Abdoul Mbaye & Cie : “Il urge d’auditer le plan décennal de lutte contre les inondations…”

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Dans cette déclaration dont nous vous donnons l’intégralité, Abdoul Mbaye, Mamadou Lamine Diallo, Thierno Alassane Sall et compagnie sont revenus sur les questions brûlantes de l’heure. Ils ont demandé l’audit entre autres du PNDI pour se débarrasser des inondations récurrentes.

SUR LA SITUATION NATIONALE

A la faveur d’une pluviométrie très abondante (ce qui devrait être perçu comme une bénédiction) notre pays a malheureusement renoué avec le spectacle désolant des inondations. S’il est vrai que des pluies torrentielles se sont abattues en un temps record sur le pays, force est de reconnaître que la persistance de la stagnation de l’eau révèle un grave problème d’assainissement dans tout le pays. Cette situation est d’autant plus scandaleuse que le régime de Macky Sall, avec sa rhétorique habituelle des chiffres, avait fini de convaincre les plus sceptiques que la question des inondations était définitivement résolue.

Le CRD, tout en exprimant sa compassion aux sinistrés, exige du gouvernement que la lumière soit faite sur la gestion informelle, populiste et ténébreuse du programme décennal de lutte contre les inondations (PDLI 2012-2022). L’argument de la quantité exceptionnelle des précipitations le temps d’un week-end ne saurait prospérer dans la mesure où la stagnation persistante des eaux de pluie révèle plutôt l’inexistence d’un système efficace d’évacuation.

Le CRD demande aux Sénégalais de continuer à faire preuve de solidarité à l’endroit des sinistrés et de consentir un accord patriotique sur les mesures nécessaires à mettre en œuvre pour venir à bout de ce fléau. Car, au-delà de l’apparence avilissante que ces images d’un pays submergé par les eaux de pluie renvoient au monde, ces inondations posent un problème de perte de richesse, de santé et, plus généralement, de sécurité. Si ces inondations démontrent de façon définitive l’impuissance de Macky Sall à faire face aux défis qui interpellent notre pays, elles nous incitent aussi à une introspection nationale.

Fidèle à son serment de proximité avec les couches défavorisées de la société, le CRD exige du gouvernement une transparence totale dans la gestion de l’aide d’urgence aux sinistrés. Le gouffre financier que représente la politique ponctuelle des plans ORSEC montre que sans la bonne gouvernance aucun programme ne peut sortir le pays de sa situation.

Le CRD rappelle à ce propos que les inondations sont le résultat de plusieurs années d’anarchie dans la gestion du foncier, de laxisme dans les politiques d’urbanisation et de clientélisme politique dans l’aménagement du territoire. La mal gouvernance étant l’explication ultime de la persistance de ce fléau, le CRD estime qu’il urge d’auditer sérieusement le PDLI, d’identifier les raisons profondes de l’abandon da sa mise en œuvre et de prendre les mesures qui s’imposent.

Le CRD rappelle que des études scientifiques existent depuis fort longtemps et qu’il ne manque que le courage et la volonté politiques pour les mettre en œuvre.  Toute autre posture ne sera, pour l’État du Sénégal, que fuite en avant, diversion et tergiversation impardonnable au regard de l’extrême gravité de la situation.

Le CRD regrette qu’au moment où les populations sinistrées attendent des mesures d’urgence et que la modestie s’impose au gouvernement, le président de la république s’illustre par des actes de folklore et des sagas festives en violation flagrante des mesures barrière contre la propagation de la covi19, le tout agrémenté d’annonces de projets de plusieurs centaines de milliards. Cette attitude d’autisme politique montre que la seule chose qui intéresse le président Macky Sall est le pouvoir qu’il a fini d’ailleurs de transformer en objet de jouissance personnelle.

Le CRD dénonce, par la même occasion, les velléités d’imposer aux Sénégalais un débat nul, anachronique et dangereux sur une impossible troisième candidature de Macky Sall. Pour le CRD cette question ne se pose pas. La Constitution, avant et après la révision de 2016 a fixé le maximum de mandats consécutifs à deux.  La sacralité de la parole du Président en tant qu’institution aurait d’ailleurs dû dissuader les membres de la mouvance présidentielle à imaginer une probable candidature de Macky Sall en 2024.

En cette veille de commémoration de la tragédie du bateau le Joola et pour le respect du martyre des victimes et de leur famille, le CRD rappelle aux Sénégalais la nécessité d’une introspection pour une culture du civisme et de la responsabilité individuelle. Nous ne pouvons bâtir le Sénégal que si nous commençons à avoir des comportements exemplaires dans toutes les sphères de la vie sociale. Le CRD s’incline devant la mémoire des victimes et exprime sa solidarité et sa compassion aux familles affectées par cette tragédie.

Concernant la situation dans la sous-région, le CRD se félicite des actes posés par la junte au Mali et allant dans le sens d’une normalisation des institutions et d’un retour progressif à la légalité constitutionnelle. Sous ce rapport, le CRD appelle les instances de la CEDEAO à lever toute forme d’embargo contre le Mali pour faciliter le retour à la vie normale de ces compatriotes africains.

Fait à Dakar, le 24 septembre 2020

CONGRES DE LA RENAISSANCE DEMOCRATIQUE

« AND DEKKIL BOKK »

LA CONFERENCE DES LEADERS

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