8 mars, les femmes députés donnent le sens de la date

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A l’occasion de la journée internationale de la Femme, www.jotalixibar.com vous donne l’avis de femmes politiquement engagées. Dans ces entretiens, les parlementaires, Adji Mergane Kanouté, Mously Diakhaté et Sira Ndiaye, Yeya Diallo, et Ndèye Lucie Cissé, reviennent sur le sens de cette date et leurs motivations dans l’engagement politique.

Ndèye Lucie Cissé, Pit : « Le 8 mars pour évaluer l’évolution dans la lutte pour les droits de la femme»

Ndèye Lucie Cissé, député et militante du Pit, se réjouit de la journée du 8 mars qui permet aux femmes d’évaluer l’évolution dans la lutte pour leurs droits.

Le 8 mars est la fête internationale de la femme. Ça revêt un caractère particulier parce que le monde entier célèbre la femme. Elle a été consacrée journée internationale de la femme. C’est un moment pour faire une introspection, un bilan, pour voir en matière de femme qu’est que nous avons comme avancées par rapport aux droits des femmes. Ça nous permet de faire le point pour voir là où nous en sommes et les perspectives.

Qu’est-ce que cette journée peut-elle apporter à la femme ?

C’est bien pour les femmes. D’abord elles se retrouvent et ça permet au monde entier de se braquer sur le droit des femmes. Ça permet aussi d’échanger et de voir même au niveau international où est-ce qu’on en est sur les droits des femmes. Qu’est-ce que nous avons, qu’est-ce qu’il nous reste à faire. Nous avons été beaucoup sollicitées par rapport à la loi sur la parité. Le Sénégal est un exemple. Et d’autres femmes veulent s’inspirer de ce processus qui a conduit à cette loi.

Qu’est-ce qui explique votre engagement politique ?

J’ai commencé par le syndicat où j’ai passé une trentaine d’années à m’occuper des revendications des femmes enseignantes. Cette période m’a permis de fréquenter beaucoup de responsables politiques, surtout de la Gauche. Au début, j’étais un peu méfiante. Je voulais me consacrer au syndicat. Mais, finalement, j’ai franchi le pas quand j’ai vu qu’il s’agissait de question d’idéal, de questions sociales. Et c’est de cette manière que j’ai adhéré au Parti de l’Indépendance et du travail (Pit). J’ai pratiqué et je n’ai plus quitté.

Yéya Diallo, Ps : «Le 8 mars pour magnifier tous ces combats menés et remportés par femmes»

Député et responsables des jeunesses féminines du Parti socialiste, Yéya Diallo savoir la journée du 8 mars. La jeune parlementaire, entrée en politique par principe et conviction, pense qu’elle permet de tâter le pouls des femmes sur leurs attentes et les perspectives dans leur lutte contre les inégalités…

Que représente pour vous la date du 8 mars ?

Le 8 mars est une journée mettant en avant la lutte pour les droits des femmes et notamment pour la réduction des inégalités par rapport aux hommes. Cette journée est issue de l’histoire des luttes féministes. Et, forcément, c’est pour moi une occasion de magnifier toutes ces luttes menées par les femmes pendant des années, tant sur le plan national que sur le plan international. Sur le plan national, c’est une journée pour magnifier tous ces combats menés par de braves et grandes femmes avant les indépendances à nos jours. Nous savons tous que des combats ont été portés pour permettre aux femmes d’accéder à certains postes de décisions. Le 8 mars est aussi une journée pour tirer un bilan sur la situation des femmes. Les femmes se ²rencontrent, discutent, essayent de voir les avantages, les limites et les perspectives des actes qu’elles posent chaque année pour améliorer les conditions de vie de la femme.

Que peut apporter cette journée à la femme ?

Cette journée peut apporter énormément à la femme. Beaucoup de choses. L’adage le dit bien. Si on éduque une femme, on éduque toute une société. Je pense de même que si on rend autonome une femme financièrement, on le fait pour toute une société. La femme est au début et à la fin de tout dans une société. Donc, cette journée est une occasion pour nous d’entendre la voix des femmes, de mieux connaitre leurs besoins et leurs attentes. Nous avons eu la chance d’être des parlementaires, nous représentons le peuple à l’Assemblée nationale mais en tant que femmes, cette journée nous permet de mieux communiquer avec ces femmes des villes et des campagnes qui ont besoin d’être écoutées, d’être entendues, d’être soutenues et d’être accompagnées. Les femmes ont un apport considérable sur tous les plans dans la société.

Qu’est-ce qui motive votre engagement politique ?

Mon engagement politique est motivé par des principes et des convictions. Pour être dans les espaces de décisions et participer dans la gestion de mon pays. Et jouer ma partition. Je me suis dit que je dois agir au nom et pour l’intérêt exclusif de  mon pays. Comme on le dit, chaque génération  a sa mission propre, libre à elle seule de la réussir ou de la trahir. Donc, nous, nous sommes de la jeune génération ; notre mission, c’est de contribuer sur tous les plans au développement du pays.

Adji Mergane Kanouté : «Le 8 mars permet de procéder à une évaluation froide et rationnelle de la situation de la femme… »

Leader de l’Union pour le développement du Sénégal (UDS-A), Adji Mergane Kanouté, par ailleurs député à l’Assemblée nationale, pense que cette journée du 8 mars permet de procéder à une évaluation froide et rationnelle de la situation de la femme pour de nouveaux acquis.

En tant que femme politique, que représente pour vous la journée du 8 mars?

Le 08 Mars est une étape très importante dans la lutte pour l’émancipation de la femme. C’est une date symbolique qui marque le “reveil” de la femme.

Au-delà de la célébration dans le faste, il est important de mettre l’accent sur les avancées notées mais surtout sur les limites et les obstacles pour pouvoir corriger et améliorer

Qu’est-ce qu’elle peut apporter au quotidien de la femme sénégalaise?

La célébration du 08 Mars est un moment de communion et de rappel qui a un objectif majeur de rappeler à la femme sa condition d’antan et sa condition d’aujourd’hui. Il est dès lors important de procéder à une évaluation froide et rationnelle de la situation de la femme pour de nouveaux acquis. Aujourd’hui au Sénégal, nous pouvons nous réjouir de la multiplication de lois favorables à la femme même si beaucoup de ces lois restent méconnues des cibles particulièrement de la cible de cœur qui est la femme.

Nous pouvons également nous réjouir de la possibilité de la femme sénégalaise de pouvoir donner dorénavant sa nationalité à son mari et à son enfant. La loi sur la parité que le Président Macky Sall a rendu effective après que le Président Abdoulaye Wade l’eut théorisé a été une grande satisfaction et à permit aujourd’hui d’avoir une meilleure représentativité des femmes dans les institutions électives et semi électives.

En tant que femme qu’est-ce qui explique votre engagement politique? 

Je me suis engagée en politique par le plus grand des hasards même si j’ai subi la politique pendant une dizaine d’années. 

J’ai effectivement subi la politique sans la pratiquer car j’ai vécu chez mon oncle le professeur Iba Der Thiam de 1994 à 2004 où tous les grands responsables politiques se retrouvaient pour des réunions politiques interminables. Je côtoyais les maîtres Abdoulaye Wade, Idrissa Seck, Landing savane, Abdoulaye Bathily etc…Car généralement c’est moi qui les recevais dans le salon pour servir de l’eau ou leur trouver une natte pour la prière. Je suis un pur produit du mouvement associatif. 

Je me suis engagée concrètement dans la politique car nous avons la chance d’être instruites et il nous revient de porter les plaidoyers et combats pour l’amélioration de la condition de la femme qui a toujours été considérée par nos us et coutumes comme inférieures à l’homme. Mon engagement en politique c’est la volonté divine. Dieu en a décidé ainsi car il est le seul maître de nos destins et lui seul sait le Pourquoi.

Sira Ndiaye, APR : « Le 8 mars pour montrer que sans la femme, pas de développement possible… »

Responsable Apr, Sira Ndiaye, député à l’Assemblée nationale, pense que cette journée est une occasion pour fêter la femme sans laquelle, il n’y aura pas de développement, encore moins d’avancement ou d’émergence.

Le 8 mars représente tout pour nous même si nous pensons que la Femme doit être célébrée tous les jours. Le 8 mars est aussi historique pour nous parce que c’est la journée mondiale, consacrée à la femme. En tant que femme, certes, il y a d’autres dates, mais, le 8 mars nous marquera à jamais. Tout le monde sait qu’avant d’avoir cette date du 8 mars, la femme a gagné des combats qui ont abouti à cette journée qui lui est dédiée, Je pense personnellement que la femme doit être célébrée tous les jours.

Cette date peut-elle changer quelque chose dans le quotidien de la Femme ?

La journée peut beaucoup nous apporter. Chaque année, nous débattons, évaluons la place de la femme au cœur de nos sociétés. Nous voyons qu’il y a un peu de progrès par-ci par-là, selon les secteurs et selon la production de la femme dans la société. Le thème de cette année c’est : « je suis de la génération égalité, levez-vous pour les droits des femmes »… Nous sommes dans un processus et le combat va continuer. En tant que femmes aussi, nous allons continuer à montrer à la face du monde que sans la femme, on ne peut pas parler de développement, encore moins d’avancement ou d’émergence.

Votre engagement politique ?

Nous nous sommes engagée en politique, pas parce que nous sommes femmes. Nous nous sommes engagées en politique pour être au service exclusif des Sénégalais et de notre pays. Heureusement, nous sommes avec un homme, en l’occurrence le président Macky Sall qui connait le sens même de ce que nous disons, de service exclusif du peuple. Aujourd’hui, il travaille corps et âme pour que les Sénégalais puissent s’épanouir, pour un Sénégal de tous et pour tous.

Mously Diakhaté, député : «Le 8 mars pour savoir à quoi nous en tenir»

Député à l’Assemblée nationale, Mously Diakhaté estime que la journée du 8 mars est une occasion pour faire une évaluation des thèmes précédemment lancés.

En tant que femme que représente la journée du 8 mars ?

Pour moi, c’est une date et un mois qui doivent permettre aux femmes de faire un bilan annuel de tous leurs investissements. Quand on parle du 8 mars, il y a un thème annuel. Il ne doit pas s’arrêter aux débats. Depuis Stockholm 2014, la communauté internationale a prolongé l’agenda post 2015 pour post-2030. Sur l’Objectif du développement durable. Sur l’autonomisation des femmes et des jeunes filles. Est-ce que nous avons le droit de changer de thème sans son évaluation ? Je pense que nous devons évaluer pour savoir où nous en sommes sur l’autonomisation des femmes et des jeunes filles.  Tout le monde sait que les femmes ne sont pas encore autonomes financièrement. Il y a des obstacles. Nous ne parlons pas des femmes des villes mais surtout du monde rural. Nous devons nous battre contre la mortalité maternelle, être plus présentes sur la sensibilisation en matière de santé, lutter contre les mariages précoces, les fistules obstétricales, les grossesses précoces. Tous ces problèmes concernent la Femme. En raison de tous ces obstacles, nous devons annuellement discuter de ces thèmes avant la date du 8 mars sur les thèmes pour savoir à quoi nous en tenir. Malgré les milliards de Fcfa annoncés dans les investissements au profit de la Femme, la situation n’a pas trop changé.

Cette journée du 8 mars peut-elle servir à quelque chose dans la vie de la femme ?

Je pense qu’elle nous permet déjà de nous retrouver pour parler de nos problèmes, tracer les lignes à suivre pour le meilleur de la femme. Ne-serait-ce que pour ça, cette journée vaut d’être célébrée.

Qu’est-ce qui est à l’origine de votre engagement politique ?

Je me suis surtout engagée par esprit de solidarité. . J’ai toujours vécu dans une commune très vulnérable, en l’occurrence Hann Bel air. J’ai vu des femmes se lever très tôt le matin et revenir très tard à la quête de la pitance quotidienne, pour vendre du poisson. Le soir, chacun se dérouille pour trouver à diner. C’est les femmes qui font tout pour la bonne marche de la famille. Alors, cela m’a fait très mal. C’est pourquoi je me suis engagée à faire la politique de développement en regroupant des femmes, pour créer un environnement de développement, de social et de solidarité.

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