Papo. Tu m’entends ? Oui, tu m’entends. Tu m’as répondu “Fulandin “, comme antan
Juste une information. Ce matin, ton âme est passée au bureau
Elle dansait entre le toit et les carreaux. Hanté est notre bureau, pourtant pas si vieux
Des larmes ont frappé aux portes de mes yeux. Je les ai ignorés. J’ai voulu l’observer
Préférant respirer l’atmosphère de tristesse ambiante. Que je vais, dignement, conserver
Une charge émotionnelle m’a envahi. Mon cœur a même tressailli
De vivre cette douleur profonde. Que cette surprise me confonde
Papo ! Il y a une semaine, on se disait au revoir. Sans savoir qu’on allait plus se revoir
Tu es sorti du bureau avec ta démarche nonchalante. De toi, j’ignorais ton âme chancelante.
Il est 9h. le ciel est dégagé. Mais la maison est dans la pénombre
A l’absence de ton ombre, tout est sombre
Ta présence offrait une bonne humeur
Ton départ soudain nous a causé des tumeurs
En 2010, alors débutant dans le journalisme
J’ai bénéficié et profité de ton humanisme
Tu m’as aidé à me corriger, Tu as contribué à m’ériger
Tu coordonnais. On suivait. De ta sagesse on dépendait
Tu déconnais, on te poursuivait. Mais par le pardon, tu répondais
A Walfadjiri, ton expérience, tu partageais. Tous les jours, ta cour était disputée
A ma réception au concours du Cesti, tu me félicitais.
De retour du Cesti, Tu me vouais un respect investi
Pourtant plus expérimenté que moi, tu me faisais corriger tes écrits
Pourtant plus âgé que moi, tu me demandais des conseils
Ô Papo ! Toi le Nianthio ! Tu m’apprenais juste l’humilité.
Quelle grande a été ton âme ! Que tranchante a été cette lame
Ces derniers temps, je te voyais fatigué. Mais tu étais encore plus motivé.
Tu entreprenais, tu me consultais. Tu te battais, contre ce qui était déjà datée.
Tu écrivais un livre sur la Casamance. Sur ce conflit qui frise la démence
Je ne le lirai donc pas. Je me contenterai de suivre tes pas
Notre amitié n’est peut-être pas la meilleure. Mais on aimait se voir sans frayeur
Pour un hommage, ces lignes sont insignifiantes. Car tu mérites une reconnaissance plus édifiante.
Dans ta vie, tu as été un modèle. Que Ziguinchor et la Casamance te soient fidèles.
Papo ! Ta valeur ne sera point profanée. L’assurance est de ton frère, Sankhané
Des engagements de Celestine ? Que ton nom, personne ne piétine
Mahfouze ne pouvais te planifier. Rokhaya, ta sœur, a sorti tes conseils
Elle en fera un bon usage, à ton honneur. A son plus grand bonheur
Amina a saisi tes encouragements, Bijou a retenu tes compliments
L’Inspecteur a perdu son « jack », Il est perdu dans son bureau en vrac
Amadou Sall est instable dans sous la dalle
Ici, tout le monde est inconsolable, à cause de ce destin insondable
De ce monde, je me méfie ; à Dieu je te confie
Je n’avais pas assez de toi. Du Seigneur, je te soupçonne au toit
Ton départ a sur-pris tout le monde
Que le Seigneur, dans son paradis, de bonheurs, t’inonde
Ton « fulandin », ton voisin de bureau
Mamadou Lamine BA
Tel : 76 611 39 40
Email : ballamine@gmail.com
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