La troisième vague est là, les plus sceptiques finiront, hélas, par en convenir. Continuer à ce stade à véhiculer les théories complotistes, et à nier des faits patents et des réalités mortifères, relève de la complicité avec une pandémie telle qu’il ne s’en présente qu’une par siècle. Il est temps de nous défaire de nos vieux démons et de trouver très vite des solutions. Des familles entières sont touchées par la maladie et nous voyons partir nos proches et nos concitoyens.
Les forces de défense et de sécurité (FDS) – notamment leurs services santé et d’hygiène – devraient être davantage mises à contribution pour ouvrir plus de centres de tests ou de soins, ou encadrer les opérations dans les espaces publics.
Le recours aux outils informatiques, tels que les plateformes de réservation ou de dématérialisation de nombre d’opérations, doit être systématisé.
Nos institutions supérieures d’enseignement technique peuvent jouer un rôle important. À ce propos, l’École supérieure polytechnique de Thiès avait donné l’exemple en développant des respirateurs. Il conviendrait de mobiliser l’expertise et les ressources nationales pour augmenter considérablement notre capacité à produire de l’oxygène. Cela risque d’être, très prochainement, une question de vie ou de mort, si ce ne l’est déjà pas. On signale déjà des difficultés pour trouver de l’oxygène dans des structures sanitaires de Dakar.
Mourir d’une maladie, un risque qui peut être largement conjuré depuis que le vaccin a été trouvé grâce aux efforts d’autres pays, est cruel. Qui plus est, mourir par suffocation est horrible. Malheureusement, ce funeste lot peut être tiré par n’importe lequel d’entre nous à la loterie de la malchance. Aussi, devrions-nous, en tant que nation, sonner la mobilisation générale.
Le secteur privé sénégalais pourrait être à la pointe, particulièrement les industriels et les professionnels de la logistique. Augmenter les capacités de production et de transport d’oxygène devrait être une priorité.
Toute personne en mesure de participer au financement de ces opérations serait bien évidemment la bienvenue, quelle que soit sa contribution. Les organisations caritatives, qui disposent de relais dans des zones reculées, ont un rôle important à jouer, au côté de nos FDS. Car, à n’en point douter, le virus qui se joue des frontières internationales et des mesures de confinement les plus drastiques, a déjà trouvé son chemin dans les endroits les plus isolés du Sénégal. Il s’agit maintenant de faire front, le plus énergiquement possible, pour briser les courbes de contamination. Combien de clusters ignorés dans le territoire ? L’absence de campagne de dépistage systématique sur l’ensemble du territoire est un indicateur du fatalisme qui tient lieu de politique de gestion de la pandémie.
L’heure n’est donc plus à l’attentisme ni au faire semblant. Attendre de se retrouver dans des situations à la tunisienne ou à l’indienne serait perpétrer un crime de masse. Visiter un pavillon hospitalier bricolé à la hâte n’est pas s’attaquer résolument au problème. Le moment est venu de prendre les mesures nécessaires qui s’imposent, mais surtout, de passer la main à de vrais professionnels et de remiser la politique spectacle à la morgue. De belles images pour le JT de 20h et des tweets lénifiants n’ont jamais fait reculer le Covid. Les États-Unis de Trump sont un cas d’école tragique de ce qu’une gestion erratique peut coûter, même à une superpuissance.
Le Sénégal a les moyens humains, scientifiques et moraux de juguler cette troisième vague. Que les autorités prennent leurs responsabilités et, en tant que peuple, nous vaincrons.
Soyez le premier à commenter