rapport, le débat sur le niveau d’imposition des députés n’a pas de sens. Ce qui est important, c’est de noter que le coût moyen par an d’un député est autour de 100 millions, qu’il faut comparer au service rendu à la Nation.
Questekki 174 du mardi 26 novembre 2019
Mamadou Lamine Diallo, Président du mouvement Tekki.
Soyez le premier à commenter