Dans ce numéro de l’Interview, la députée et vice coordinatrice de la coalition Macky2012, Adji Mbergane Kanouté, revient sur la décision de la conférence des leaders de suspendre Maître Moussa Diop des instances décisionnelles de la coalition. La coordinatrice de l’Initiative pour la Refondation de Macky2012 (IRM12), de préciser également que “la seule arme du moment c’est la notion de solidarité dans l’épreuve et pour cela nous devons mutualiser nos forces, notre énergie, nos moyens pour venir à bout de la covid19”.
Honorable, dans un communiqué rendu public, la conférence des leaders de Macky 2012 annonce l’exclusion de Me Moussa Diop de ses instances. Qu’est-ce qui a motivé une telle décision?
La conférence des leaders avait décidé souverainement de la suspension de Moussa Diop suite à des dérives.
Il a été suspendu de son poste de coordinateur pour une durée de six mois comme le prévoit nos textes.
Au terme de ce délai, la conférence des leaders a pris la décision souveraine de ne plus faire participer Maître Moussa Diop aux rencontres du directoire exécutif.
Il n’est plus membre de l’organe décisionnel et ses sorties et décisions n’engagent nullement la coalition Macky2012.
Toutefois, il reste membre de la coalition Macky2012. Il n’y a que le Président Macky Sall, Président de la coalition qui a la prérogative d’exclure un membre de sa coalition originelle, mais le président de la coalition n’a jamais usé de cette prérogative d’exclure un allié de sa coalition.
Cette posture adoptée par la conférence des leaders ne conforte-t-elle pas la thèse selon laquelle votre coalition tend vers l’éclatement?
Notre coalition reste plus que jamais soudée et nous continuons le travail de massification et d’innovation à travers l’IRM12 (Initiative pour la Restructuration de Macky2012).
L’IRM12 dont je suis la coordinatrice est le bras opérationnel de la coalition Macky2012. Nous avons la mission de redynamiser la coalition et de lui donner cette crédibilité et la place qui est la leur dans l’espace politique sénégalais.
L’IRM12 enregistre des adhésions de leaders politiques issus aussi bien de l’opposition, des mouvements citoyens que des communautés représentatives.
Quelle est votre réaction sur la situation au Mali?
Je pense qu’il faut condamner le coup d’État, je reste convaincue que les urnes demeurent la meilleure arme pour accéder au pouvoir.
Le peuple a toujours le dernier mot lors des élections. Et la volonté populaire doit se manifester uniquement dans les urnes.
Je salue la position du Président Macky Sall qui, pour des raisons humanitaires et sanitaires, a réussi à convaincre ses pairs, des inconvénients d’un blocus, qui pourrait être suicidaire pour le peuple malien.
Quel commentaire sur ce qui passe en Guinée et en Côte d’Ivoire où les chefs d’État ont annoncé leur participation aux élections présidentielles à venir pour un troisième mandat?
Je me suis toujours voulu légaliste et je ramène tout à la constitution. La Guinée et la Côte d’Ivoire sont deux pays souverains.
Ce qui se passe dans ces pays peut-il servir de leçon au Sénégal?
Je viens de vous le dire, je me suis toujours voulu légaliste. Je rappelle qu’en 2011, nous avons été très actifs dans le mouvement du M23. Mais quand le Conseil constitutionnel a validé la candidature du President Abdoulaye Wade, nous sommes restés légalistes.
Le Président Macky Sall nous avait instruit d’aller battre campagne quand l’avis du Conseil constitutionnel fût favorable à l’ancien Président.
La question du 3ème mandat est inopportune et impertinente pour le moment. Ce qui nous intéresse et qui intéresse les sénégalais, c’est d’accompagner le chef de l’État pour la réalisation des programmes et projets ambitieux, réalistes et réalisables, au profit exclusif du peuple sénégalais.
Ce qui intéresse les sénégalais, c’est comment ensemble, nous pouvons, main dans la main, amener la population au respect des mesures barrières.
Nous sommes en guerre contre un ennemi commun invisible. Nous ne disposons pas pour le moment d’une arme pour anéantir cet ennemi. La seule arme du moment c’est la notion de solidarité dans l’épreuve et pour cela nous devons mutualiser nos forces, notre énergie, nos moyens pour venir à bout de la covid19.
Quelle est votre réaction sur la suppression du parrainage pour les élections locales?
En tant que parlementaire, j’ai voté la loi sur le parrainage pour les élections au Sénégal. J’ai toujours pensé que le parrainage est un bon filtre pour des élections organisées. Mais je me plie à la décision du comité en charge du dialogue national. Telle est la volonté des parties prenantes, ce qui peut être vu comme la volonté du peuple sénégalais en miniature.
Le débat sur le statut du chef de l’opposition est agité ces derniers jours. Entre Idrissa Seck et Me Abdoulaye Wade qui mériterait le plus ce statut?
Je laisse le soin aux personnalités qui ont le grand privilège d’être membres du comité en charge du dialogue, de trancher la question relative au statut de chef de l’opposition de façon objective et sereine.
Je ne suis pas membre de ce comité, par conséquent, je n’ai pas tous les éléments d’appréciation pour le statut du chef de l’opposition. Cependant, nous devons saluer cette initiative du chef de l’État d’inviter toutes les composantes de la société autour d’une table pour discuter de questions essentielles.
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